Lettre de Félicien Rops à [Homme inconnu]

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Quelle prune Mon Empereur !

Foutu madère ! Tu avais bien besoin de faire venir cette dernière demi-bouteille ç’a été la goutte qui fait déborder le ventre. Quelle prune ! Mon cher Depuis le moment où je t’ai quitté chez Janin jusqu’au moment où je me suis retrouvé sur la route de Fosses, couché dans une voiture et paternellement veillé par Dandoy je ne me rappelle plus rien absolument rien ! – l’air m’a pris en sortant et je suis devenu non pas gris, non pas pochard, mais saoûl comme un turcos, qu’ai-je fait ?

J’ai un vague souvenir d’avoir embrassé une femme – laquelle – ? – et d’avoir été sur l’eau, – avec qui ? –

Et toi ?

Étrange, étrange, étrange !

Le Clos-Vougeot et le Madère cela ne se marie pas – pas du tout.

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Dandoy m’a trouvé a-t-il dit au cocher près de la station les yeux me sortaient de la tête je marchais en zigzaguant comme le ballon de Nadar, il m’a pris, ma collé en wagon et m’a accompagné jusqu’au dessus de Floreffe. Jolie vie ! Je suis dans les transes et dans une perplexité singulière. Qu’ai-je fait, n’ai-je pas causé un scandale quelconque ? – N’as-tu entendu rien dire ? Sérieusement, je suis embêté. Tu vas me rendre un service :

Tu iras chez Céline Rops, (c’est une occasion de la voir, tu lui feras mes compliments, tu lui demanderas de te désigner la demeure de François Antoine.

Cela fait tu iras chez François Antoine qui demeure à côté et

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tu lui remettras le petit billet ci inclus tu diras à François que je n’étais guère Samedi en état de lui parler parce que j’étais très malade, que j’avais bu du Madère que j’avais été pris par l’air, que le Madère était mauvais, etc etc etc etc.. enfin sauve ma dignité, mais que néanmoins il doit expédier à Thozée les plantes que je lui ai désigné. Dis lui que s’il a besoin des clefs il n’a qu’à les demander à Armand Dandoy.