Lettre de Félicien Rops à [Eugène] [Rodrigues]. Corbeil-Essonnes, entre 1890/09/[01] et 1890/09/[12]. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, III/215/9/35
Page 1 Recto : 1½ Croquis de Lune– sept 1890….Pour ma part, ami Scaramouche aimerais-je à être baillif ou tabellion en un beau bourg, avec rivière à brochets et à carpes, et vivre là, en bon poinct, que de courir par voies & chemins, donnant la Comédie aux Gens, leur disant leurs vrais, et leur montrant leurs visages, jusques-y compris les verrues, ce à quoi ils préfèrent les violons. J’ai mon saoul d’avoir toujours besace maigre, et les chiens à mes chausses ; de me musser comme un rat, quand d’aventure à l’orée du bois se rencontrent les sergents de la maréchaussée, n’ayant nous, pour laisser-passer que odes à Mme la Lune, et sonnets à la Belle-Étoile ! Ce qui, faut le dire, parfois nous mène en la prison prochaine, en compagnie de très honnêtes personnes : la Justice de notre Sire le Roy, sous son bandeau n’y voyant goutte, et prenant souvent pour mauvais garçons et tire-laine, les glorieux fervents du Dieu Phébus-Apollo ! lesquels serviteurs gagnent plus de feuilles de laurier que