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Paris 23 juillet 1889.
Mon Cher Rodenbach,
Je suis tous les Jeudis, (lorsque je suis à Paris,) – ceci a l’air d’une La Palisserie, − de 8 à 11 heures, & de 1 heure à 6, à l’atelier N° 1 Place Boieldieu, − l’immortel auteur de la Dame Blanche ! Si vous voulez venir vers les deux heures, nous causerons un brin. Merci de vos bons Compliments, Mon Cher Ami, ils me plaisent venant de vous, dont j’apprécie fort le talent croyez le bien ; quoique « le motif » réellement ne vaut guère ! C’est une formalité, comme de porter un froc en soirée, puis cela empêchera les sots de me prendre pour un fabricant de cartes transparentes. – Zola & Rodin nous
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obligent à ces petitesses. S’ils l’avaient voulu avec Haraucourt nous eussions pu faire un quatuor intéressant de non-décorés. Mais Haraucourt est déja officier d’académie, & sera des Instituts, croyez le !! J’avais rêvé un buste couvert par les générations futures de crachats véritables, l’hypocrisie de notre temps ne pouvant que croître & enlaidir. – Je ne peux rester seul, sans que les mêmes sots de tout à l’heure ne cherchent des raisons infamantes à cette solitude. C’est ce qui commencait, & j’ai arrêté le flot d’imbécilités qui montait & qui allait atteindre ceux qui me sont chers.
Voilà les raisons de cette « chevalerie ».
À Vous Mon Cher Rodenbach de déja vieille amitié.
Félicien Rops
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P. S. N’oubliez pas votre livre s.v.p !! Je tâcherai d’en faire un compte rendu, si cela vous plait. Je suis en retard de gracieuseté avec vous, Mon Cher Ami mais je paierai mes dettes.