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Demi-Lune 20 oct. 1894
Mon Cher ami
Je viens d’écrire à Stevens, quelques minutes avant de recevoir votre lettre.
Excusez-moi de ne pas encore vous avoir envoyé cette préfacette, & il faut ne pas trop m’en vouloir. Toute cette semaine a été prise par les obsèques de mon pauvre Filleau. C’était un de mes derniers amis de ma prime jeunesse parisienne. Il était bon joyeux, plein d’esprit, & sa dernière visite de docteur & d’ami avait été pour ma petite fille typhoïdée pour me rassurer sur son état. J’étais et je me sentais bien déseulé dans ce grand et horrible cimetière de St Ouen qui a la laideur de clinquant de tous les cimetières français, – article Paris ! Aujourd’hui je suis triste comme les feuilles jaunes qui tombent sous mes fenêtres & comme l’on dit aux Batignolles : je n’ai le cœur à rien ! » – Enfin il faut bien en prendre son parti ! C’est une génération qui disparaît ! et quand cette génération est la vôtre, cela assombrit.
À bientôt Mon Cher Detouche comptez sur moi malgré les coups du sort.
F. Rops