Sexe
Féminin
Duluc, Léontine (1847-1915). Couturière à Paris et compagne de Rops tout comme sa sœur cadette Aurélie (1852-1924). Léontine est la mère de Claire Rops.
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Page 1 Recto : 1½ Lune, Essonnes.(Seine & Oise)23 nov. 1894.Mon Cher Vieux Jeune,Reçu les volumes : Récits de Nazareth et les Contes d’Yperdamme. Manque : l’Ensor, envoie, je te prie. Dès que j’aurai gravé, ce que je fais maintenant, le frontispice du Supplément de l’œuvre de F. Rops, – de ce que l’on veut bien appeler : « mon œuvre » je me mettrai au tien. – Je vais porter demain ou Lundi soir tes volumes à Bailly, – (librairie Indépendante) je crois qu’il publiera la chose. Bonne petite maison. Cela vaut mieux que Vannier, qui est en décadence. Savine sur lequel je comptais, comme je te l’avais dit vient de sauter, ou à peu près, Lemerre est trop cerné & gardé à vue.– L’Automne, que j’aime comme coloriste et comme intimiste ne me va pas décidément, Je broie du brun, il me fait trop penser aux amis absents dont la perte me semble plus sensible aux feuilles jaunes. C’est que Novembre, c’était « la Rentrée !! Je revenais d’Anseremme ou de Blankenberghe. On s’était attardé autour des gra
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Page 1 Recto : 1Lundi 28Mon Cher Eugène,Nous voici le 28, – Lundi, c’est donc Jeudi 31 que nous vous espérons comme nous disons en Bretagne, écris-moi le Jour & l’heure de votre arrivée. Clairette t’écrira le nom de l’hôtel où tu déposeras Alfred, la chambre d’ami te revient, la chambre « du gros cousin » attention à la rotondité ! On se plaint de ce que tu n’as pas osé envoyé ta mesure depuis ton départ ! – Enfin j’espère que tout marchera bien. Il n’y a jusqu’à présent que peu de pierres d’achoppement. Une de celles qui paraissent les plus difficiles à aplanir & à mettre à niveau, c’est la question de l’installation & du séjour : Paris ou Bruxelles, ou les deux si cela se peut. Léontine & Aurelie Duluc en cédant à Clairette une grande partie de leur fortune « pour qu’elle puisse hériter se sont réservées l’usufruit de cette fortune qui retournera à Claire & à ses enfants sur cet usufruit, elles comptent donner à Claire en se mariant, cinq mille francs de pension, toutes ses toilettes
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Ami,fais-moi le plaisir de songer aux lettres de faire part comprises comme tu l’entendais : Ton père, ta mère et MmeDuluc annonçant le mariage. Exemple :1° Monsieur et MmeDemolder etc etc ont l’honneur de vous faire part etc etc du mariage de leur fils, MrEugène Demolder etc etc avec MlleClaire Rops.2° MmeDuluc-Leroy a l’honneur de vous faire part du mariage de sa petite fille MlleClaire Rops avec MrEugène Demolder etc etc etc etcLa Demi-Lune Commune d’Essonnes (Seine & Oise). Arrange cela, le mieux possible.Envoie moi la liste des personnes auxquelles Alfred veut « faire part », te prie, en plus celles à qui toi tu veux annoncer ton mariage afin que cela ne souffre pas trop de retard. N’oublie pas surtout. Important. Nous n’avons pas encore reçu l’épreuve de la photographie des employés de la fabrique si attendue.Bons Compliments et bonnes amitiés à toute la famille.
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Page 1 Recto : 1Dimanche 3 heuresMon Cher VieuxImpossible mais de toute impossibilité d’etre avant Mercredi soir à Paris. C’est rageant. – Je reçois tes morilles délicieuses ! ! Toutes « mes dames » t’envoient des remercîments. – Mon Cher Ami, je suis forcé d’être à Montargis pour le mariage de Dommartin Lundi soir – ma femme vient de m’apporter le frac de rigueur c’est Mardi que ce bon pochard arrive. Je suis témoin !! ! – Témoin !! ! – Jeudi matin Paris me reverra & je t’attends !Impossible aussi de donner la « Clef » des Éroticités à personne. Seulement Seulement Seulement il faut que tu me repasses pièce parPage 1 Verso : 2pièce les croquis pour la retouche. –À toi Cher Ami, bien & encore merci.Ton embêtéFély
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Page 1 Recto : 1Paris 29 mars 1882Mon Cher VieuxPlus de nouvelles de toi depuis que tu es rentré dans ton coin d’Ixelles ! Sale mutismeux que tu es ! – Que deviens-tu ? que fais-tu ? J’ai appris par raccroc que ton affaire Rosez ne se faisait pas. Si ton été est libre nous en profiterons, je compte d’abord aller en Juin à Heyst, puis revenir à Montigny quelques jours, puis Montlignon, & un coin de St Enogat ensuite. Je veux errer avec mon bazar de graveur partout où l’on peut graver & peindre. Si tu le veux nous passerons un bon été de travail vagabond. Nous sortons d’un hiver dur comme soirées ! Godebski a donné hier un grand dîner costumé, très amusant & très drôle. J’y étais en St Antoine « ex-tenté » & professeur « d’extase » un St Antoine séduit.– MmeGodebska en t’sigane. Godebski en paysan hongrois. Franz Servais en dame de Compagnie Anglaise. Le docteur Pofsi en Tunisien, Robert Mols en Arnaute, sa femme, fort jolie « en Japonaise, Silvestre en « rentier ». d’Hervilly en vieux m
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Page 1 Recto : 1Mon VieilOn a le plaisir de t’annoncer la bien venue de ton filleul le jeuneJacques Rops(Aurélien Léon).né à Paris le 19 février mil 892 à deux heures de l’après midi L’enfant est superbe & fort comme un chênet. Ah ! il n’est pas venu au monde tout seul par exemple ! Mais enfin tout va bien et la mère aussi. Somme toute, voilà neuf jours que lePage 1 Verso : 2travail a commencé. Et encore a-t-il fallu ce que ce bon Tissier appelle les « fropseps » ! J’ai envie de dormir en bénissant les Dieux ! Ouf !! Voilà de rudes journées !« Jacques Rops »Ne trouves-tu pas de cela une belle sonorité de nom de grand homme ? Puisque ta tireuse de cartes, la tienne ! a dit à Léontine que cet enfant serait « génial » Ah !– à bientôt.Ton vieuxFély
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Page 1 Recto : 1Paris 28 avril 1893Mon Cher Vieux,Reçu & avec quel grand plaisir, enfin, de tes nouvelles ! Il fait ici un temps du mois d’Aout, – & tu dois avoir à peu près le même temps labas, puisque tu as fait un pacte avec le soleil ; Ton grand enthousiasme américain ne m’étonne pas, je t’en avais prévenu. La médaille a bien quelques petits revers, mais tu ne t’en apercevras guère, les conditions particulières dans lesquelles tu voyages labàs serviront à continuer ton enchantement. Chicago est plus monumental que New-York. Le mauvais gout new yorkais s’y grandiose & disparait. L’énormité a aussi sa beauté. Plus facile à atteindre que l’autre, celle qui doit être petite pour être vue. La Ste Chapelle & St Marc de Venise danseraient dans l’hotel de ville de Philadelphie, mais tout le génie américain ne pourrait pas en inventer un chapiteau gros comme le poing. Ne t’y laisse pas prendre. Je connais la genèse de ces grosseurs qui sont même souvent des grossièretés : Ce sont des bande
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Page 1 Recto : 1Lundi matin,Mon Cher Vieux,Léontine m’a expédié d’Amérique des plantes adressées à MrHenri Meinel au Hâvre & voilà qu’on ne peut me les expédier et qu’il faut une autorisation du ministère de l’Agriculture !!Ces plantes arrivent de pays où il n’y a pas une vigne, par conséquent aucun philloxera à craindre !Comme cela relève du Ministère du Commerce cette « Agriculture » voudrais-tu bien, – le plus tôt possible, (car mes pauvres arbres vont crever !) me faire donner cette autorisation, et en même temps, (regarde comme je suis insinuant !) te rappeler que 1 Pl. Boieldieu il y a des eaux fortes qui réclament le portefeuille Haraucourt.Ah mes pauvres arbres !À toi & réponse au porteur si tu veux bienFély
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Page 1 Recto : 1Ceci est la 1ère lettre.Je te vilipende pour le refus mais je te remercie pour le très beau sonnet. Quels beaux vers il y a là, des vers qui seront éternellement de belle langue : Elle marche : on dirait Pallas peinte à la proue des galères qui vont sous l’amitié des Dieux.Tu vois je les sais déja par cœur ; et la fin !À toi & merci porc épique !À Jeudi prochainTon Vieil amiAh ! j’avoue !F.R.Page 1 Verso : 22° Je croyais t’avoir envoyé cette carte, il y a six jours. Je la retrouve & je t’annonce que malheureusement notre petit dîner est remis à Jeudi 3 février La pauvre Aurélie « ma tante Aurélie », est au lit avec la grippe & elle ne veut pas que l’on s’amuse sans elle ! Ah ! Puis il y a encore de vieilles dames laides à habiller, & comme Léontine est seule, elle doit couper les morceaux doubles. Nous nous dédommagerons dans huit jours. Il me semble qu’il y a cent ans que je ne t’ai vu ! Si Aurélie allait mieux Je te télégraphierais Samedi soir, il y a le musée du Troc
