Numéro d'édition: 1540
Lettre de Félicien Rops à [Eugène Demolder]
Texte copié
Expéditeur
Félicien Rops
Destinataire
Eugène Demolder
Lieu de rédaction
Paris
Date
1890/01/06
Commentaire de datation
Datation sur base du cachet postal d'envoi.
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
72039/8
Collationnage
Scan
Cachet d'envoi
1890/01/06
Lieu de conservation
France, Paris, Ancienne collection du Musée des lettres et manuscrits
Aucune image
Page 1 Recto : 1
Paris près Pantin en janvier.
Me voici de retour de l’Île de Porquerolles. C’est une façon de retraite que je fais chaque année làbas couché au « Soulè » sous les lentisques et les pins parasols (Pinus Pinea (conifères),) à seule fin de me trouver seul avec ma belle âme, pour moi, & quelque belle fille pour mon noble corps. La petite amie que tu connais était bien jolie làbas avec ses cheveux d’or filé, dans le soleil !
Le temps se passe à ne faire rien, ce qui est encore la meilleure façon de s’occuper. On regarde les feuilles des myrtes à l’envers, à l’endroit, obliquement, verticalement, horizontalement,
Χαλος
beau
ςομα
corps (coleoptères, de
πθερο
, je porte ; – quand je te dis que je suis un puits !) près des chênes verts. Tu vois que l’université d’Upsal n’a pas à rougir de m’avoir décerné le diplôme honorifique de très périte licencié ès sciences & théologie (!) car, ce qui étonnerait de Burlet, c’est que le « vieux libidineux » a le droit de signer :
« Licencié honoraire & périte de la Faculté de Sciences & Théologie (sic !) de la très noble & mère almée, l’université d’Upsal !
C’est pas de Burlet qui a des diplômes comme ça !
Page 1 Verso : 3
Ah !!! Ce : Ah ! se rapporte à deux jolis tétons que j’ai présentement sur la nuque, – c’est exquis ! tétons d’une petite damoiselle que tu connais ! Les tétons sont nus, mon cou aussi !! Impossible d’achever ma lettre ! Le bon Dieu dirait : quel bête ! Sacre nom du Diable ! quelle bête ce dessineur ! Je lui envoie une belle fille l’encoler avec de jolis tétons touts neufs qui sentent la verveine, et il continue à écrire à Demolder ! Sacré nom du Diable quel piètre cochon ! Donc, Permets, Cher Ami, que je t’envoie foutre de ton côté.
À demain, nous causerons littérature, art, hygiène, économie politique en des moments moins chauds.
Écoutons le Créateur ! – Je bande comme un chien !
Sempervivescens
!
Des testicules sortez, ô
ςπεφμα
semences &
Ζοως
(vie ! un puits te dis-je !)
Ecce Corinna venit
,
tunica velata recincta
Candida dividua
,
colla tegente coma
! Ovide
Chaque fois que je reviens de Porquerolles je parle comme cela ! Ce pays là est tellement classique de lignes !
(F.R. de l’université d’Upsal !)
Croquis
P.S. Ce billet me paraît destiné – (si tu ne le déchire tout de suite, ce que tu dois ! : pour garder à ma mémoire son albine auréole), – à faire rougir jusqu’au cul les « Saumaises futurs » ! Je ne relis pas ! ô ma mémoire ! rougis pour moi, vieille prude ! Et puis nostre maistre Rabelais en a dit bien d’autres ! ô ma mémoire cache toi le chat !
Ah quand tu connaîtras les Caroubiers d’ici. Et cela ne rougit jamais !
Sempervirens
! – Sans ça !!!
Détails
Support
1 feuillets, 3 pages.
Dimensions
indisponible x indisponible mm
Copyright
Ancienne collection - Musée des lettres et manuscrits