Lettre de Félicien Rops à [Armand Rassenfosse]

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Au bruit des cornets à bouquin du Boulevard.

Hélas ! Mon Cher Monsieur Rasenfosse il n’y a pas moyen que j’arrive ! Il faudra demander à votre aimable cliente de me réserver cela pour l’an prochain, mais en me prévenant deux mois à l’avance !

– Ah, si j’avais un mois devant moi ! Je lui enverrais trois ou quatre dessins à choisir. Mais il n’y a pas moyen que j’arrive pour le 20 ! J’avais l’envie de lui envoyer un de « ces billets à ordre » (que je vous envoie pour votre portefeuille) et que je ne fais jamais protester, mais une fête est une fête !! Je le regrette, parce que j’aurais fait un sacrifice pour envoyer à Liége deux jolis dessins pour le prix d’un seul, n’ayant pas à Liége un seul croquis à montrer !

Présentez Mes excuses à cette dame je vous prie. À bientôt de nouvelles planches, quand je trouverai une demi-heure libre.

Je vous envoie une mauvaise épreuve d’un essai fait sur aluminium avec le N°5. Je ne vois guère de différence avec le cuivre ! Seulement le métal sensible aux acides, est assez rebelle à l’outil. Le calque gélatine m’a beaucoup servi ici. J’avais oublié de joindre cette épreuve à mon dernier envoi.

Je ne peux bouger de ma table de travail. Les Amis des Livres me surveillent. Tantôt c’est le duc d’Aumale leur président qui grimpe mes six étages, tantôt son vice-président Paillet. Et si je n’arrive pas à temps, le contrat est rompu. Or j’ai déja naturellement un peu mangé mes aquarelles d’avance ! Que voulez vous je suis né « percé »

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comme le tonneau des Danaïdes !!

Excusez moi aussi, sans ces « Amis des Livres » j’aurais bien trouvé deux ou trois jours pour parachever les dessins ébauchés ! Et vraiment j’y aurais pris plaisir.