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Touggurth 5 janvier 1889.
Mon cher Eugène,
Je suis à Tuggurth au fin fond du Sahara. Tout est étonnant ici, & cependant je ne m’étonne pas de m’y voir. Je suis habitué à ces villégiatures. Amitiés à Taëlemans & compliments à toute la famille. Je suis chez l’aga qui m’aime. Nous causons – par interprète Art, littérature, femmes, Hygiène, régénérescence par la Gymnastique, horticulture. N’étaient les scorpions dans ma soupe, & les vipères Naadjas dans mon lit, Mon Dieu, on serait aussi tranquille ici qu’à l’Hotel de Flandre. Ne pas oublier que je viens de faire à cheval & à mulet 248 Kilomètres sans routes, en trois jours & deux nuits – de Biskra ! Plus loin c’est les Touaregs et le cou coupé.
Cela me gênerait pour mettre ma cravate.
Et « la préface ? » venue trop tard, hein ?
J’en ferai une autre ! Si les vipères & les Touaregs déjà nommés le veulent bien.
Bonne année à tous & je vous embrasse
Mon Cher Eugène de vrai cœur, – Sapristi il faudra bien que vous fassiez quelque chose, afin de ne pas me laisser comme un veau à deux têtes dans ma – notre famille.
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Monsieur Eugène Demolderavocat61. Quai du Hainaut.BruxellesBelgique 