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Page 1 Recto : 19bre 75Mon Cher Edmond,Auré a du papier comme ses robes, elle adore décidément le rose, je t’écris sur un bout de sa grande table. J’ai oublié de te dire dans ma dernière lettre que Blanche doit, ou te payer, ou te rendre les deux dessins du Théatre Gaillard, – tu n’as qu’à lui dire que tu en as le placement à Paris ce qui est vrai d’ailleurs & s’il te les rend expédie les avec un morceau de Bristol, par la poste. Tu vas tenir une petite liste des déboursés que tu feras pour moi.Écris-moi à propos de tout cela.Surtout préviens moi huit jours avant ton départ de Bruxelles pour Paris & écris moi la date exacte de ce départ.Je crois que Dom ne t’accompagnera pas, il n’a pas le sou m’a-t-il écrit et puis nous sommes un peu en froid à la suite de mots échangés à propos de la drôlesse en question. Inutile de lui parler de cela ni d’y faire allusion, cela va sans dire.Rien de nouveau ici, Mes Chers Amis, jePage 1 Verso : 2travaille fort & vous verrez les résultats. Mais vous ê
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Page 1 Recto : 1Paris le 20 Novembre 1878Mon Cher Vieux,je dois t’avouer que ta lettre m’a surpris sur toute la ligne & sur toutes ses lignes.L’histoire de Maurice était prévue, – « Tout arrive » en fait de femmes ! Anseremme est de plus en plus perdu, & il faudra chercher d’autres cieux. J’avais eu à Nieuport de longues conversations avec ce très intelligent garçon qui s’appelle Théodore Hannon, & qui m’a raconté, par le menu toute son histoire amoureuse de 1875-76. Il a fait tout ce qu’on pouvait attendre de la petite oie & rien de la grande. Il s’est tenu, où ce pauvre Maurice a lâché pied. Tout cela est aussi bête que malheureux. – Le père Hagemans est un vieux queue-rouge de l’ancien répertoire, incapable de bien & de mal, ce qui est le rôle le plus sot qui soit au monde.Quant au « tit chien », tes doléances sont enfantines. Je ne t’ai pas dit, - jamais – que diable !!! – de te charger d’âme ou de corps !Je t’ai dit : « Voici une fillette jeune, jolie pas trop bête, capable d’aime
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Léon,À la bonne heure au moins, j’y vois clair & je suis de ton côté. C’est que tes lettres, ni tes conversations ne disaient rien de tout ce que tu m’as dit, & je jugeais les choses du haut du monticule que tu m’avais désigné comme dominant le panorama. Or de là, je ne voyais rien, il y avait un sacré brouillard qui voilait tout & sur lequel tu ne te pressais pas de souffler. – Ça y est maintenant & je t’approuve. Je partais de ceci : que tu refusais « à notre âge » une jolie & surtout bonne fille, honnête, dont tu pouvais faire tout ce que tu voulais & par conséquent te rendre heureux. Les parents n’existent pas, ils sont toujours ce que l’on veut quand on domine une femme. Puis je croyais d’après sa démarche, à un entrainement réciproque. Entrainement de sa part qui ne m’étonnait en rien. Car si nous sommes décatis physiquement, nous avons pour plaire encore heureusement d’autres qualités ; & il était très simple & très naturel qu’une femme intelligente t’ai
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Page 1 Recto : 1Mon Vieux,Comme tu le dis, il faudrait un fort volume pour expliquer ton cas. Quant à la douche d’eau froide que tu prétends avoir reçu de Mlle Bonvalot tu me fais l’effet d’être fort sensible de ce côté, – je lui ai parlé de cela, elle a voulu me prendre, malgré moi, pour arbitre & ma lu une des lettres qu’elle t’a envoyées et j’avoue qu’elle m’a paru d’un extrême bon sens & d’une raison parfaite. Comme je te le dis tu es, – comme tous les êtres personnels, – très sensible aux douches que tu reçois, mais fort insensible aux douches que tu donnes. J’ai été témoin de celle que recevait Marie Bonvalot à Montlignon, et j’avoue qu’à sa place, devant non seulement ton manque de galanterie, mais même de politesse élémentaire, j’aurais prié mon aimable fiancé de « prendre sa canne » !! On n’affecte pas plus complètement l’absence d’attention & de prévenances vis à vis d’une femme que tu l’as fait pendant deux ou trois jours. Cela en était grotesque & Léontine en était justemen
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Page 1 Recto : 1VendrediMon Vieux,Ta lettre m’a fait grand plaisir & je ne veux pas attendre pour te le dire. Je te tiendrai au courant de tout.Tout ce que je t’ai dit de la jeune fille est vrai. Je l’épouserais si je n’étais pas marié. – Les parents sont vulgaires mais très honnêtes. – Il y a arrangement à tout.Seulement ! – Seulement ! Le gros de l’affaire, ce n’est pas même le Mr – que l’on peut dégotter j’en suis certain, mais c’est de l’emporter, – elle-même, – la petite femme ! C’est une fille qui se garde rude ! Le Mr en question a cru arriver avec des airs Louis XIV offrant sa main à la bouquetière des Innocents, & la bouquetière se fiche de lui, jusqu’à présent ! Aujourdhui puis que tu le veux, je lui tirerai dans les quilles, – Mlle Bonvalot doit venir embrasser Léontine qui revient de Londres. Je n’aurai qu’un mot à dire pour la faire partir : Hé bien Mlle Marie, ce Mr qui a une si belle tête vous fait-il l’honneur de vous mettre au tabouret de son comptoir ? – Elle va rager
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Page 1 Recto : 1Montmignon 3 juin.Je vais rester ici très probablement jusqu’en Aout ou à peu près, En juillet tu reviendras & nous retournerons ensemble à Heyst. Viens en juillet comme c’est convenu avec ta fillette, retire-la de son pensionnat un peu avant les vacances, de cette façon tout s’arrangera pour le mieux. Je t’écris quelques mots, n’ayant pu guère te parler dans notre dernière soirée. – J’ai vu hier matin Marie Bonvalot & positivement, je te l’avoue à mon grand étonnement (connaissant le caractère de la jeune fille), – tu ne t’es pas trompé, elle est presqu’éprise, ma foi et il y a la un effet d’atômes crochus assez bizarre. Tu tiens donc ton bonheur dans les pattes, c’est à toi à ne pas le laisser cheoir. Il est assez rare qu’un Monsieur de notre âge fasse un mariage d’amour avec une fillette de vingt ans, pour ne pas gâter ce précédent. – Il n’y a qu’une chose qui chiffonne Auré c’est le souvenir de tes brutalités avec Mélanie racontées ici un jour, soit par Edmond soit
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Page 1 Recto : 1Bièvres en Josas.Mon Cher Vieux,– Tu auras probablement reçu ma suite-lettre que j’ai expédiée à Bruxelles, & je te donne des détails sur Roche-Claire, & les Hauts Vignons. C’est une lettre d’un cartologue à un cartographe & après celle-là tu seras venu avec moi à Roche-Claire, – il est toujours amusant de faire voir à ses amis les pays que l’on visite, quand on sait que ses amis ont « l’œil des lieux ». Pas se tromper : il y en a très peu ! – l’œil est rare.Tu as tort, tu le sais bien à propos de ce que tu dis d’Auré & de Léon. Elles ont toujours été pour toi les meilleures des amies, & cette amitié n’a été rompue que par ta conduite, tu le sais aussi, tout à fait inqualifiable. Tout le monde est, & a été de cet avis, – je parle du monde de nos amis à qui tu avais parlé de tes projets. – Tu sais très bien que ce n’est pas « parce que tu n’as pas voulu épouser Mademoiselle Bonvalot » que cette amitié a cessé. Il est même enfantin de répéter cela, & peu délicat, cela te
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Page 1 Recto : 1Montlignon – MardiMon Cher Vieux,Au galop je t’écris quelques lignes car je suis très très pressé, je suis en plein coup de feu, je dois avoir fini je ne sais combien de dessins pour Samedi. Tu me dis que tout ce que je t’ai écrit : c’est des avocasseries et que tu te fais fort au besoin de prouver le contraire. Enfin que je réponds à des objections que tu n’as pas faites.Il n’y a pas d’avocasseries du tout dans ce que je t’ai écrit. Il y a la vérité vraie et je voudrais bien te voir soutenir, & surtout prouver le contraire de ce que je t’ai avancé. – Si je t’ai écrit en réponse aux objections non faites, c’est qu’il y a plusieurs façons de faire des objections. Le Mr qui se met à table, ne mange que du bout des lèvres & a l’air dégouté de tout, puis se sauve au dessert, fait « des objections » au dîner, sans dire qu’il le trouve mauvais !– J’ai été étonné de « ton allure » je n’ai pu l’attribuer qu’à une chose : que tu trouvais le dîner matrimonial mauvais, & j’ai étab
