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Paris 8 mai 1891
Mon Cher Rasenfosse
Encore deux mots en train-express. on n'a jamais le temps dans ce cochon de Paris.
Je ne voulais pas vous écrire avant d'avoir reçu l'ambre. Le bonhomme à qui j'avais eu affaire la première fois n'est plus chez Billaut. Après quinze jours d'attente, ils m'envoient cela, les Nouveaux : un échantillon ! Essayez avec cela, & dites moi si cela Convient, le plus vite possible, pour que notre commande ne traîne pas, car ils sont diablement longuards les nouveaux de chez Billaut ! – cette maison ne fera pas long feu. Tout y est changé, & mal changé.
Très curieux le petit bout de croquis estompé au brunissoir que vous m'envoyez. J'ai fait des essais de Ropsenfosse mêlé avec du 5 & du 6. Cela pique à la reprise. Mais les grains sont améliorés par la présence du Ropsenfosse. En résumé on peut faire tout avec le 5, quoique le nouveau, (c'est une idée probablement !) me semble se piquer aux retouches, ou plutôt remordre les premiers travaux plus facilement que l'ancien. Mais il y a tant de raisons qui peuvent faciliter la remorsure accidentelle, qu'il ne faut rien en préjuger, avant de nouveaux essais. Somme toute N°5 : bon vernis. et en se servant de divers papiers avec habileté, on peut faire tout. Vous le verrez dans une
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planche assez compliquée, que je vais vous envoyer dans une dizaine de jours : le frontispice des vers de Darzens.
À bientôt des nouvelles nouvelles. Je mets la bouteille aux Colis Postaux.
Grand merci du papier & bons Compliments
Cela me paraît bien noir cet ambre ! mais il est pur et l'autre ne l'était pas.
Si l'autre (l'ancien) vous convient mieux je le ferai refaire sur l'ancienne formule que j'ai toujours, & qui venait de Courbouin. Du reste je verrai demain Courboin.
Si vous voyez Moreels dites lui que je lui écrirai demain ou dans quelques jours au plus tard.