Lettre de Félicien Rops à [Armand Rassenfosse]

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me voilà, et sans repentir ! J’en devrais être rempli et te dire le pourquoi de ces silences idiots, presqu’incompréhensibles qui depuis six mois pèsent sur ma vie sur moi, sur mes amis, sur tout ce qui me touche de près ou de loin. Je ne peux rien expliquer, cela est, voilà tout. Je n’espérais rien d’ailleurs, et tout ce que je sais, c’est que je ne me rappelle pas avoir passé par des heures de découragement aussi complètes que celles par lesquelles j’ai passé. Depuis quelques jours, je vais mieux, j’ai été à Knocke assister à l’inauguration du buste d’alfred Verwée. Je me suis retrouvé là en bonne situation morale. Le buste de Mignon est très beau et plein de vie et d’expression. Mignon est un véritable artiste et à part Meunier, personne ne vaut mieux. – Je le sais Wallon, et j’en suis un peu fier, ils sont rares ceux qui trouvent dans l’âme wallonne de pareilles expressions, et cela prouve de plus en plus combien il y a chez nous de la ressource, et je crois que dans peu de temps le réveil de l’école wallonne sera un fait accompli. Voilà Mon Cher Ami ce que je suis heureux de croire, il est très sain de croire et le croire le plus absolu me semble maintenant le meilleur, arrivé à un certain âge !! Dici à quelques jours, – je ne pourrais te dire combien, je serai je le crois, rentré en France, mais je ne peux fixer de date absolue, cela ne depend pas absolument de moi. Dans tous les cas, tu recevras des nouvelles de moi dans les premiers jours de septembre.

Encore une fois, crois à mon repentir malgré ce que je t’en dis, malgré tout ; – Je vais mieux et mon cœur recommence à battre comme il battait il y a six mois. Je crois que je vivrai : j’aurai vécu une singulière vie depuis un an ;

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