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Page 1 Recto : 1Les JolinetsBièvres en Josas. (S. & O.)Mon VieuxQue deviens-tu ? J’ai passé dix-huit jours à Londres avec un tas de peintres français : Gervex Damoye, Roll, Robert& le jeune Ary Renan fils du Christhographe. Nous avons été visiter les « bas fonds » Bermonthsey dans le genre est un chef-d’œuvre. Tiens moi au courant de tes projets balnéaires. Ne t’engage pas trop pour Heyst, si nous pouvions y aller une quinzaine en juillet, nous ne serons pas embêtés par les cohues de bourgeois Bruxellois. Dans tous les cas nous ferons ensemble « la mer » cette année comme l’an dernier. Je te retiens. Je prendrai Clairette, & cela fera à ta fille de nouvelles pattes & une vraie santé pour l’hiver.À propos d’hiver j’ai vu les bonshommes de Chatou. Ils comptent sur toi & ils paraissent certains de ton arrivée. Il me semble que je le saurais !! Ils ont des journaux ; peut être ne retrouveras-tu plus cette occasion. Réfléchis à ce que tu veux faire, mais songe que si tu réfléchis dix ans no
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Page 1 Recto : 1Jeudi 15Mon VieuxJe n’y comprends rien. Je t’ai écrit Dimanche. Lundi matin Léontine est partie et a mis a ta lettre à la poste à la gare de l’Ouest en arrivant à Paris à 8 heures du matin.Je suis revenu aujourdhui pour prendre des crayons & je retourne dans quelques minutes à Montlignon. Auré & Léon sont à Londres depuis Lundi soir. Mlle Marie Bonvalot & Marie Duluc tiennent la maison & sont bousculées de travail. Elles m’ont mis à la porte, j’ai mange au restaurant & je refile. Mlle Marie m’a dit qu’elle avait reçu une lettre de toi. Je ne sais pas ce que tu as pu lui dire, mais elle n’avait l’air content que tout juste en me disant cela. Comme elle est toujours fermée à son petit verrou, je n’ai pas questionné. Enfin tout cela « sont tes affaires & les siennes ». Débrouille-toi, tu as la partie belle, tant pis si tu la gâtes & si tu perds tes atouts. Cette poste franco-belge est décidément idiote !Page 1 Verso : 2Qu’est ce que tu as bien pu dire à Marie Bonvalot pour
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Page 1 Recto : 1Que veux-tu que je te dise, Mon Vieux ?, – je crois que maintenant il n’est guère effectivement utile que tu viennes à Paris ! L’Exposition ferme Lundi. Je t’ai attendu de fin mai au 15 Juin, au lieu de cela tu es allé à Londres pour les courses d’Epsom, que tu peux voir tous les ans !!! Dupont n’est pas à Londres pour une saison ! et puis quand même !! À ta place je serais venu à Paris & j’aurais télégraphié à Dupont :« Irai an prochain, affaire urgente, présence Paris »Tu as dans la tête, ou dans la vie une disposition à rater les femmes, & à trouver que cela doit être ainsi ! L’affaire urgente : c’était que je t’avais préparé un terrain, où tu n’avais qu’à semer pour recueillir, & cette question de mariage, étant d’après ce que tu m’as dit inséparable de ton retour à Paris, je croyais que tu allais t’en occuper, & que dans ta pensée elle avait bien l’importance des Courses de labàs & de ton Guide – même !!! de ton Guide – même !!!!– Comme je crois qu’en ces matières
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Page 1 Recto : 1Paris 2 Déc 1882Mon Cher VieuxJe dois t’écrire depuis une dizaine de jours d’abord : pour te prévenir que tu ne viennes pas à Paris – comme tu devais y venir, – avant le 25 Décembre parce que le quinze Décembre, Uzanne & moi nous partons pour Douvres & pour Canterbury Nous allons reprendre Clairette la bàs. Ses grandes vacances d’hiver commencent. Enfin je voulais t’écrire à propos de la « question Bonvalot ».– Cette « question » est restée de ta part en suspens d’une façon que tu trouves « très originale » mais dont les conséquences retombent fatalement sur Aurélie, sur Léontine & sur moi.Il est très simple puisque tu nous a mis presque de force (– rappelle-toi que je ne voulais pas demander à Léontine ni à Aurélie de s’occuper de cette histoire, ni de servir d’intermédiaire entre toi & Mlle Bonvalot, – & qu’elles ne l’on fait que sur tes absolues supplications) dans cette affaire, que tu as traitée comme tu traites toutes les affaires de ce genre, avec une légèreté de
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Page 1 Recto : 1Paris 23 Déc. 1882.Mon Cher VieuxJe t’écris directement au fond de cette vieille Engadine. Je ne m’explique pas trop l’Engadine en cette saison. Vevey est plus doux. Il faut absolument que tu soignes la santé de la mignonne Émilie. Si tu ne veux pas que tout cela tourne à mal. Il n’est que temps que tu la gardes près de toi & auprès de toi. Tu ne peux rester dans cette position bizarre d’homme sans foyer avec une jambe & une fille en l’air. À ton retour – si j’étais à ta place, – j’en finirais & j’aurais une bonne fois, une simple explication avec ma mère. – Elle ne veut pas vivre avec ta fille c’est très bien, mais tu dois toi, vivre avec elle & ne la plus quitter. Tu as assez vécu en garçon & tu dois à cette enfant le sacrifice de ta liberté, naturellement, comme tous les pères ! Je travaille, moi, jusqu’à minuit souvent, pour pouvoir donner à ma fille une éducation comme je la veux. – Évidemment je m’amuserais mieux au théâtre, mais si j’étais au théâtre je ne serais
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Page 1 Recto : 1Longue lettre ! Mais lis-là c’est bien la dernière sur ces sujets là !Mon Vieux,Je suis heureux de te savoir encore mi-vibrant. – Mais je n’ai jamais entendu raisonner avec un aussi complet manque de logique !! Tu me dis très justement que tu manques d’initiative & qu’il est bon que ceux qui t’aiment, en ayent pour toi, seulement tu oublies que lorsqu’on en a pour toi tu es absolument résistant & rechignant – ce qui fait que tu n’as d’initiative qu’en sens inverse. Tu sais si j’en ai eu, pour la petite Marie ! parce que c’était à mon avis une femme inespérée étant donné ta situation. Tu viens, je vous abouche, tu la vois, tu vis deux jours avec elle, je te mets au courant de tout, tu étais sympathique à la jeune fille, tu avais pour l’ouvrière parisienne le prestige d’être bon garçon dans les paysages, puis d’être « un auteur » c’était fait. Tu repars : plus signe de vie !! même pas de galanterie ordinaire, – il a fallu que je te scie pour lui envoyer un feuilleton, pen
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Page 1 Recto : 1Mon Vieux,Le voyage du 15 novembre est remis pour cause « d’Hérodiate » au 15 Décembre sans faute. Gouzien sera des nôtres. Uzanne ne veut pas partir avant cette date. Tout le Paris musicant y sera. Nous ne pouvons manquer cela. Si tu viens à Paris en Décembre, je serais assez tenté d’aller avec toi en Morvan, mais ton itinéraire me paraît à refaire sérieusement : Il faut aller à Clamecy par Sens Joigny & Auxerre Sous Clamecy on gagne la station de Corbigny. puis on va à Montsauche une des belles parties du Morvan, de Montsauche à Chateau-Chinon. Voilà le Morvan des Morvandiots, le vrai, car il y a deux ou trois Morvans comme il y a deux ou trois Ardennes. Et il me semble que dans ton excursion le Morvan doit être le but principal.Envoie moi l’adresse d’Edmond s’il est encore à Dijon.Camuset va se fixer à Dijon. IlPage 1 Verso : 3a épousé la très honnête fille avec laquelle il vivait depuis dix ans, & dont il avait deux enfants & il reprend une « oculisterie » de labàs
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Page 1 Recto : 1Paris, 17, Rue Drouot MardiMon Cher LéonJ’ai une besogne d’enragé, mais moi j’adore « les coups de feu » tu le sais & je ne travaille même bien que dans ces coups là ! Samedi je pars pour Douvres où je vais installer Mlle Clairon chez les Dlles Ismay, qui m’ont donné toutes les références désirables. Samedi dernier, Filleau a réouvert ses salons par une étourdissante soirée : on a quitté la place de la République à 5 heures du matin ! Après demain c’est rue Richelieu 76 : on met en salmis Tourangeau quelques oiseaux du Phase que l’on arrose avec du Piccolo de Blois envoyé par le frère Filleau. J’ai été hier Lundi « ouvrir » les Soupers-Rodrigues – tas de jolies femmes ! Rodrigues est un singulier type qui te plaira ! Tu vois que la saison recommence d’un bel élan. Il me fallait cela ! – J’adore passer du calme réconfortant & tonique de Heyst à la fièvre d’ici. – Les Simon sont rentrés, mais ils sont repartis pour Lille & ils ne reviennent définitivement que dans huit ou
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Page 1 Recto : 1Mon Cher VieuxJe t’ai écrit il y a quelques jours une lettre adressée 47 R. d’orléans. Il se peut que tu sois dans quelque village « archéologique », & comme tu ne te fais pas suivre par ta correspondance, parcequ’il paraît que c’est très difficile, (ce qui est bien agréable pour tes amis) il se peut que tu ne l’aies pas reçue. – Il se peut encore que tu n’accordes pas à cette lettre l’importance qu’elle a pour ceux & celles qu’il t’a plu de mêler à tes boutades, à tes essais, & à tes tentatives matrimoniales. Elle en a beaucoup je t’assure pour nous tous. – Léontine & Aurélie se sont montrées depuis de longues années de trop bonnes amies pour toi, pour que tu ne leur fasses pas « l’énorme » « l’extraordinaire » concession de terminer une affaire à laquelle elles n’ont été mêlées que sur tes supplications, – autrement que comme un simple polisson l’a terminerait.Tu avoueras que tu dois bien cela à leur amitié passée, & à la mienne – présente.À toi – réponds moi un mot à
