Lettre de Félicien Rops à [Jules Noilly]

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J’ai bien regretté n’avoir pu vous faire visite en arrivant à Paris mais Bonvoisin qui m’avait devancé m’avait dit que vous étiez indisposé ce qui m’avait fait encore plus regretter de n’avoir pu vous voir.

Vous avez dû, pendant tout le cours de cette année avoir de moi : fugitif & latitent une bien singulière opinion !! Et je vous avouerai que cette pensée ne m’a pas quitté & m’a tracassé bien souvent.

– Partir ainsi, vous devant un dessin & ne plus vous donner de mes nouvelles, – après toutes vos complaisances & vos gracieusetés extrêmes, pourrait être le comble de l’ingratitude, du manque de savoir vivre, & presque de l’indélicatesse, pour les personnes qui comme vous, Mon Cher Monsieur, ne me connaissent pas assez, & ne savent pas quel sonore grelot de folie tinte parfois en ma cervelle, quel vent d’aventure me pousse aussi, tout cela me forçant à faire quelquefois les choses les plus contraires à mes sentiments intimes. J’ai passé presque toute l’année hors Paris, si cela peut militer en ma faveur & vous aider à m’excuser : À Séville, à Grenade puis ensuite à cette exposition Belge, faisant partie d’un jury, – pour mon malheur, ayant horreur de ces choses-là

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me voici enfin revenu à Paris prêt à m’acquitter envers vous le mieux que je pourrai le faire.

Je pars pour Bruxelles ce soir où je vais embrasser mon fils & dans cinq jours je suis de retour. Ma première visite naturellement sera pour vous. Et j’espère avoir le plaisir de vous voir souvent.