Sexe
Masculin
Il est cité comme docteur dans la correspondance de Félicien Rops à Armand Rassenfosse.
04-02-25
letter
1837
Page 1 Recto : 1Paris 5 avril 1895.Figure-toi que je suis tellement occupé par mes « plantations de printemps » que je n’ai pu encore commencer mon traitement, ni même répondre à la lettre charmante du docteur Henrijean, ni même remercier notre ami de Witte de son très beau portrait, ni même achever le frontispice de Deman, ni même parfaire les deux dernières planches de Rodrigues, enfin ne rien faire, de ce que je devais faire depuis quinze jours. Je n’ai fait qu’une chose pie : j’ai commandé l’ambre chez le chimiste de la Sorbonne, & en bonne & sérieuse quantité. Voilà ! Je me gronde, mais cela n’avance à rien ! J’oubliais, il y a encore Dandoy Héliodore, Hély pour les Liégeois, – si tu le rencontres, dis lui que sous peu, il recevra le portrait promis, avec croquis tout autour comme les pommes autour du beefsteak, ou plutôt « du bifteck » car il parait que l’Académie pour passer le temps, a adopté cette ortographe marollienne. Coppée l’homme du Journal de Letellier, me l’a assuré. I
1839
Page 1 Recto : 127 mai 1895Mon Cher Ami, je t’écrirai demain plus longuement ainsi qu’à l’excellent docteur Henrijean que je remercie fort de s’intéresser à moi, & que je me propose d’embêter considérablement sous peu, et à Dewitte. Tout cela a été tohubohuté par un de ces hasards et de ces évènements impossible à raconter « par lettre » et qui te plongeront dans des stupeurs inattendues.À demainFély, – tout de mêmeBons Compliments chez toi & embrasse les gosses.
1840
Page 1 Recto : 1Paris 27 mars 1895.Mon Cher ami,vraiment, c’est très étrange la persistance de certaines illusions physiques. Depuis ton départ je ne peux me fourrer dans la tête que tu es venu à Paris. C’est que très probablement nous n’avons pas assez parlé de notre art, & que nous n’avons pas fait notre « vernis mou » notre « essai » décidé & définitif. Nous le ferons en mai, – sans faute ! C’est un besoin.Fais-moi, à nouveau, le plaisir de m’envoyer la formule pour commander chez le chimiste de la Sorbonne, l’ambre en question. Cela sera commandé tout de suite, & tu en recevras une ample provision. – À propos de cette formule es-tu sûr que c’est la vraie ?– Il me semblait qu’elle se composait de trois ingrédients, & tu ne m’en notais que deux. Pour raviver le n°5 qui me reste, tu m’as dit je crois de prendre de la benzine de houille, d’en mettre dans la bouteille où se trouve le vernis N°5, de chauffer la bouteille, – est ce tout ? Comment faire « chauffer » ? autre chose : Tu as a
1841
Page 1 Recto : 1Rue du Marché des Bl. Manteaux7 aout 1895Décidément, Mon Vieux Rass, la télépathie a du bon, et « elle devine » si elle ne voit pas. Je souffre de plus en plus et comme tous ceux qui ont été trop gâtés, je tombe facilement en humeur noire, et j’ai surtout grand peur d’ennuyer mes amis de mes Jérémiades. On ne doit à ses amis que des heures roses, et à ses amies que les heures ensoleillées. Puis s’il n’y a pas de maladies aimables, cette affection cardiaque est spécialement déplaisante parce qu’elle arrête par l’étouffement, par le manque de souffle, toute expansion, toute manifestation extérieure, chez moi, un perpétuel manifestant !! D’où mon silence & mon renfrognement ! Cela passera, je compte sur l’air de la Bretagne. J’ai été labàs deux ou trois jours pour affaires. L’achat d’un lopin de sable de trois sous, mais avec lequel on aurait pu, plus tard me faire chanter et me boucher un passage qui m’est nécessaire.« Qui terre a, guerre a ! disait Charles le Téméraire.À
1843