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Page 1 Recto : 1Toutes tes raisons sur ton tempérament particulier qui t’empêche de faire certaines choses sont de bonnes blagues. Depuis que je te connais tu fais ce que tu n’as pas envie de faire & les choses les plus contraires à ton tempérament. Il y a 600 articles sur mille qui t’ont fortement embêté à faire ! or je trouve que ce que l’on fait par intérêt de vie ou de position, on peut très bien le faire pour être aimable aux camarades. Ceci est d’une logique foudroyante tout simplement. Quand on vit avec Fontaine comme tu vis & avec d’autres & que les susdits ont besoin d’un « coup de main » journalistique, on le leur donne sans invoquer son tempérament, – qui n’est jamais si tracassier que cela, – à preuve ce que tu as fait depuis dix ans ! Et on fait cela comme on leur tend la perche pour sauter d’un bateau dans un autre. Quest ce que le tempérament a à fiche dans tout cela ! Tu l’as bien arrangé à d’autres sauces ton tempérament ! – & tu as eu raison Envoie à Marie Bonvalot he
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Page 1 Recto : 1Paris 24 Déc. 1889Voilà bien une quinzaine de jours que je suis dans l’impossibilité de vous répondre Mon Cher Monsieur Rasenfosse, et je ne sais vraiment ce que vous et Mr Morreels, devez penser de mon exactitude & de ma correction. Je n’ai eu le temps de rien faire ! J’ai d’abord été accompagner jusqu’à bord de La Bourgogne ma fille et ma femme, qui avec leur intrépedité habituelle, sont allées fonder une succursale de leur maison, labàs, à New-York. Ce n’est pas sans émotion que j’ai vu le grand transatlantique disparaître dans une tourmente de neige. Je suis resté dix jours sans nouvelles, tandis que je devais en avoir au bout de huit jours. J’ai passé quarante huit heures peu agréables. Enfin j’ai reçu une dépêche par le câble, et j’ai retrouvé le calme. Mais « L’Influenza » m’attendait ! & comme tous les Parisiens j’ai payé, de trois longs jours de lit, mon tribut à l’épidémie à la mode. Ne croyez pas à la grippe, cela n’y ressemble en rien. on souffre pas mal ! L
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Page 1 Recto : 1La Guymorais par St Méloir des ondes. Samedi – 18 Aout 1894Mon Cher Rassenfosse, j’ai bien regretté que tu ne fusses pas venu avec nous à Anvers. Clairette ma femme et ma belle sœur étaient de la partie. Les artistes anversois ont été des plus aimables pour moi, et nous ont fait voir dans le vieil Anvers toutes les choses curieuses & rares qui meublent des appartements particuliers, et que l’on ne montre pas au public. Vu aussi un merveilleux cortége des « métiers ». C’est un de mes anciens amis de la Société des Aquafortistes, Franz Van Kuyck, qui a créé le vieil Anvers, et j’ai été heureux qu’il m’en fit les honneurs. J’ai été charmé d’ailleurs de l’accueil tout à fait cordial et tout à fait charmant que les artistes m’ont fait, au raout de Ch. de Coster, et cela m’a touché parce que je ne m’y attendais guère.C’est vraiment dommage que Bénard t’as ; par son absence, forcé de rester à Liége, car je suppose que tu ne considère pas l’arrivée à Liége de Deman comme un emp
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Page 1 Recto : 1Hyères (Var) le 5 janvier 1897Merci de votre lettre mon Cher Ami si vous saviez combien les quelques amis vrais que j’ai conservés pendant l’année noire que je viens de passer me tiennent au cœur vous comprendriez Mon Cher Ami le plaisir que j’ai à correspondre avec mes vieux Amis. Je suis toujours bien portant et je fais des marches de deux heures sans éprouver de fatigue. Je n’espérais plus cela et j’en suis bien heureux puisque cette résurrection donne de la joie à ceux que j’aime.Nous sommes presque toujours en excursion, je veux connaître à fond cette jolie Provence et pour cela je lis Paul Arène, Je prends une bonne carte et je suis le soleil.Je suis heureux que vous ayez fait le frontispice de Lazzari et que vous en soyez contents tous deux. Je serai heureux de le voir ce frontispice, – et Lazzari aussi, si j’ai la chancePage 1 Verso : 2de me trouver à Hyères lors de sa venue. –Bonnes Amitiés à votre femme que je félicite de sa guérison Léontine et Auré se joigne
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Ami,Comme ta bonne lettre m’a été au cœur, et tu le sais c’est la meilleure partie de mon pitoyable individu.Je tiens à te dire combien j’ai été heureux de t’avoir quelques jours sous mon toit parmi les chers miens, il me semblait que comme eux tu devais ne jamais me quitter. Pourtant te voici reparti mais de loin comme de près je compte sur toi pour m’aider à faire respecter ma volonté qui est de vivre mon reste de vie avec mes chéres compagnes. Si ma célébrité encore douteuse devait, en éveillant des vanités, au lieu d’affetion dans le le cœur de mon fils, me priver de ce dernier bien je mourrais en regrettant de n’être pas devenu un chemineau avec tous ces droits de pouvoir mourir sous l’arbre choisi par lui.Je suis trop fatigué pour ten écrire plus aujourd’hui. je t’écrirai avant de partir.Je t’embrasseFély RopsLa Demi Lune23 septembre1897
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Page 1 Recto : 1Thozée.Je me lève mon Cher Vieux, voilà quatre jours que je suis malade ; comme la vigne ! – J’ai passé dix jours en mer sur un schooner d’ami, – une mer dont je ne veux pas attaquer la réputation mais qui était grosse ! – & une seule femme pour cinq – Hoquets & baisers mêlés – tout ce qu’on avait dans le cœur & sur le cœur ; – une femme ange & renard. Charmante cette petite excursion – Et les Hollandaises ! je t’en parlerai plus tard ! Ce cochon de Goupil vient de m’envoyer une photographie ! entends tu une photographie ! de la Buveuse d’Absinthe– Nous sommes convenus de faire la reproduction d’après le procédé nouveau que Goupil vient d’acheter & il m’envoie une photographie ! Dis lui qu’il me faut ma reproduction d’après le procédé ou je lui fais un procès.Dans ta prochaine lettre écris-moi ceci : « Gerlier (GERLIER) sa dame & sa demoiselle te font des compliments. »J’ai besoin de cela.Je t’écrirai une longue lettre la prochaine fois.Melles Aurélie & Léontine Duluc d
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Page 1 Recto : 1Demi-Lune 7 juinMardi –Mon vieilVoici l'ordre et la marche : Je pars aujourd'hui pour Paris j'en reviens Vendredi. Je partirai pour la Demi-Lune Vendredi à cinq heures quinze du soir : Gare de Lyon ! 3e classe !! Tâche de m'accompagner.Sinon écris :Voici les moyens d'écrire & de télégraphier.Pour écrire : Mr F. Rops Demi-Lune Essonnes (Seine & Oise)Pour télégraphier : Duluc Plessis-Chênet rien autre chose.Si tu arrives sans me prévenir, les trains de Paris de 9 heures 50 du matin et 12,05 te mênent à Moulin Galant ainsi que ceux de 3 h. 15. – de 5 heures 55 et de 6 h. 55. – Tu laisserais ton petit baluchon à la gare et tu t'amènerais à pattes: 1 kilomètre à peine. –Page 1 Verso : 2Voilà, je serai bien heureux de t'avoir un peu ici. Seulement ! la chère est Souffreteuse, il faut un peu vivre en anachorète à cause des difficultés de ravitaillement. Excepté le Mardi & le Vendredi où nous irons ensemble faire notre marché à Corbeil avec le canasson & la guimbarde.Présente m
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Page 1 Recto : 1Aye soin de mon contrat !!!JeudiMon Cher VieuxNon – on n'a pas idée des scies qui peuvent accabler un homme pressé!! Les tableaux quittent l'atelier aujourd'hui à midi seulement. Ils seront Samedi à Lembecq bien certainement. Fassent les Dieux qu'ils arrivent encore à temps! Figure-toi qu'il a fallu recommencer la caisse que cet animal d'emballeur avait fait trop petite! – Enfin un tas de scies, une autre fois je m'adresserai tout simplement à Deforge. C'est ce qu'il fallait faire & c’est ce que j'ignorais complètement n'ayant jamais expédié de peinture à n'importe qui.Je souhaite bien ardemment & pour cause que l'affaire réussisse!! – J'ai des ennuis & je voudrais en sortir.– Ci-joint mon contrat Musset. Il n'est peut être pas nécessaire mais enfin! Je voudrais voir mon fils & je ne peux partir, enfin je suis embêté embêté! Ta présence dissipera tout cela. Je suis un peu seul & la solitude est mauvaise Conseillère. Si tu rapportes des fonds ils arriveront joliment bien
