Lettre de Félicien Rops à [Octave Uzanne]

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J’avais tes cinq louis dans la poche gauche de mon gilet quand je suis allé te voir Mercredi, & c’est l’arrivée « de la Madame » qui m’a fait oublier de te les remettre. Je te les porterai. Ce que tu me dis de ta maison des Champs ne m’étonne nullement. Cela tient surtout à ce que tu n’as pas très développé l’amour réelde la solitude & des paysages. – « La Diète des aliments nous rend la Santé du Corps, & celle des hommes la tranquillité de l’âme ». Corbeil n’a pas changé, – pas plus que toi, note bien. C’est le même paysage charmant, c’est le même coin à l’abri des sots, que l’on trouve en bande, dans tous les paysagets parisiens, comme les friquets dans les haies, & qui me feraient fuir a bien plus de kilomètres encore ! – Tu as raison d’aller autre part si le cœur t’en dit, car il faut toujours agir selon ses gouts. – C’est pour cela que je t’engageais à ne rien faire à ta maison, pas même une clôture. Tu te trompes éternellement sur toi-même comme beaucoup de gens, & surtout tu

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confonds tes goûts factices avec tes goûts réels qui sont plus ceux d’un Parisien Parisiennant, que ceux d’un Bourguignon Bourguignonnant. Je veux moi toujours avoir le « coin que j’arrange » à ma fantaisie, voilà pourquoi je veux une maison de campagne qui soit « à moi ». J’ai du Belge l’amour du « home », impossible à Paris. Les Belges ont réellement un « chez eux » comme les Anglais. Le Francais de Paris ne peut le connaître qu’aux champs. Peut être reprendrai-je ta maison. J’en ferais un merveilleux trou sans grands frais, tellement tout s’y prête.

– À bientôt, je ne pars pas pour Londres, la saison sera déja très avancée, puis je n’ai pas de besogne finie & je veux y aller avec une farde d’eaux fortes. Peut être te demanderai-je de montrer un portefeuille d’eaux fortes à Thibaudeau.