Lettre de Félicien Rops à [Georges Camuset]

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Lundi.

Mon Cher Vieux,

Comme je l’ai dit à Clapisson les planches de ton livre seront prêtes le 10 octobre. On pourra tirer le 12. Comme je ne sais pas si tu les prends, j’ai dit à Arents le photograveur qui va me bâcher cette besogne de remettre au 5 novembre la traite pour le montant des planches. Si tu les prends tu paieras la traite. Si c’est moi qui publie, je la paierai & je te rembourserai la planche du massage. En attendant je travaille dur. Mon Cher ami le jour ou j’aurai vingt mille francs de rente je serai l’artiste le plus exact de Paris, sois en persuadé. On commence un dessin, - on y travaille un jour, le deuxième le modèle ne vient pas le

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troisième on apprend que M^me de XXX qui devait apporter deux mille frs ne les payera que dans six mois. – Il reste dix jours, avant l’échéance. On dessine pour trouver les deux mille francs. – On les emprunte à un amateur de dessins, si on a pas le temps de les parfaire, le mois suivant il faut payer sa dette & puis cela recommence. Les commencements des maisons comme celle de Léontine sont toujours comme cela. Cela marche bien & cela marchera, mais il faut lutter. Je ne me plains pas, tout cela c’est la vie & la lutte ordinaire. Je suis heureux de venir en aide au courage de mes bonnes compagnes, mais au commencement de l’année « & de ton livre » je ne savais pas ce qui me tomberait sur la nuque. Tu en as pâti, moi un peu plus et cependant les dessins seront faits au jour dit, le 10 octobre. – Le meilleur imprimeur à bon marché est Eudes – 12 rue de l’hôtel Colbert  Dis lui de m’envoyer les épreuves

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et je lui donnerai le bon à tirer A toi bien

Félicien Rops