Numéro d'édition: 1289
Lettre de Félicien Rops à [Charles Vos]
Texte copié
Expéditeur
Félicien Rops
Destinataire
Charles Vos
Lieu de rédaction
Paris
Date
1895/03/03
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
II/7109/7
Collationnage
Autographe
Date de fin
1895/03/03
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits
Page 1 Recto : 1
Paris 3 mars 1895
Mon Cher Vos,
Vous commencez la lettre que je viens de recevoir de vous par ces mots :
« Depuis votre dernière lettre, j’ai été fort malade & dans l’impossibilité de m’occuper d’affaires. Maintenant je suis remis heureusement. »
Je peux vous renvoyer mot à mot ce que vous m’écrivez. Vous voyez donc Mon Cher Vos que, il est des circonstances dans la vie où l’on ne fait pas ce que l’on croit pouvoir faire. C’est votre cas, et c’est le mien. Depuis votre départ, depuis bientôt un mois et demi, je n’ai pas eu de repos. L’Influenza, et non pas l’influenza-grippe qui est anodine, mais l’influenza à l’état de congestion contagieuse et infectieuse, qui vous emporte en six ou huit jours s’est abattue sur notre maison et tous, les uns après les autres, nous avons été forcés de garder le lit une huitaine de jours, et quelque fois le médecin venait deux fois par jour ! – Ma
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qu’eux ! De deux choses l’une, ou ils veulent des Rops, ou ils veulent n’importe quels dessins ou n’importe quels tableaux ! Ils peuvent bien attendre un mois, suivant le côté pénible des circonstances, et quand ces circonstances sont de force majeure, comme celles que nous venons de traverser. Je ne veux pas donner des choses mauvaises fut-ce le moindre croquis. Voilà comme je suis & comme je veux rester. – Maintenant – pour vous, je veux bien vous fixer des dates : À partir du Samedi 9 mars je peux vous envoyer chaque semaine un dessin et deux croquis, vous me retournerez le prix de ces envois à mon nom poste restante à Paris tout simplement. Il faudra pour la facilité des envois que vous vous chargiez de la toilette des dessins. Je joindrai souvent à l’envoi des épreuves d’eaux-fortes. – Il y a à Bruxelles des gens qui se chargent des envois d’objets d’art de Bruxelles à Paris et vice versa. Tachez donc de me découvrir cela ! Cela me faciliterait de beaucoup ma besogne ici. Par la poste cela coûte les yeux de la tête, quand cela n’est pas par colis ouverts. Par colis ouverts cela risque d’être abimé, ce qu’on expédie, ou saisi comme envoi immoral. Il faudrait un commissionnaire. Demandez donc à Mommen ou à un expéditeur ou marchand de tableaux ! Si je restais une semaine sans expédier, c’est que je travaillerais à un plus grand dessin et l’envoi serait remis à la semaine suivante. Me voici en bon pied, bon œil et bonne main, je suis sûr de tenir mes promesses. C’est un fort ouvrage que j’entreprends là, car les esquisses de la collection de Cléty sont loin d’être présentables, elles sont très verveuses, très enlevées, mais elles manquent d’exécution, c’est ce qui faut leur donner, absolument. Je les veux comme cela. Si ces propositions ne vous allaient pas Mon Cher Vos, ne vous gênez pas, je ne manque pas ici, de gens pour y acquiescer.
Ah ! à propos du commissionnaire, on me donne cette adresse :
Lemy père & fils agents en douane 43 Montagne aux Herbes Potagères et 11 Rue du Caire à Paris.
Vite Prenez votre chapeau & le tram et allez voir Montagne aux herbes Potagères, j’irai moi rue du Caire, seulement ceci est une vieille adresse, et cela ne marche peut être plus, mais cela existe autre part certainement !
À bientôt donc Mon Cher Vos, écrivez moi tout de suite, ce qui me manque le plus c’est un commissionnaire !
Bien mes amitiés
F. R
P.S Je ne vois pas l’avantage pour vous, d’un voyage à Paris pour l’instant. Puis je trouve que si ce n’est que pour venir prendre les objets, aller & retour, on peut faire cela avec une centaine de francs. Cela n’a pas alors grande importance. Mais il faut alors se modérer fortement, & remettre à une autre fois les parties de joie, sans cela cela coûte plus ! Enfin, maintenant que les mauvais jours sont passés, nous allons, si vous le voulez toujours, entrer dans une période de santé & de production. Je vous le répète encore cette stagnation de février est un cas de force majeure. Si j’avais eu un bras cassé, cela n’eût pas été pis, seulement cela eût duré plus longtemps.
Détails
Support
1 feuillets, 3 pages, Lisse, Crème.
Dimensions
179 x 226 mm
Mise en page
Écrite en Plume Noir.
Copyright
KBR