Peintre et graveur français. Corot se spécialise d’abord dans des paysages néoclassiques étoffés de petits personnages. C’est avec ce type d’œuvres, exposées dans les Salons parisiens, qu’il obtient une médaille en 1834 et le titre de Chevalier de la Légion d’honneur en 1846. Vers 1850, alors que l’artiste connaît un succès commercial grandissant, il s’oriente vers la représentation de paysages oniriques caractérisés par des ambiances vaporeuses, des formes suggérées et une touche picturale perceptible qui « annonce » l’impressionnisme. En Belgique, ses œuvres sont tant appréciées que décriées. Elles sont exposées dans les Salons triennaux (1856, 1860, 1869, etc.) et font l’objet de nombreuses acquisitions auprès des collectionneurs. Comme d’autres peintres belges de sa génération, Rops associe l’artiste à sa propre expérience de la peinture de plein air et l’admire : « […] mes grands artistes sont Corot et Millet – puis Delacroix Rousseau & Courbet » affirme-t-il en 1880 (éd. 2920). Dans une lettre à Léon Dommartin, Rops dit n’avoir rencontré Corot qu’une seule fois (éd. 2680). En 1868, Corot est contacté par les artistes de la Société libre des Beaux-Arts (1868-1876) afin de devenir l’un de leurs membres d’honneur. Ce groupe d’artistes bruxellois en faveur du réalisme et d’une peinture de paysage libérée des conventions avait, entre autres, été initié par Rops. Pour ces artistes, Corot incarne, aux côtés de Rousseau et Millet, la « lutte » de la génération de 1830 pour affranchir l’art des règles académiques.