Page 1 Recto : 1
Charenton. Ce matin.
Mon Cher Théo,
Je n’ai pas revu Nys – Je lui écris un mot pour qu’il profite des fêtes de la Toussaint pour aller à Bruxelles. Écris lui un mot de ton côté, demain Samedi. Il aura la lettre Dimanche. Dis-moi où il faut expédier le bois. Si Nys passe par ici, je le lui remettrai. Il doit d’ailleurs « passer » pour prendre deux lettres, une pour Rousseau, une pour Portaëls. – Ci-jointe une lettre que je te prie de mettre à la poste après y avoir ajouté un timbre d’un sou. C’est une dame qui doit prendre cette lettre rue Labie chez moi & je ne veux pas qu’elle sache que je suis à Paris pour moult raisons ! – J’ai été malade comme un vieux caniche depuis huit jours ça a retardé les travaux. – Puis je suis un tantinet amoureux, – ça m’a congestionné le cervelet probablement !! – & j’ai eu des migraines infernales. Enfin me revoici sur pattes & souriant aux dames ! – Elle est brune celle là, & j’en ai un peu peur, ma foi, elle a sur l’amour des idées de 1818, mais elle a une peau qui sent la pêche, et c’était déja de démise en ce temps-là. – Du reste si je vois que je suis pincé, j’emploie mon grand remède : mes illusions dans le fond
Page 1 Verso : 2
de ma valise, mes chemises pardessus, et je file ! – La flèche du Parthé-Hannon !
– Déplorable !!!!! Voilà où j’en suis !
Bonnes amitiés à notre bonne petite amie de la montagne aux Herbes Potagères !
Sont-elles « potagères »les herbes Bruxelloises hein ! Les roses doivent être aussi « potagères »!
Tenez vous droite Madame Jehanne je vous vois d’ici sur votre tapisserie déplorable !