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Mon Cher Vieux celle-ci est pour te rassurer. Je me suis remis à l’ouvrage & il me faut du courage pour achever cette monstruosité niaise. Lundi j’irai te la porter. – J’ai fait porter ce matin un telégramme à Versailles, mon jardinier y allait, afin que tu sois tranquille.
Si le cœur t’en dit, viens à Bièvres quand tu veux, tu seras toujours le très bien venu.
Vu Carriès qui m’a parlé de toi. Il faudra bien que tu lui achètes un de ses bustes. Il vend cela aux artistes comme nous : 50 francs, – le prix du plâtre. J’en ai acheté un parceque le pauvre diable de bon sculpteur qu’il est en a besoin. Je n’avais pas très le sou, mais c’est rageant de voir crever de faim un petit bonhomme de sa trempe quand Mr Machin est Directeur de
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l’École des Beaux-Arts ! J’ai été chez toi deux fois pour faire une bavette intime mais j’ai dû partir sans te voir, – pas de chance encore !
J’espère que Lundi l’affaire sera bâclée. Je me lève à cinq heures, & à 6, je suis à l’ouvrage. –
Si tu vois ton avocat de Vienne excuse moi auprès de lui & dis lui que j’ai dû partir pour la Campagne sans avoir le temps de lui faire visite.
À toi vieux & à bientôt.
Fély
Bièvres
Au Marais
Horreur ! je viens de faire un M comme « Adrien Marie ! » il me semble que je m’adrienmarise !
Horreur !!!