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Page 1 Recto : 1Mon Cher ArmandLa lettre que Léon vient de m'écrire & que je t'envoie, a trop blessé l'amitié de frère que je lui portais pour que je puisse y répondre. Je crains de me laisser emporter à des paroles de colère & de mépris qui ne doivent jamais être prononcées entre ceux qui se sont aimés, ne fut ce que par respect pour le sentiment qui les ont unis si longtemps. Puisque ce malheureux en est arrivé à croire à la parole des escrocs & des filles & sur cette parole a douter de ma loyauté & de mon affection, je ne lui dois plus rien – pas même l'honneur d'une réponse. C'est pour moi & pour toi cher frère, le seul qui me reste, que j'ai fait hier « les démarches nécessaires » afin de jeter un peu de lumière dans ce dédale d'ignominies ; – où l'on trouve des choses si bouffonnes qu'elles me feraient pouffer de rire pendant vingt ans, si je n'avais pas aussi envie d’en pleurer un peu & si l'un de nous n'était pas en train d'y laisser tout ce qui pouvait exister d'honnête & de s
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Vieux,Réponds-moi par retour de Courier sans faute express. J’attends ta réponse pour prendre une décision.Vaut-il mieux partir fin d’avril ou vers le 10 mai pour Paris relativement aux gens que nous pourrions voir pour notre affaire ?Réponse immédiate je te prie je dois prendre une décision à cet égard.À propos : Tu m’avais dit que tu avais écrit à Thozée pendant que j’en partais. N’as-tu rien dit de compromettant pour moi dans cette lettre ? parce qu’il se pourrait quePage 1 Verso : 2ma femme eut ouvert cette lettre après mon départ croyant qu'elle me disait peut être de ne pas partir.Si tu as lâché quelque blague dangereuse là dedans, tâche de te la rappeler & dis la moi afin que je puisse parer la chose si elle était dangereuse.À toi CherJe t'embrasse.Prends une feuille de papier & écris tout de suite.Rue de la Loi 115Re À toi
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Page 1 Recto : 121 aoutLettre en double :Mon VieuxJ’arrive de Bourbonne & de Contrexeville, requinqué restauré à neuf ! On a remis du Ciment Romain partout ! Impossible partir en Bretagne pour le moment ! Ma femme & mes petites belles-sœurs sont encore accablées d’ouvrage ! – On compte aller dans le Midi après, si l’on ne peut quitter Paris de la « Season American » –Pradelle revient Samedi. Or Voilà : Si tu le peux Dimanche 26. nous prendrons à Corbeil un grand breack – nous irons tous ensemble déjeuner à la Demi-Lune ; de là nous irons vaguer dans un bois rocheux : « l’entrée de la Forêt de Fontainebleau » tout près à Nanville. Nous reviendrons dîner chez nousPage 1 Verso : 2et le breack nous ramènera à Corbeil par le train de neuf heures. à 10 ¼ on sera à Paris – Voilà le programme – télégraphie si tu acceptes. Pradelle ne restera que deux jours à Paris, & voudrait passer une journée avec toi,Ton vieux FélyJ’embrasse ta femme ta fille & ton frère ah !
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Page 1 Recto : 1LundiMon Cher VieuxJe pars aujourd’hui pour Bruxelles afin de trouver la chose nécessaire, si je ne la trouve pas à Bruxelles, j’irai à Liège je t’écrirai de là où en sont mes affaires.Traite avec Paris-Caprice en m’attendant ce que tu feras sera bien fait et ne te laisse pas couper l’herbe sous le pied par Grevin ou par d’autres. – Je serai pour Dimanche au plus tard à Paris avec tous mes ustensiles et j’y resterai la fin du mois je m’installerai dans la chambre de Dom & nous piocherons rude & sur place ce qui vaut mieux.Je dis Dimanche parce que je ne suis pas sûr de trouver mon affaire de suite & qu’il pourrait y avoir encore du tirage. Ma femme va un peu mieux.Moi je ne suis pas encore remoralisé – tant s’en faut mais il faut que je me remonte. –Traite avec Paris-Caprice je suis sûr que c’est une bonne affaire.À toiFély
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Page 1 Recto : 1Mon cher Armand,Que c’est moi ! –À demain –Je passerai vers midi 11 Rue de Provence, si tu sors laisse pour moi une lettre chez le Concierge. –S’il arrive au bureau du Gaulois une lettre – ou une dépêche télégraphique pour moi, – je suis logé momentanément 124 Rue de Miromesnil chez MMmes Duluc auxquelles je donne des leçons de littérature wallonne... J’oubliais ! – Si tu m’adresses une lettre ou une commission en la rue Miromesnil adresse simplement à Mme Duluc le concierge de cette estimable maison doit ignorer mon étiquette & je voyage incognito.À toi & à demain à midi.Rassemble Dommartin !Je le pitonne !Fély Rops
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Page 1 Recto : 1Mon Vieil,Pourrais-tu m’obtenir, n’importe comment une permission ou une passe quelconque pour entrer après-demain à l’Exposition. C’est un brave homme de Philadelphien qui veut absolument voir : « l’aspection » de tout cela. Cela me rendra un vrai service car l’homme est un gros client de la maison.Les mignonnes sont parties & j’ai le cœur gros en songeant qu’elles sont en ce moment là bas dans la mauvaise passe de Terre-Neuve. Triste semaine à passer avant de recevoir le câble-télégramme qui calme les angoisses. Enfin j’espère quePage 1 Verso : 2tout ira bien : La Bourgogne est un des meilleurs bâteaux, et le capitaine Frangeul est breton !À toi et à bientôt :FélyJe ne bouge pas de mon atelier demain de 9 à 11 et de 1 à 6.Bonne chance à La BourgogneCroquis
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Page 1 Recto : 1Lundi 26 oct 1891.Mon Cher Octave ta bonne lettre m’a fait grand bien et a été pour moi comme une bonne poignée de main in extremis. Je suis mieux, j’avais dans une lettre exprimé toute ma pensée a Aurélie & à Léon. Elles sont venues et ont eu de bonnes paroles qui ramèneront je l’espère le calme en mon esprit. Je me suis remis à espérer, du reste, j’ai remarqué qu’aux heures même de désespérance on espère toujours, ce qui est humain ; et Boulanger faisant des projets très sérieux trois jours avant sa mort est dans le vrai. On ne disparait pas pour « une chose » mais pour « un ensemble », par lassitude morale, par dignité personnelle, & par haine des hasards de la vie qui chez les « Sensibles » (moi mauvais soldat ! comme Fritz.) sont si dangereux, où l’on risque de faire des choses que l’on ne veut, que l’on ne doit pas faire, & où l’on sent que les éternelles faiblesses humaines peuvent plus tard, trop tard vous entraîner. – Il y a une certaine noblesse à partir les m
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Page 1 Recto : 1Tatra-Füreddans les Carpathes du nord, près Cracovie.Excuse moi Mon Cher Octave, de ne t’avoir pas encore écrit, mais je suis malade depuis mon départ & écœuré de cette tournée où la sottise & le ridicule luttent en étalage. On n’a pas idée de la bêtise d’êtres comme Ulbach, Coppée, Mario Proth, Lermina etc etc. Mauvais voyage. Je suis malade depuis mon départ & à peu près borgne par dessus le marché ! Je t’écris d’un œil l’autre est sous des bandages avec des collyres. Potsi a été particulièrement complaisant & gracieux en ces ennuis. Si je pouvais avoir mon billet de retour il y a trois jours que je serais à Paris, mais par une exagération de gracieuseté je n’aurai ce billet qu’à mon retour à Budapest le 19 ! Les Hongrois ont voulu nous garderPage 1 Verso : 2jusqu’au bout & nous imposer leur amabilité officielle jusqu’à la lie.Je dis lie pour moi : liesse pour les autres ! – Ce qui peut vous plaire ou vous déplaire dépend de la situation d’esprit où l’on se trouve. –
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Page 1 Recto : 1Demi-Lune, 23 octobre 1891Mon Cher OctaveExcuse moi de ne pas t’avoir répondu plus tôt, mais je viens seulement de tenir ta lettre. La Situation, malgré tes bienveillants pronostics, n’a pas changé, au contraire, elle s’est aggravée d’une nouvelle accusation, celle d’une faute que je n’ai pas commise (!!!) et dont je suis innocent comme un enfant. Je me suis défendu jusqu’au bout, mais je ne me défendrai plus, je n’en ai plus le courage. Je suis désespéré. Que veux-tu ? j’appartiens à la classe idiote des sensibles qui ne peuvent pas mettre leur vie en plusieurs endroits. Je n’ai jamais aimé que les deux chères femmes qui m’ont rendu la vie si douce, et m’ont donné les seuls vrais bonheurs que j’ai pu avoir dans la vie. En dehors d’elles, je me soucie de la vie comme d’un vieux gant. Les femmes ne comprendront jamais toutes les faiblesses auxquelles la Nature pousse la mâle imbécile qui est dans tout homme ; et elles prennent et prendront toujours l’accouplement d’une b
