Elle a 22 ans lorsqu'elle épouse en première noce Félicien Rops le 28 juin 1857. De cette union naitront deux enfants : Paul (1858-1928) et Juliette (1859-1865).
Charlotte est issue d'une famille bourgeoise, propriétaires terriens dans la commune de Mettet. Avant d'habiter dans la gentilhommière de Thozée, le couple a vécu rue Neuve à Namur chez les Rops, puis en 1873 à Bruxelles dans un hôtel particulier situé avenue Louise. Elle n'y reste qu'une année avant de s'installer avec son fils Paul à Mettet. En effet, à la fin de l'année 1874, Charlotte apprend l'existence d'une nouvelle liaison amoureuse de Félicien. Elle lui écrit cette lettre :
« Vous ne voulez plus me voir, Félicien, soit… Vous ne me verrez plus !... (…) C'est vous-même, Félicien, qui auriez dû demander cette séparation depuis de longues années. Votre vie actuelle est certainement loin de celle que vous prépariez depuis deux ans, avec tant de patience et de cruauté, mais il me semble pourtant qu'être libre et ne plus me mentir sans cesse doit être pour vous un soulagement. Cette dernière épouvantable liaison, la huitième que je vous connais depuis notre mariage, a été pour vous le châtiment des autres, moi elle m'a tuée !! Puisque vous ne voulez plus me voir et me priez de ne plus vous écrire, je veux que mon dernier mot soit pour vous un mot de pardon. Mon amour pour vous était trop pur et trop grand pour que jamais je puisse éprouver contre vous aucun sentiment de haine ou de vengeance indigne de moi… Je vous pardonne donc, Félicien, toute ma si triste vie – et si, de mon côté, je vous ai causé quelque chagrin, c'était bien sans le vouloir, et je vous prie de l'oublier. Adieu, Charlotte. »
À partir de 1874-1875, après la séparation de biens (le divorce étant illégal à cette date), elle s'y installe définitivement avec son fils pendant que son mari fait de même à Paris. A la mort de son oncle Ferdinand en 1877, elle en devient l'unique propriétaire.
La vie est dès lors synonyme de solitude et d'attente pour Charlotte. Ses activités se résument au jardinage, à la cuisine, à la couture, à la lecture… Elle y meurt en 1929, un an après Paul. Sa belle-fille, Valentine Meuffels, prendra alors en charge le château, y vivant avec ses cinq enfants, dont sa fille Elisabeth, qui sera la dernière occupante du lieu.
On lui connait plusieurs portraits dont une photographie faite à Bruxelles par Jules Céruzet, sur lequel on peut la voir pensive, mélancolique, vêtue d'une robe à crinoline. On connait également un portrait peint par Edmond Lambrichs (1830-1887) conservé actuellement en dépôt au musée Félicien Rops (Fonds Félicien Rops, en dépôt au musée Rops, inv. FFR PE AR 023).