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La Guymorais par St Méloir des Ondes, Mardi 8 oct. 1895
Ille & Vilaine.
Mon Cher Alfred,
Ta bonne lettre nous a fait à tous très grand plaisir. J’ai toujours beaucoup aimé Eugène que je considère comme un fils, et bien souvent je le grondais amicalement de cette demi-oisiveté dans laquelle il restait plongé, et où se rouillait son talent.
– Heureusement l’influence de Claire très sérieuse sera plus forte que la nôtre, et si deux êtres réunissent de belles conditions et de belles chances de bonheur, ce sont à coup sûr ceux qui nous préoccupent pour l’instant. Nous ne pouvons malheureusement nous rendre à Bruxelles avant le 10 ou le 15 novembre. Ma femme est encore, pour six mois, associée aux dames qui ont repris sa maison de commerce, et elle rentre pour exécuter une importante commande que l’on ne peut refuser, mais j’espère que pour les fêtes de la Toussaint une partie de la famille pourra accompagner Eugène à Paris, et si tu peux en être ce ne sera que mieux.
Comme tu le dis très bien à notre prochaine entrevue, nous nous occuperons des intérêts matériels pour assurer le bonheur de nos enfants.
Bonnes amitiés à ta femme à ta femme et à ma cousine Loin. Ma femme et Claire vous envoient leurs compliments et seront aussi bien heureuses de vous voir.
Félicien Rops
Veux-tu bien dire à Eugène que mon déménagement m’empêche de lui écrire ce soir mais que demain je n’y manquerait pas.