Eugène Paillet

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    Lettre de Félicien Rops à Eugène [Demolder]. Corbeil-Essonnes, 1895/12/10. Paris, Ancienne collection du Musée des lettres et manuscrits, 72039/45

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    Page 1 Recto : 1La ½ Lune DimancheMon Cher Eugène,Je retrouve ici ma lettre de juin, comme elle indique « un état d’âme » comme disent les Bourgetistes, je te l’envoie, puisque j’avais cru te l’envoyer ! Je ne rentre à Paris que dans quelques jours vers la fin de la Semaine. Comme je te l’ai dit l’affaire a eu lieu le surlendemain, le cinq juin, dans un endroit exquis et discret qu’un de mes témoins connaissait pour avoir essayé de s’y couper la gorge avec un journaliste de l’Écho de Paris. – J’en suis sorti très sauf, j’ai été, extérieurement, d’un sang froid & d’une correction parfaits, au dire de mes témoins ; mais : mauvais moment à passer je t’assure ! Je me suis battu deux fois à l’épée, – pas de comparaison ! L’impression de ce canon de pistolet est indéniable. Puis l’attente !! D’autant plus que j’étais persuadé que « j’étais fichu ». Je savais que le Monsieur tirait très bien. Puis, j’étais mal placé, j’avais derrière moi la muraille d’un jardin. La balle a cassé un morceau de

    Télégramme de Félicien Rops à [Eugène] Rodrigues. [Paris], 1892/05/12. Province de Namur, musée Félicien Rops, Amis/RAM/127

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    Page 1 Recto : 1MrRodrigues avocat16 Rue MonceyPage 1 Verso : 2Mon Cher ami,moi & ma femme, ma femme & moi veux-je dire nous voudrions te parler, cause sérieuse et pas à l’œil, comme tous les conseils que tu nous as donnés ! – Elle voudrait te remettre en mains de graves intérêts. Je serai chez moi de 8 à 11 heures ce matin rue de Grammont & de 1 à 6 heures de l’après midi.J’écris à ce bon MrPaillet.Je vais mieux, mais cela a encore été très mal il y a une dizaine de jours.Bonnes et vieilles amitiés.Fely

    Télégramme de Félicien Rops à [Eugène] Rodrigues. [Paris], 1890/01/21. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, III/215/9/22

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    Page 1 Recto : 1Monsieur Rodrigues avocat16. Rue MonceyPage 1 Verso : 2Merci, Mon Cher Ami, de toutes les peines que tu t’es données pour cette affaire. J’accepte les conditions, et je serai exact. Le 28 février j’aurai fini les deux premières planches, je me trompe : les deux premières aquarelles ! Et cela va marcher ! – Mais je ne peux cette semaine voir Mr Paillet, à moins que de 5 ½ à 6 ½ Vendredi et Samedi, – & dans la matinée, de 9 à 11 heures.Merci donc & à bientôt.FélyTous mes après midis (?) sont pris Mercredi Jeudi, Vendredi & Samedi.

    Lettre de Félicien Rops à [Eugène] Rodrigues. [Paris], 1892/01/17. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, III/215/9/23

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    Page 1 Recto : 1Dimanche 16 janvier 1892Mon Cher Amije te prie de venir Mardi vers trois heures. Aquarelle finie. Horrible peinture !! : ressemble à un Puvis de Chavannes traduit par Maurice Leloir, et peint par Vibert. Je suis hanté. Dès que je touche un crayon, un sale artiste qui est dans ma peau se substitue à moi-même, travaille en mon lieu & place, et me force à faire des « œuvres » les plus opposées à mon « moi » qui soient au monde. C’est la carte forcée en Art !– Et cela m’a couté trop de peine pour qu’on puisse y croire & que je le dise.Je te prie d’insister auprès de Mr Paillet pour que l’entièreté du prix de ce dessin me soit payé. Au train dont je travaille, je gagne à peu près la journée d’un maçon, mettons d’un « compagnon maçon ». Donc le patron ne doit pas encore me faire « des retenues » sur le salaire. – Sans cela les Bossus vont encore être remis à Pâques. Et c’est sur cette Aquarelle-là que je compte me réhabiliter vis à vis des honnêtes gens. Ce sera je l’espère l

    Lettre de Félicien Rops à Eugène Rodrigues. Corbeil-Essonnes, 1891/12/21. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, III/215/9/26

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    Page 1 Recto : 1Demi-LuneLundi 21 Déc. 91Mon Cher amitu vois que le sort, l’inévitable sort me poursuit comme les Destins poursuivaient Œdipe. Il fait si beau que toute la maisonnée qui est mienne, a décidé de venir passer ici les huit jours des fêtes de Noël, & me voici devant ma table de travail en train de finir le dessin de Zadig. –Je te le porterai fini, ou plutôt je le porterai à Mr Paillet à la fin de la semaine et les deux autres suivront & seront à vous du dix au quinze janvier au plus tôt. Que veux-tu ? cette année comme je te l’ai dit est tellement chargée de jours noirs que je préfère la rayer de ma vie. Le « Néfastisme » y a eu trop de place vraiment, et tout cela a tellement eu d’influence sur mon travail & sur mon esprit, que je n’avais plus ni le courage, ni la volonté ni le désir, ni le talent pour faire qui vaille. Me voici remonté sur ma cosse et cette mise au vert forcée va je l’espère lui remettre un peu de feu au jarrets.Encore une fois n’en accusons que les Dieux