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Page 1 Recto : 1Paris 26 janvier 1885Mon Cher VieuxJe t’écris pour une affaire des plus importantes : Je viens te demander de me prêter pour deux mois les mille francs que tu m’as si généreusement & si gracieusement offerts il y a quelques semaines.Les affaires marchent bien, mais nous avons des rentrées difficiles & une de nos principales clientes qui devait nous envoyer deux mille francs pour la fin du mois, nous écrit qu’elle viendra fin février à Paris & qu’elle nous paiera à cette époque. Comme c’est une femme fort riche on ne peut guère lui forcer la main sous peine de perdre sa « pratique » & c’est fort important. Puis comme une chose ne vient jamais seule, ma pauvre mignonne fillette a attrapé une espèce de fluxion de poitrine, de sorte qu’au milieu de ces ennuis, je n’avais plus guère laPage 1 Verso : 2tête à moi.J’ai pensé à toi Mon Vieux Cariès, dont la jeune amitié me parait vieille. Je compte sur cette amitié que tu m’as montrée & j’espère qu’elle va me venir en aide dans
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Page 1 Recto : 1Monsieur Léon DommartinHôtel de Cinq Phares chez Braibent coin [ illisible: barré ] du boulevard Montmartre & de la rue du faubourg de ce nom.Page 1 Verso : 2Ce soir je serai chez moi jusqu à 7 heures.LundiMa vieille branche,je ne sais si je pars ou si je ne pars pas, cela tient à Léontîne qui est à Londres.– Il y a là un tas d’affaires en train. Viens me prendre demain mardi (si je ne suis pas parti Calino) Nous irons salonner de midi à 4 heures (si c’est ouvert !! Calino). De Roddaz nous accompagnera avec ses lumières, si cela lui va. – À 4 heures je te quitterai Il faut absolument que tu sois Dimanche à Montlignon. – Si les lits sont pris, il y en a à l’albergerie de l’Espérance, sans puces pour les peintres, avec puces pour les gens riches.À toi Mon VieuxFély
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Page 1 Recto : 1Bièvres-en-Josas.Jeudi 17 juilletMon Cher Liesse,Je suis presque content qu’Edmond n’ait pu venir : la « petite fête » est remise : Clairette est indisposée à Douvres, & sa mère part Samedi pour aller la prendre là bas.Si Edmond pouvait venir au Commencement d’Aout, nous prendrion jour. Je vais lui écrire à l’instant. C’est donc partie remise & nous n’en serons que plus gais, Filleau, – lui même était empêché.Je travaille malgré la formidable chaleur de ces derniers jours. Aujourdhui il pleut & cela fait une détente de nerfs & de jolis verts mouillés dans le paysage qui me rappelle tout de suite Thozée & ses fraîcheurs profondes.Je serai Samedi pendant toute la journée à l’atelier, si tu avais à me parler. Mon élève fait mon portrait pour l’Exposition de Bruxelles ! CelaPage 1 Verso : 2fera dire aux Belges : Hein est-il décati ! – Il faut toujours réjouir ses compatriotes.Bons Compliments respectueux à ta bonne compagne de vie, & une vieille poignée de main de derrière
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Page 1 Recto : 1Bièvres – LundiOr ça Mon Cher Octave que t’es-t-il arrivé ?? Je t’écris Samedi, voyant qu’il pleuvait des hallebardes que tu es libre de ne pas venir s’il pleut, pour que tu ne sois pas lié par ta parole & forcé de venir t’enfermer ici pendant tout un long jour de pluie ; – donc s’il ne pleuvait pas, tout naturellement restait comme nous l’avions arrangé & ma lettre était non avenue ! Trois heures après ma lettre partie, il faisait beau. Si beau que j’ai été Samedi soir t’attendre à la gare. Si beau le lendemain par le brouillard lumineux que je t’ai attendu de train en train jusqu’à 11 h. 30 avant de partir pour Saclay. On avait apporté de Paris un lièvre arrangé à la bourguignonne qui était un chef d’œuvrePends toi on l’a mangé sans toi ! Polisson ! – Je t’en veux un peu d’avoir manqué le dernier jour de soleil, les étangs de Saclay plein de rayons et le lièvre plein d’épices. Et pas une lettre & pas une dépêche ! Serais-tu frappé d’inanition comme feu Claretie ? Léon
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Page 1 Recto : 12e Lettre !!!!Mon Cher Octave,Tout est changé parce que Filleau veut diner avec toiOr pendant que je t’écrivais ma 1ere lettre, Léontine écrivait au bon docteur que tu ne pouvais venir Jeudi (comme tu me l’avais écrit & que le vieux Filleau ait à venir dîner avec toi Samedi à 7 ½. Donc si cela t’ennuie de venir me voir demain Jeudi, viens vendredi viens Samedi, viens quand tu veux, mais n’oublie pas que nous devons dîner ensemble avant ton départ, tant pis pour toi.Le dessin est bien curieux !Enfin – Viens quand tu veuxa toiFélyPage 1 Verso : 2Mais tu dois me voir avant de venir rue Richelieu « Mÿsthère » !
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Page 1 Recto : 1JeudiMon Cher Vieuxje vais t’embêter prodigieusement mais ta présence à la demi-Lune est nécessaire, de toute nécessité. Passe par le 19 de la rue de Grammont, le plus tôt possible, on te racontera tout. Il y a besoin d’un homme en cette affaire. Je ne suis pas là, il faut bien que tu me remplaces. Ennui très grand pour toi mais l’amitié oblige. Cette canaille de jardinier payé & archi payé puisque je lui avais remis 80 frs de pourboire pour quelques plantes apportées par lui, prétend qu’on lui doit quinze jours d’appointements & ne veut pas vider lesPage 1 Verso : 2lieux. Ma femme l’a payé devant moi jusqu’au quinze juin. Il a donné ses comptes, n’a rien réclamé, & il invente cette histoire parce que – la maison où il doit aller habiter n’étant pas prête, cela le vexe de déménager plus tôt, & il gagnera quelques jours en traînaillant. C’est une misérable Canaille, & les femmes sont affolées chez nous. – Je suis fort embêté. Écris moi un mot : Hotel du Phare à Heyst sur
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Page 1 Recto : 1Mon Cher OctaveNous avons déraillé, conduits par nos billets de parcours – Dimanche : visité entre deux trains : Argentan, un vieux trou curieux, arrivée à Granville En voiture brulé Granville St Pair, Carolles le Mont St Michel. Aujourdhui Lundi : St Malo, la Rance, Dinan, espérons coucher à Brest. De Brest : Roscoff, Lannion Peros & ce que nous pourrons de ton itinéraire o[ù] nous t[illisible: barré] trouverons un coin reposant.Temps gris, pas désagréable du tout. Cela cadre avec la Bretagne. On te regrette, mais au prochain voyage !Si lettres pour moiGarde lesPage 1 Verso : 3Nous ne faisons pas l’Audierne & le Douarnenez pour que nous les fassions de concert. Toute la Smala se porte bien & t’envoie ses amitiés. –Ton vieuxFély
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Page 1 Recto : 1Mercredi29 juillet 1885Mon Cher Octave,Je suis en faute, Aurélie & ma femme m’avaient chargé de te remercier de l’envoi des places pour le Cirque & je ne l’ai pas fait. Elles en sont très confuses. J’espère que tu as trouvé la mer fraîche & les dames aussi. Je suis assez ennuyé pour ma part. –– Léon & Auré se remettent assez difficilement de la mauvaise histoire . Il faudra que nous causions de ce que tu devras dire si l’on parle de tout cela en mon absence. Je partirai très probablement. J’ai besoin d’un bout de distraction. – Pauvre « petite ronde » ! Enfin le Temps le maître inéluctable se chargera d’arranger bien des choses !Le bon vieux Cantel Henri me disait toujours : Si une contrariété « vous arrive sur votre chemin, il faut raisonner de façon à se persuader que rien ne pourrait vous advenir de plus heureux » – Moi aussiPage 1 Verso : 2je crois que ce qui est arrivé est peut être « fort heureux » pour moi & pour nous tous. – Mais le coup a été si inopiné qu’il e
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Page 1 Recto : 1Samedi Matin.Mon Cher Octavevoilà « qu’il plout » comme on dit au pays Wallon & « que ça chet dru » Viens si tu l’oses, mais ne te crois pas obligé de venir t’embêter par la pluie dans notre clapier. – Si tu viens ce sera fort bien & tu sais que tu feras toujours plaisir, si tu ne viens pas on t’excuse. Il y a un train qui part au matin à 8 h. 8 h. 15 ou 8 h. 20, je ne sais au juste de la gare Montparnasse, tout ce que je sais c’est qu’il arrive à 9 h. 36 à Bièvres.À toi mon.D’ji crouet que l’hyvier est disquindre !!!Traduis : Ah ! il faut que je t’apprenne le gallo-Roman :Y fauret qu’ije t’y boute ell’ tiesse li Gallo-Roman .C’est une langue adorable !À toi et amitiés de la Smala.Félÿ
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Page 1 Recto : 1Paris le 16 avril.Mon Cher OctaveVeux-tu bien me prêter le bail de la maison des Bas-Vignons . – La propriétaire vient de lire le bail à Marie Duluc & elle prétend que les six mois qu’on vient de lui verser sont en dehors de notre bail & que ce bail est fini & a pris terme le 1er Avril ! Il doit y avoir erreur !À toi. Je pars demain à 3 heures, pour ta gouverne. Léontine & Auré passent leur dimanche à Paris. Moi je suis obligé d’aller surveiller les travaux de jardinage. –À toi bienSi tu es là remets le bail à JulesFélySurtout pas de provisions ou je me fâche !