Page 1 Recto : 121 aout. 95Mon Cher Rassenfosse,Merci & grand merci de ta bonne lettre. Elle m’a fait grand bien, j’y répondrai longuement après demain Vendredi. Je vais un peu mieux. Je commence à rerespirer. Nys va te porter mes portraits. Ne lui dis rien de mon état. C’est un bon sot, qui doit vivre en marge des autres, sous peine pour ces autres, d’en pâtir. C’est un mouton dangereux.J’écrirai cette semaine au docteur, et j’espère encore que tu viendras avec lui nous voir là bas.Bonnes amitiés à ta bonne et charmante femme et embrasse bien tes beaux enfants.Ton vieuxFély
1844
Page 1 Recto : 1La Guymorais par St Méloir des ondes. Ille & Vilaine) Samedi 7 septembre 1895.Mon Cher très ami,j’ai à te remercier de tout cœur de ta lettre qui m’a fait grand bien. J’ai particulièrement souffert de ces premières affres de la maladie. J’ai eu une vie trop heureuse et loin de me soumettre aux « coups du sort » je me suis révolutionné et je me suis mis à maudire les fatalités inéluctables, et un peu à trop désespérer de la vie. Ta bonne amitié qui m’est précieuse, est venue à mon aide, et aussi ma prouver que je n’étais pas trop abandonné de ceux qui me sont chers. Le droit de perdre courage ne m’est pas encore acquit, je peux encore travailler, lire, penser, peut être faire des choses belles et vivantes. C’est encore là de vraies joies et des bonheurs qui doivent se payer ! Aussi tâcherai-je de soumettre mes jours futurs à une philosophie plus calme, & dont mon âge aurait déja dû m’enseigner l’usage. La Sagesse s’apprend, même tardivement.– Je te remercie surtout de la
1845
Page 1 Recto : 1La Guymorais par St Méloir des ondesDimanche 6 oct.Écris-moi dorénavant, Mon Cher Rassenfosse : 2 Rue des Blancs Manteaux nous serons Mercredi à Paris. Il fait ici un temps très doux, mais voilé c’est le temps d’automne et d’hiver en Bretagne, il y gèle trois ou quatre degrés, c’est ce que les horticulteurs appellent le climat maritime. Je ne suis pas fâché de regagner notre atelier de la rue des Blancs Manteaux, et celui de la Demi-Lune. Je t’attendrai dans les premiers jours de Novembre, dans une vingtaine de jours, il faudra venir passer quelques uns de ces jours à la Demi Lune. Si l’aimable docteur t’accompagne, j’aurai un bien vif plaisir à le voir. La demi-Lune ne doit pas être bien gaie par ses premières feuilles jaunes, mais nous ferons comme pour le gigot de Mme de Maintenon. Nous ferons en sorte de remplacer tout cela par de la gaieté. – J’espère trouver à Paris en arrivant tes dernières productions. J’avais en partant prié ma belle sœur de ne m’envoyer à la m
1847
Page 1 Recto : 1Eh bien mon Vieux Rass. quand nous viens-tu ? Arrives donc très vite. Ma fille se marie le 21 Décembre, avec le gros Demolder, juge de paix adjoint, homme de lettres, et fabricant de tapis de Tournay à Bruxelles. Voilà. C’est un gros bon garçon qui la rendra certainement heureuse. C’est tout ce qu’il faut. Ainsi je suis débarassé de tous les Rebell possibles & d’autres, de la même farine.Viens vite.Et si tu le peux, emporte avec toi le docteur Henrijean.Mon fils t’attend ici avec moi, mais viens viteSonge que nous sommes déjà le 10 !À toi & à bientôt.Fély
1848
Page 1 Recto : 1Paris le 15 nov. 1895.Mon Cher RassenfosseReçu ta farde d’épreuves dans laquelle il y a des choses réussies. – Nous en causerons longuement. Quand ? – Dis-moi tout de suite quand tu arriveras. Je dois aller à Bruxelles du 15 novembre au 1er Décembre. Je réglerai mon départ sur ton arrivée. Je dois rester labàs huit à dix jours. Si tu ne dois venir que fin novembre je partirai vers le 25 et je serai de retour vers le 1er. Sinon je ne partirai que le 1er Décembre. À toi de juger. Bonnes Amitiés à mon Cher Docteur. Je l’attends avec une forte consultation au bout du mois. Tant pis ! Il m’a consultati commencé, il faudra bien qu’il m’achève !!Le père doit aller de mieux en mieux ? – Je serai bien heureux de te voir. Tâche-de ne pas venir trop tôt, nous aurons plus de temps à passer ici ensemble. Et bonnes amitiés à ta famille.À toi bienFély