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Il est entendu que vous mettrez en train toutes les reproductions que je vais vous demander pendant ce mois & que dans un mois jour pour jour vous recevrez un fort envoi de croquis. Si la Guillotine n’est pas sortie des mains des graveurs de Monnier & et les Diaboliques des mains des massacreurs de Lemerre, je vous en enverrai d’autres (croquis) en les attendant.
Le cuivre de Camuset doit être envoyé à Dijon contre remboursement de 50 frs :
À Mr Camuset docteur
2 Rue de Lamonnoÿe
à Dijon
Le dessin de Clairin doit m’être réexpédié à Paris 2 rue de Grammont. Ayez en bien soin car Clairin est un rageur. Vous me le renverrez avec le dessin du Roman d’une nuit que je vais vous envoyer, & qui doit me revenir Samedi. Vous
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n’aurez que le temps de le déballer, de le pincer & de le réemballer !! Je dois le remettre le 31 Mars à son propriétaire !! un rageur aussi Mr Thévenet !
Je suis content Mon Cher Evely que vous ne vous soyez pas entêté dans une sottise aussi injuste que celle que vous perpétriez à mon endroit. et que nos relations commerciales ne soient pas troublées par des susceptibilités sans assises. – J’aime les gens de votre trempe, actifs entêtés et travailleurs & d’ailleurs si nos relations « commerciales » eussent été interrompues, mon amitié pour vous aurait surnagé audessus de ces remous.
Quant à l’aquarelle : je vous en supplie faites au grand galop & expédiez : À Mr Georges Ritter Consul d’Allemagne à Roulers. Je suis en retard de quinze jours & il m’accable de lettres & de télégrammes pour avoir son aquarelle !!!! Emballez bien s.v.p. à l’abri de l’humidité avec un papier goudron. – Trouvez vous cela bien ? Envoyez moi une carte postale pour me prévenir du départ qui doit avoir lieu demain Mardipar grande vitesseje vous en supplie, c’est fort important ! Ainsi c’est entendu & la paix est signée.
N’oubliez pas le Godde la supérieure & la Visection. Dans les dessins pour vous vous recevrez, le Godde la novice qui vaut l’autre quoiqu’à la plume vous est destiné. Il faudra le graver aussi.
À bientôt je v[ou]s serre la main de bonne humeur
Félicien Rops
Mais au contraire j’ai défenduqu’on expose aux « Als ik kan ken » je ne sais pas comment un journal parle de cela ! – Je vous en prie Mon Cher Ami informez vous afin que je proteste à l’instant. Vous me rendrez service. Je n’entends pas qu’on expose sans mon consentement. J’en écris immédiatement au secrétaire mais répondez vite à tout cela !
Bien à vous
F
Vite l’aquarelle s.v.p. ! à Roulers J’en ai la fièvre !
Commentaire de collaboration
Als ik Kan est une association d'artistes peintres établie à Anvers, active de 1883 à 1952. L'association est fondée le sous le nom d'Union artistique des Jeunes. Leur devise, Als ik Kan (« Comme je peux »), devient ensuite, en 1884, le nom sous lequel le cercle sera connu. Le cercle est soutenu par Charles Verlat qui encourage et conseille les jeunes artistes qu'il protège.