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Page 1 Recto : 1Mon Cher OctaveCi-joint 50 francs pour les frais que peut occasionner le transport de ce colis on sera à 9 h. moins ¼ à la gare du Nord.Adresse :Miss Gérard15 Gower StreetBedford SquareCela doit être Lundi matin chez elle sans faute.Demande un reçu à n’importe quelle personnePage 1 Verso : 2qui recevra les colis.Excuse nous des ennuis que nous te causons, mais cela est de force majeure. Si par hasard Miss Gérard t’offrait de l’argent – qu’elle doit, – pour remettre à Léontine donne un reçu des deux mains.À toi & merci d’avance.Amitiés d’ici.Fély
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Page 1 Recto : 1Monsieur Octave Uzanne72bis Rue Bonaparte.Page 1 Verso : 2Mon Cher Octave,Si je peux je passerai demain « tout au matin » comme on dit à Bruxelles, chez toi. Dans tous les cas voici la marche : Je pars à 3 heures pour la Roche Claire.– Samedi matin demain on déménage de l’Élysée Uzanne, c’est l’affaire de toute la journée de demain. – Dimanche ton lit sera fait. – Nous restons donc Samedi soir Dimanche & Lundi la haut. On compte sur toi, ou gare aux rancunes de ma femme ! Impossible aller chez God. – Je travaille jusqu’à 11 heures ou minuit ! –Compris hein ? Nous partons à 3 heures précises gare de Lyon. Séjour à la Roche Claire : Samedi soir Dimanche & Lundi. Retour Lundi soir.Amitiés aux God & excuse moi auprès d’euxTon VieuxFély
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Page 1 Recto : 1Mon Cher VieuxJe croyais avoir besoin de toi, le lendemain du jour o[ù] je t’avais adressé la lettre, mais j’ai dû attendre & aujourdhui il est trop tard. Mais j’aurai encore besoin de toi bientôt, et comme toujours tu seras prévenu de la présence de la lettre à la poste par l’envoi d’un journal illustré ce que je fais aujourdhui encore pour cette lettre.Tu peux envoyer sans crainte le vallon du Colombier & un autre tableau du même coup si tu veux. Je te les réexpédierai sans faute huit jours après leur arrivée. Je suis devenu très exact pour ces sortes de choses & pour toutes choses. La vie m’y a forcé.J’ai prévenu ma femme que je désirais rentrer chez moi. Dis à Caroline que si elle a quelqu’influence sur elle, elle en profite. C’est dans l’intérêt de tous que je parle.N’oublie pas l’histoire de Franz Kekeljan. Si tu veux, nous travaillerons sérieusement ensemble. Je t’enverrais des études, tu les grandirais sur toile, tu me les enverrais & je te les réexpédierais. Ri
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Page 1 Recto : 1La Roche-Claire par Moulin Galant(Essonnes – Seine & Oise.)Mon Cher VieuxNous t’avons vitupéré, & on t’a regretté quand même. On t’a attendu Samedi soir & aussi Dimanche matin. Le train de trois heures qui devait t’emmener & t’apporter, a envoyé le bon poète Edmond Haraucourt ; celui de cinq heures : Octave Uzanne. – Et Liesse ? Pas de nouvelles ! – à six heures du matin, – ce qui fait qu’on n’a pu recevoir ta lettre, nous sommes partis en forêt, journée exquise aux rochers de Franchart. Retour de nuit. Nous espérions encore te trouver vis à vis d’un morceau de gigot, de deux bouteilles de vins & de Pics & Vallées de Raoul de la Fagette laissés à ton intention : la pâtée de l’esprit & celle du corps ! Tout cela était intact ! Ta lettre seule était là, sur le La Fagette ! Quel lâcheur tu fais ! Enfin siPage 1 Verso : 2tu nous promets de ne plus être un littérateur « in partibus infidelium » comme l’évêque de Madagascar, tu seras pardonné.En attendant : attention ! :Écris
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Page 1 Recto : 1LundiMon Cher VieuxJe crois que tu tombes en gâtisme quand tu me dis que « tu veux Savoir où tu vas, et « ta responsabilité vis à vis d’un homme que tu ne connais pas » et patati et patata et un tas de bêtises fantastiques à propos d’une machine aussi simple que la lettre de Conquet ! Je t’ai écrit je t’enverrai la liste écris toujours nom de Dieu c’est simple. Si je te demandes cela c’est que c’est nécessaire et si tu n’avais cette sotte peur d’être toujours compromis par n’importe quoi, ces choses là n’arriveraient pas ! Trois fois Gouzien employé des Beaux-Arts et facile à compromettre plus qu’un rédacteur de la Chronique m’a rendu ce service là et sans faire la moindre observation & en trois secondes ! – et tout de suite (Et un plus important !) – Oui c’est parce que tu n’as pas écrit à Conquet que je n’ai pu partir avec nos amis Et que je je pars le Mardi – un cerveau de fœtus comprendrait que l’on ne trouve pas d’argent le Samedi & qu’on en trouve le Mardi, quand
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Page 1 Recto : 1Mon Cher AmiExcuse moi, je t'écris de mon lit. Il m'est absolument défendu de sortir. j'ai eu, « j'ai gagné » une manière de fluxion de poitrine. On m'a flanqué un tas de vilaines choses sur les pectoraux & mon médecin m'a dit que dans trois jours quatre au plus je pourrais reprendre « mes travaux ! » Et voilà pourquoi le bon volume est retardé de huit jours. Lundi donc Cher ami si Dieu ou le diable me prêtent vie, je serai chez Huysmans, il faut que j’arrange cela moi-même. Je rattraperai le temps perdu, mon vieux, tranquillise-toi, je te remplacerai ici & nous ferons un joli volume.Bonnes amitiés à mon aimable sœur. – Dis lui que Dubois m'a manifesté ses regrets de n'avoir pas tâché de devenir ton beau père.Je suis abruti, je grogne, je geins, je fatigue mes adorables petites garde-malades, Je suis un monstre ! – Tout cela c'est le manque de Soleil !! Quand vous serez à Pau vous m'écrirez & si cela ne coûte pas les yeux de ma tête, j'irai vous voir.À toiFély
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Page 1 Recto : 1Paris fév. 79.Eh bien Mon Vieux Théocomment que ça va ? – Moi j'ai été pris comme d'une rage de dents du besoin absolument irrésistible d’aller répéter aux orangers de Monte Carlo que je les aimais toujours, & je suis filé ou plutôt « j'ai filé » pour ne pas faire peine à l'ombre de MrBergeron mon professeur de français – auteur de Corésus tragédie en cinq actes & en vers, refusée au Théatre Français. – Tu comprends que j'aurais été directement à Pau si je n’avais pas eu une passe de la Compagnie P.L.M pour Nice. – Que fais-tu ? Comment t'amuses-tu ? Comment le pays es-t-il ? de quelle couleur ? – Comment se porte ma chère & aimable sœur ? Y-a-t il des champignons? – Le Bailly est-il fidèle à Mme Le Bailly ? – Peints-tu ? Comment sont les Basses Pyrénéennes ?– Je suis resté à Monte Carlo dix huit jours enfoncé dans l'herbe comme un ruminant. Maintenant me voici de retour & prêt à tout. Je suis à toi ! à toi ! à toi ! & aux Rimes de joie. Le quinze je commence ces bizarr
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1936
Page 1 Recto : 1CroquisDULUC SŒURS ROBES DE Ville et de Théatre PARIS1er Janvier 1880 !Mon Cher ThéoTu vois l’aquafortiste le plus accablé des Royaumes de France & de Navarre & de la République Une & Indivisible. Depuis le 2 Décembre de Bonapartique mémoire, je suis la victime de ce que « mon docteur » appelle un « rhumatisme Céphalique », le docteur de Gouzien une « névralgie Cervicale », le docteur de Liesse une « méningite Intermittente, le docteur de d’Hervilly une « Inflammation du Cervelet »!!!!! Le vrai c’est que je suis embeté comme un Grévy quelconqueAucun travail n’est possible ! Rien ! Si je ne t’ai pas tiré d’épreuve de la première morsure du Cuivre mon vieux Théo, c’est facile à comprendre : Je fais, – lorsque ma première morsure est trop faible, – (et c’est pour te montrer la chose que je t’écris sur ce papier à vignette,) revenir la planche au rouleau. Le « rouleau » est « un rouleau » :Croquisrevêtu de cuir, que l’on passe, chargé de vernis, sur la planche que l’on doit
