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Lundi 30 mars 1896
½ LuneEssonnes (S et O.)
Mon Cher Rassenfosse
je sors de chez Nys, j’y ai vu Maréchal qui apporte à l’exposition de la Plume une douzaine de dessins dont la plupart sont intéressants quoi qu’étant un peu monotones d’exécution. Cela n’est vraiment pas mal, cela manque un peu de relief, de relief moral surtout : Je t’écris « à la diable » au plus vite. Voilà trois mois somme toute, que je suis malade et gravement. Je vais mieux malgré tout, ma robusticité me maintient, et me fait passer par de très vilains moments, désesperés parfois, et panachés d’espoirs souvent. Je compte aller embêter notre ami Henrijean bientôt, car je garde en lui toutes sortes de bonnes espérances. J’espère toujours !! Dans quelques jours je vais me remettre au travail et j’espère ne pas le quitter de l’été. Il faudra que nous parlions longuement de tout cela.
D’abord la question Berghmans. J’attends avec la plus vive impatience une bouteille du nouveau vernis mou fabriqué par Émile Berghmans avec tous les renseignements nécessaires. Je vous écrirai demain une 2e lettre.
Embrassez votre chère famille et faites lui mes meilleurs souvenirs.
Que la bouteille de vernis m’arrive par la poste je te prie.
À demain.
Ton vieux, un peu crevé quoique cela.
Fély