Numéro d'édition: 3056
Lettre de Félicien Rops à [Eugène Paillet]
Texte copié
Expéditeur
Félicien Rops
Destinataire
Eugène Paillet
Lieu de rédaction
s.l.
Date
1890/01/18
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
8813/t7/p122
Collationnage
Tapuscrit Lefebvre - Kunel
Date de fin
1890/01/18
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Archives de l'Art Contemporain
Page 122
18 janvier 1890
Je ferai cela comme l’eût compris Monnet, dans cet Orient de convention si charmante où se meuvent le Mahomet de Voltaire ou le Bajazet de Racine. Il ne faut pas voir là-dedans l’Orient de M. Marilhat, de M. Gérôme et de tous les orientailleurs modernes, mais le vrai Orient des fééries. Mettre de jolis tétons et des fesses rosées comme les aurores avec des Turcs d’un gracieux opéra comique, dans des décors délicieusement conventionnels….. On a fait beaucoup de bruit autour de quelques eaux-fortes restées en route. Cela n’empêche pas que j’ai fait les Diaboliques en deux mois. Si j’ai refusé de continuer le Musset, c’est pas conscience artistique. Je trouvais mauvais ce que je faisais. Je ne suis pas M. P….. ! J’ai fait les douze planches de la collection Gay, gravées par moi, et douze frontispice en sept mois, allégrement. Les quatre planches de Rimes de Joie en deux mois, avec un frontispice. Pourquoi ne mènerais-je pas à bonne fin le travail de Zadig ? Je n’envvois pas la raison. Tu sais quel travailleur je fais : je travaille toujours ! Puis le travail de Zadig me plait. Il n’y a là ni psychologie (Voltaire n’empêche pas Bourget de dormir sur ses …..) ni à chercher les petites vilaines bêtes, les microbes cérébraux et à mettre cela dans ses dessins, et à les truffer d’intentions malfaisantes ; ‒ on n’a qu’à se laisser aller à sa bonne nature, ‒ loin de tous schopenauer-rements de mode, et être un bon Gaulois gauloisant en païs d’Infidèles. Voilà.
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