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Page 1 Recto : 110 janvier 1882Mon Cher Théo,J’étais en train de vider ce terrible sac à lettres de fin d’année, donc excuse moi si je te réponds aussi tard, j’ai graffouillé cent lettres !J’accepte de te faire en déans ces trois mois de février-mars-avril1° un frontispice gravé à l’eau-forte représentant Manneken piss entouré de symboles empruntés à la Gaule-Belgique2° Un croquis en-tête à la plume pour chaque pièce du volume.Voici ce que j’entends par en tête : un croquis renfermant un sujet quelconque, un amour, un attribut, un rien, ayant trait à la pièce et le titre de la pièce y inclus, exemplePage 1 Verso : 2ci-joint tiré des Rimes de Joie :CroquisEN VENDANGESCeci ne signifie rien naturellement ! c’est un exemple grossier – un « grossoyage » Je trouve cela beaucoup plus amusant & plus varié que les sujets « à frise » qui sont forcément monotones.Mes Conditions ! Car tu le vois je n’y vais pas de main morte & j’accepte une assez forte besogne !1° Le Cuivre & les croquis restent m
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Page 1 Recto : 1Mon Cher ThéoVoici les nouveaux renseignements : Le Colis porte le n°58 – mis à la gare du Nord le 31 Mars. C’est parti de Paris cela doit se trouver soit à Quiévrain ou soit au bureau d’Ixelles. Fais toi-même toutes ces réclamations, il n’y a que toi qui peux les faire. Les cuivres ne t’arriveront jamais si tu ne te les fais arriver par tes réclamations. Dans tous les cas si l’argent n’est pas expédié déja à l’heure où cette lettre te parviendra, mets le à la poste adressé à,Mme Duluc 76 r. Richelieuau lieu de me l’adresser à moi.Ne remets les planches que à GayPage 1 Verso : 2sans rémission que s’il t’aligne les 700 frs.Je compte sur toi & sur ton amitié.Ton vieuxFély
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Vieux Dom,Je dois t’écrire depuis la nouvelle année ; Nous avons reçu tes vers, – très amusants, & très lestement enlevés, – & nous les avons lus à nous deux Gouzien, au coin du feu du 9 du la Passage Ste marie ! Tu as attendu longtemps tes deux cents francs, j’en ai été très embêté ; – je vais enfin pouvoir te les rendre. Je te les expédierai de Monaco dans quelques jours.– L’Hiver a été dur à passer, mais enfin je m’en suis tiré c’est le principal. J’ai fait le travail du duc de Baños, – la première partie : les quatre premières feuilles, – j’ai jusqu’au 15 juillet pour les quatre autres. C’est assez embêtant à faire mais je crois que j’ai réussi la chose : Il y avait à orner d’emblèmes « d’amour & de guerre » les marges de ses titres de noblesse. Je m’en suis tenu à une espèce d’imitation des vieux parchemins, – fonds d’or, d’argent, de bronze teintes claires, feuillages bizarres &c &c tu vois cela d’ici. Il a été enchanté & je crois que je ferai un éventail
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Page 1 Recto : 1Paris 15 mai 1889Mon très Cher & Grand Ami,c’est l’instant de sortir ta bonne & incommensurable indulgence des anciens jours. Je suis « un cas » & cela rentre dans la pathologie interne, donc je dois bénéficier de toutes les « atténuances ». Je te l’ai dit, je t’ai détaillé mes infirmités, et fait toucher du doigt mes plaies. Je n’y peux mais : c’est flagrant : Quand j’ai des ennuis je ne peux pas écrire à mes amis, & surtout à ceux qui me sont les plus chers ! Voilà !! C’est clair hein ? Idiot, stupide, imbécile, mais tel ! Ce que je m’en veux est à ne pas dire. – Et ne crois pas surtout que ce soit égoïsme ou indifférence ! Je suis mes amis dans leur vie, & je me réjouis de leurs bonheurs comme je souffre de leurs peines. Ainsi je sais que tu es revenu, & que le mieux persiste chez ta chère & adorable femme. Je t’ai dévoilé le grand défaut de ma nature, un peu trop fièrement fermée parfois. Que veux-tu ? c’est la goutte de sang magyare. Le grand-père porté par les Aut
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Page 1 Recto : 1Pour écrire : Demi-Lune (Essonnes Seine & Oise)Pour télégraphier : Duluc Plessis-ChênetMon Cher Copain d’antan,je voudrais te voir avant de filer vers les océans, où la Faculté, (salue polisson !) me conseille d’aller soigner mon œil, & te présenter un de mes bons amis de demi-jeunesse, Henri Liesse, qui a « littérairement » quelque chose à te proposer & désire fort t’être présenté. C’est un garçon trop honnête pour le temps & dont je te parlerai chemin faisant. Veux-tu venir déjeuner avec moi Vendredi. Je suis au milieu des plâtras & des maçons assassins. Nous jugerons s’il y a moyen pour un autre jour d’amener notre chère Madame Nadar en ce lieu qui pour le moment n’est accessible qu’aux échassiers de ton genre.Voilà ! Donc je te prendrais à 9 heures ½ (de 9 ½ à 10 heures au coin du pont de Corbeil en Parisis Vendredi jour de marché. Tu laisserais ta voiture qui retournerait chez toi* ou chez moi à ton gré et le soir viendrait te reprendre à Corbeil. Dans le cas où tu
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[...]... Ah !! attention. Péladan va t'envoyer pour moi 300 francs ou 350, je ne sais pas au juste. C'est pour la "bonne dame", ce pauvre garçon en a peur, & tâche de faire ce qu'il peut & même plus qu'il ne peut! Comme je ne veux pas avoir l'air de m'occuper de cette imposante Madame, je te fais adresser chez toi la somme, qui viendra très probablement de Marseille, où se trouve le héros Joséphin Péladan, pour l'instant. - À bientôt mon vieil. Si le ciel s'éclaire, j'irai Mercredi à la Rochellaire.Cela serait très beau par un temps de neige clarifié par une petite gelée. - Si l'argent est arrivé, viens Jeudi me le dire toi-même & manger la soupe vulgaire avec moi. Inutile de me prévenir par lettre. Ma femme ne les ouvre jamais, mais une lettre peut arriver à peu près décachetée ou même décachetée, comme une lettre d'Haraucourt dont l'enveloppe amollie par l'humidité était ouverte. Ma concierge du 21 m'a montré cela. Haraucourt avait fait des vers cochons. Voilà une femme perdue! Et m
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Page 1 Recto : 1Mardi.Mon Cher ami vrai, car tu l’es pour moi, & « comme d’enfance », puisque tu es le seul à qui je dis des choses que l’on se cèle à soi-même, tellement je trouve cette amitié solide & n’ayant aucun besoin d’épreuve. Il n’y à qu’à toi que j’ai montré le fond de l’âme blessée de l’artiste, la plaie vive, l’obsession douloureuse & sans trève. Uzanne le devine ce tréfond d’angoisse ; – Gouzien n’y comprendrasi pas, malgré sa belle amitié, à laquelle je tiens beaucoup. SsssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssJe fais une voyage en Amérique pour « accompagner ma femme qui a affaire à New-Yorck » - Car ma vaillante & bonne compagne de vie, sans que je lui ai dit un mot, a eu l’intuition des tristesses cachées, & a voulu m’accompagner. Oui mon vieux, je ris & à l’occasion je marseillaisie comme si j’étais Cannebièrais de naissance,
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Page 1 Recto : 1/ 29 7br 84 /Lundi.Mon Cher Vieux,Comme je l’ai dit à Clapisson les planches de ton livre seront prêtes le 10 octobre. On pourra tirer le 12. Comme je ne sais pas si tu les prends, j’ai dit à Arents le photograveur qui va me bâcher cette besogne de remettre au 5 novembre la traite pour le montant des planches. Si tu les prends tu paieras la traite. Si c’est moi qui publie, je la paierai & je te rembourserai la planche du massage. En attendant je travaille dur. Mon Cher ami le jour ou j’aurai vingt mille francs de rente je serai l’artiste le plus exact de Paris, sois en persuadé. On commence un dessin, - on y travaille un jour, le deuxième le modèle ne vient pas lePage 1 Verso : 2troisième on apprend que Mme de XXX qui devait apporter deux mille frs ne les payera que dans six mois. – Il reste dix jours, avant l’échéance. On dessine pour trouver les deux mille francs. – On les emprunte à un amateur de dessins, si on a pas le temps de les parfaire, le mois suivant il faut