Numéro d'édition: 0264
Lettre de Félicien Rops à [Madame Filleau]
Texte copié
Expéditeur
Félicien Rops
Destinataire
Madame Filleau
Lieu de rédaction
Saint-Méloir-des-Ondes, La Guymorais
Date
1894/08/16
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
APC/27194/50
Collationnage
Autographe
Lieu de conservation
Belgique, Province de Namur, musée Félicien Rops, Fédération Wallonie-Bruxelles, acquisition réalisée grâce au soutien du Fonds Léon Courtin – Marcel Bouché, géré par la Fondation Roi Baudouin.
Page 1 Recto : 1
La Guymorais par St Méloir des Ondes 16 aout 1894.
Excusez-moi Chère Madame & Amie si je ne vous ai pas écrit plus tôt pour avoir des nouvelles de la Santé de Notre cher ami Filleau. J’avais reçu de Belgique de si mauvais renseignements sur une affaire industrielle dans laquelle une partie de la fortune de mon fils est engagée, que j’ai dû partir pour labàs sans attendre. Puis il a fallu faire des démarches, des visites, des courses, s’informer, trouver des notaires, aller chez des hommes d’affaires etc &c &c ! – J’avais chargé le frère d’Octave Uzanne d’aller s’informer de la santé de notre malade mais comme il ne me répond pas, il est probable qu’il n’est pas à Paris. Me voici à la Guymorais, au milieu des rafales bretonnes. Je vous assure qu’il fait meilleur rue de Grammont qu’ici, où il fait un temps exécrable.
Un mot s’il vous plaît et dites nous comment va notre ami. Je crois que nous avons la même maladie ! – On me défend de monter n’importe quel escalier, de prendre des bains de mer, on me force à suivre un traitement absolument lacté, et sans les compensation de la nourrice & de ses timbales, moi que la nature destinait à être timbalier ! Enfin j’aime mieux m’en aller que de continuer ! J’avale des masses de « Digitaline cristallisée » et mon cœur n’en continue pas moins à battre des chamades comme au temps où ma cousine me marchait sur le pied, à la fête de papa ! – Au printemps, nous fonderons avec Filleau le dîner des Cardiaques – sans femmes ! tout au lait ! avec l’épigraphe : le lait c’est le beau ! Ah ! que c’est embêtant de devenir Vieux !
Page 1 Verso : 2
– Quand une dame sort du bain, je baisse les yeux et mon regard s’élève vers Dieu,
– Voilà où j’en suis ! Sans cela le cœur danse Faites mes très grandes amitiés et toutes celles des dames et demoiselles d’ici à Filleau. Cette Bretagne ne porte comme fruits, que des pommes vertes et des figues sans goût, sans cela, on lui enverrait de bonnes choses ! Mais les bonnes choses de Bretagne, tant vantées, n’ont jamais existé que dans l’imagination de notre pauvre ami Gouzien !
Je vous baise avec ferveur les mains et
Rien qu’un petit mot au galop.
Chère Madame & Amie,
Félicien Rops
à la Guimorais par St Méloir des Ondes
(Ille & Vilaine)
Détails
Support
1 feuillets, 2 pages, Vergé, Vert.
Dimensions
177 x 113 mm
Mise en page
Écrite en Plume Noir.
Copyright
Photographie Vincent Everarts