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Paris le 30 mars 1892.
Mon Cher Rassenfosse
Je vous envoie mon portrait, en attendant mieux, il testera de notre amitié & de notre bonne collaboration que l’on ne doit pas ignorer ! – J’ai préféré la fleur des champs au ruban de la Légion d’honneur, les fleurs m’ont consolé de bien des peines, et les honneurs ne sont faits que pour ceux qui les aiment & les recherchent.
J’accepte votre aimable cadeau Mon Cher Rassenfosse, il me rappellera votre inaltérable complaisance & votre gracieuseté extrême.
À bientôt, & à vous de belle amitié,
Félicien Rops
Mon Cher Rassenfosse, je crois à la télépathie : Mercredi à 4 heures le docteur Filleau était chez moi et disait à ma femme : soignez Fély : il est plus malade que nous ne le croyons » Heureusement que je ne crois pas à la médecine !
Dans tous les cas, je ne peux encore faire du vernis mou, et cela me semble long !
Quel beaux papiers vous m’avez envoyé !
Je suis impatient de voir des résultats
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tangibles. Mais je ne peux pas ! J’ai toujours un œil à faire reculer celui de la Providence d’horreur et d’effroi !
À propos les planches d’acier ne vous parviendront que la semaine prochaine. Il n’y en avait pas de préparées d’avance. J’y joindrai quelques planches de cuivre de dimensions plus grandes. Il faut dorénavant que tous vos essais se fassent sur cuivre. Le zinc n’est bon que pour la pointe sèche. N’oubliez pas que pour l’acier il faut les mêmes acides, comme force, que le zinc. Il y en a de nombreuses formules dans le « Manuel du Graveur ». Il y a l’iode mais ce mordant est trop coûteux. Il est préférable de choisir un autre mordicant.