Numéro d'édition: 1622
Lettre de Félicien Rops à [Octave Uzanne]
Texte copié
Expéditeur
Félicien Rops
Destinataire
Octave Uzanne
Lieu de rédaction
s.l.
Date
1890/09/16
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
68663/7
Collationnage
Scan
Lieu de conservation
France, Paris, Ancienne collection du Musée des lettres et manuscrits
Page 1 Recto : 1
16. sept. Mardi
Je te croyais, Vieil ami, filé vers la mer. Viens donc Dimanche manger un civet, un vrai civet français fait avec un lièvre « français » qui n’a rien à voir avec ces grands lièvres allemands nourris de légumes et qui sentent la choucroute. Veux-tu partir avec moi Jeudi soir de Paris ? Je te prendrais à 4 ½ Jeudi au 17 du quai Voltaire ? Préfères-tu partir Vendredi ? Profite donc de ces rayons si blonds & si attendris d’automne. Ce mois de Septembre m’a toujours été très doux & très cruel ; – l’an dernier je vaguais – en ce même 16 septembre ! – dans les grandes dunes blanches de la Panne, tenant les mains de l’enfant blonde dont j’étais épris, en lui chantant l’éternel chanson qu’Adam devait déja anonner à Ève dans les bosquets Paradisiaques. Où est elle l’enfant blonde ? Pense-t elle encore à ses amours de l’an dernier ? – Sunt lacrymae rerum ! dit le poète Virgile. Hier au soleil couchant, j’ai fait une grande promenade de « remembrance » ; – je sais qu’il vaut mieux, je le sens encore mieux d’aujourdhui, que les choses aient suivi leur pire destin, mais n’importe ! le cœur garde sa douleur, & à certains jours elle se manifeste, comme aux statues de Saints dont les blessures laissent couler du sang, le jour anniversaire de leur martyre.
Page 1 Verso : 2
Tu le vois ce mois de septembre me porte à « mélancholiserie » viens me tenir compagnie un jour, deux, ou quinze, mais viens, le paysage en vaut la peine. Nous ferons quelques belles tournées sous bois. Je ne t’invite à dîner qu’à la Demi-Lune. à Paris, on est infesté d’Américaines, et les Chères compagnes de ma vie, – qui valent bien mieux que moi !!, – n’ont littéralement pas une minute de liberté, & dînent avec les ouvrières sur des bouts de table au hasard des heures. – Donc fais ce que tu veux et dis-moi par un bout de lettre adressé 1 Place Boieldieu, oùje serai toute la journée du Jeudi de 8 à 11 et de 1 à 3 ce que tu feras. Jeudi à 3 heures je quitte l’atelier pour partir à la ½ Lune Faut-il passer par ton 17 avec ma voiture ?
Fély
Et quels bains sapides & frais ! une Seine claire comme un œil de puberte et quelles bonnes réactions cela donne ! Cela vaut toutes les gymnastiques du monde ! Viens te mettre au Vert-Doux !
Détails
Support
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Dimensions
indisponible x indisponible mm
Copyright
Ancienne collection - Musée des lettres et manuscrits