    Télégramme de Félicien Rops à [Eugène] Rodrigues. Paris, 1890/06/14. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, III/215/9/27

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    Page 1 Recto : 1Paris 14 juin 1890.Mon Cher Ami,je t’assure que l’aquarelle sera remise à Mr Paillet au plus tard Mardi. et que les autres marcheront de mois en mois concurremment avec la gravure. Tu as ma parole & je la tiendrai jusqu’au bout. Celle-ci est une victime des circonstances, et toutes les mauvaises chances se sont réunies pour la mener à mal.À toi bien & merci encore pour ton bon Conseil si amicalement apporté.Félicien Rops

    Télégramme de Félicien Rops à [Eugène] Rodrigues. Corbeil-Essonnes, 1890/02/17. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, III/215/9/28

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    Page 1 Recto : 1Demi Lune17 février 1890Mon Cher Rodrigues.Je ne comprends rien à l’article d’Uzanne. Je crois qu’il l’a fait pour se donner le plaisir de mettre la puce à l’oreille des Amis des Livres. Il adore ce genre de plaisanterie facile, et son article que je viens de lire à l’instant est une manière de pavé de l’ours qui était au moins inutile. Je me suis réfugié ici, & rassure-toi, je mènerai le Zadig à bonne fin, et rassure Mr Paillet. Je ne dis pas que les deux premières aquarelles seront ce qu’il y aura de mieux : c’est un peu hésitant comme parti pris, mais les huit autres seront plus brillantes, et d’un faire plus hardi. Que l’on ne me juge pas là dessus. Avant de livrer les aquarelles, je prierai Mr Paillet de vouloir bien passer par l’atelier, car je laisse les fonds vagues, et peut être préfèrera-t-il des fonds accusés.À toi & rassure « les gros bonnets »je répondrai à Uzanne dans le prochain n° du Livre Moderne.Je me suis retiré à la campagne pour mener cela à bonne f

    Télégramme de Félicien Rops à Eugène Rodrigues. [Paris], 1891/11/23. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, III/215/9/33

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    Page 1 Recto : 1Monsieur Eugène Rodrigues16. Rue Moncey.Page 1 Verso : 2Lundi 23.Mon Cher Ami,il faut que tu m’excuses grandement. Je n’ai pris connaissance de tes lettres que de longues semaines après qu’elles furent écrites. Tu vois que c’est plus que de l’indulgence que je te demande. J’ai traversé 3 mois atroces, ayant plus envie de me foutre un coup de pistolet que de faire autre chose, acablé par des évènements imprévus et terribles. Je ne trouve pas même assez de mots pour les dire. Épouvantable ma vie pendant ces terribles jours. Je n’ai voulu voir personne, ni rien lire, ni rien voir. Ajoute comme complément de bouquet que j’ai dû, sous le coup d’une congestion nouvelle, pour apaiser ses créanciers tenaces, rafistoler de vieux dessins et vider de vieux sacs de croquis. Je ne dis cela à personne. Et quant au reste je te le dirai de vive voix. Cela ne s’écrit pas.– Ah ! il s’agissait bien du Zadig & de moi !– Maintenant les « nubilia » se sont dissipés et une accalmie relative s

    Lettre de Félicien Rops à [Eugène] [Rodrigues]. Corbeil-Essonnes, entre 1890/09/[01] et 1890/09/[12]. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, III/215/9/35

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    Page 1 Recto : 1½ Croquis de Lune– sept 1890….Pour ma part, ami Scaramouche aimerais-je à être baillif ou tabellion en un beau bourg, avec rivière à brochets et à carpes, et vivre là, en bon poinct, que de courir par voies & chemins, donnant la Comédie aux Gens, leur disant leurs vrais, et leur montrant leurs visages, jusques-y compris les verrues, ce à quoi ils préfèrent les violons. J’ai mon saoul d’avoir toujours besace maigre, et les chiens à mes chausses ; de me musser comme un rat, quand d’aventure à l’orée du bois se rencontrent les sergents de la maréchaussée, n’ayant nous, pour laisser-passer que odes à Mme la Lune, et sonnets à la Belle-Étoile ! Ce qui, faut le dire, parfois nous mène en la prison prochaine, en compagnie de très honnêtes personnes : la Justice de notre Sire le Roy, sous son bandeau n’y voyant goutte, et prenant souvent pour mauvais garçons et tire-laine, les glorieux fervents du Dieu Phébus-Apollo ! lesquels serviteurs gagnent plus de feuilles de laurier que