Lettre de Félicien Rops à [Armand Rassenfosse]

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Lettre No2

Mon Cher Ami, je vous ai écrit sur une épreuve, que vous n’aviez pas, une longue lettre que je vous expédie aujourdhui & que vous recevrez peut être en même temps que celle-ci, & où j’ai laissé trotter ma plume & ma cervelle pour le seul plaisir d’écrire quelque chose sur une belle feuille de Japon. Mais je me suis aperçu qu’il y avait relativement à « nos affaires » des choses que je ne pouvais écrire sur une épreuve, & voilà pourquoi je vous envoie cette annexe aquafortiste. Je n’ai pas encore trouvé d’appartement ! comme je vous le dis dans la lettre No1 ; J’ai donc suspendu mon travail que je ne reprendrai que Lundi ou plutôt Mardi 14. – J’ai encore fait une planche, – insignifiante « d’essais », quelques croquis quelconques. Je crois m’apercevoir que le mordant que nous employons diminue de force par la morsure. Et cela doit arriver très naturellement par l’adjonction du Perchlorure & de l’acide chromique qui tous les deux diminuent de vigueur en se chargeant de précipité. Ce n’est là d’ailleurs qu’un léger inconvénient, et il est facile d’y remédier en renouvelant souvent l’acide. Lorsqu’on se sert de vieil acide les tailles s’encrassent vite de noir, & la morsure « dort » comme disaient les vieux graveurs, & manque de brillant au tirage. Cela arrivait avec les vieux acides trop chargés de cuivre & avec les acides melés d’acides chlorhydriques.

Envoyez moi régulièrement vos essais, je ferai de même. Du reste je ne ferai plus « d’essais » c’est du temps perdu, & cela n’apprend plus rien à un

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moment donné. Envoyez moi je vous prie les roulettes qui m’étaient destinées, en attendant les autres, je m’en servirai « pour voir ».

Je vous roule sous un rouleau de carton la lettre N°1. – Si elle vous arrive bien, je vous enverrai les Sataniques comme cela.