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Il m’a été impossible malgré toute ma bonne volonté de vous écrire hier, depuis quatre jours, mes chers amis les élèves en médecine, m’avaient enveloppé le doigt d’un appareil en carton, ce qui m’empêchait tout mouvement de la main, ce n’est qu’aujourd’hui qu’on me l’a ôté, et j’ai encore beaucoup de peine à écrire lisiblement. Lorsque je suis arrivé à Bruxelles, nous avons décreté trois choses : La dissolution de notre phalanstère de la rue de la Paille, – Notre départ pour le Faubourg de Namur, enfin nous avons décidé qu’un discours d’adieu serait adressé à notre ex-propriétaire, j’ai été chargé de ce petit soin…. et il en a pleuré comme une Madeleine – Depuis quatre jours nous faisons notre déménagement – j’ai été assez content de trouver une occupation en arrivant, cela a fait un peu diversion à la tristesse qui accompagne toujours mes départs de Namur, surtout que pendant ces premiers jours, je ne me sentais que trop disposé à penser à une foule de choses, qui me causent un grand découragement. Lundi, Ma bien aimée Charlotte, je serai remis tout à fait à l’ouvrage – L’Université et l’atelier vont de nouveau se partager mes journées et sans jamais te voir ! mais je t’ai promis d’étudier et j’étudierai, tout ce que je pourrai faire pour toi, je le ferai.
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Dans quelques jours je vous écrirai, en vous envoyant : la légende du grand étang, vieille ballade toute empreinte de la poésie rêveuse et fantastique des vieux conteurs allemands. À bientôt j’embrasse avec bonheur les petites mains qui m’ont joué tant de fois avec tant de complaisance – Le Réveil des Fées et Muses – Spada,
Mes amitiés respectueuses à Mr et Mme Polet
Tout à vous
Félicien Rops
Bruxelles Jeudi – jusqu’a nouvel ordre rue de la Paille n°2.