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Je t’écris à la hâte et avec trois doigts quelques lignes remplies d’élégances et de hardiesses calligraphiques qui font que ma lettre a beaucoup de ressemblance avec une page de mantchoux ou un brouillon indien. Tu m’avais laissé à Namur plein de dispositions dessinantes, déja l’amitié guidait le porte crayon de la bonne volonté lorsque la maladresse du hasard est venue en casser la pointe (du porte crayon). Que veux-tu ! C’est la faute de mon canaris, Les Destins et les paletots en cotonnette sont changeants (Est ce qu’on met deux n à cotonnette ?) tu me le diras à Bruxelles – où j’arriverai bientôt malgré les perfides insinuations des Namurois de tout âge et de tout sexe, Nous avons appris avec bonheur ton retour dans la bohême, Nous tuerons le veau gras – à tes frais – tâche d’en faire des bifsteaks – ou nimporte quoi – quant à moi voici ce que je fais à namur :
Je ne t’ai pas écrit parce que je n’aurais pas su, je finis
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ma lettre, j’ai le doigt fatigué et ma mère pourrait peut être m’eforcer à mettre un 782,870ème cataplasme
Ôh cœur maternel source féconde immense
De papins, De charpies de bon thé, de clémence
Des compliments à tous
Je t’embrasse et te pardonne
l’Olympe
Jeune Membre