Lettre de Félicien Rops à [Charles Vos]

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Je travaille à deux dessins pour vous, & si je n’avais pas eu depuis un mois la très mauvaise chance que j’ai eue, en ayant tout le monde malade chez moi, et, moi compris, je serais en train de vous envoyer votre première farde de dessins. – Mais depuis un mois, depuis votre départ d’ici, c’est à croire que quelque Péladan m’a envouté. Rien ne m’a réussi. La mauvaise chance a continué depuis que vous avez reçu ma dernière lettre. Nous étions tous presque guéris, et voilà que ma belle sœur Aurélie a eu une rechute & une reprise d’influenza tellement violente & pernicieuse que j’ai cru que cela se terminerait par une fluxion de poitrine. Nous sommes encore restés huit jours sans repos ! Enfin tout est fini !!

– Puis disparition de de Cléty ! Je le croyais filé pour la Belgique et je tremblais qu’il n’ait, malgré ses promesses, été en Belgique pour voir Deman, car je sais par Pellet, que sa collection de croquis est signalée aux amateurs. Il lui reste de l’argent malheureusement, & tant qu’il lui en reste, il fera des

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manières pour céder ses croquis et ses esquisses, mais nous y arriverons !

Une chose qui me serait des plus urgentes et des plus nécessaires, ce serait d’avoir la liste des épreuves d’eaux fortes de la collection de votre client de Heist, voici pourquoi : Je viens de faire une convention avec Nys par laquelle il vient imprimer chez moi douze24 heures par semaine en quatre matinées : Mardi, Mercredi, Vendredi et Samedi . Je lui ferais tirer les nouvelles planches, et les planches que ne possède pas votre client. Seulement pour cela il faut que je connaisse celles qu’il possède déja. Sans cela lorsque vous viendrez, nous serons encore pris au dépourvu, & comme il y a une soixantaine de planches qu’il ne doit pas avoir, la chose en vaut vraiment la peine.

Vous allez avoir vite des croquis j’espère que nos mauvais jours sont passés, il va falloir en quinze jours rattraper tout ce temps perdu !

À Bientôt de mes nouvelles Mon Cher Vos, et ne perdez pas courage surtout. Si j’avais été plus gravement malade, alors nous aurions pu nous désoler, mais me voilà sur pied les jours deviennent plus longs, cela va marcher !