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Mon Cher Ami, je ne veux pas attendre un jour sans te remercier de tout cœur, ainsi que Madame Rassenfosse de votre extrême Complaisance. Je te prie de croire mon vieil que en t’envoyant ce feuilleton à traduire, je croyais que tu avais là un « germanisant » sous la main, et que tu n’aurais qu’à lui passer la chose, sans trop te donner de peine. Si j’avais su que cette besogne dut retomber sur ta femme, jamais je ne me serais décidé à la demander. J’ai abusé de ta bonne complaisance, & j’en suis confus vraiment. Excuse moi auprès de Mme Rassenfosse.
Les Cartes sont parfaites* * Et nous réglerons cela « à ton arrivée » ne tarde pas trop. , nous en causerons à ton arrivée ici. Je ne peux aller en Italie avant la fin de l’année. La « Faculté » ne veut pas ! Il paraît que ce trimballement, (faut-il deux l. à trimbalement ??) ne convient pas du tout à Mr mon cœur qui veut du repos, l’éternel repos !
Difficile le Repos ! Il y a droit ! Voilà cinquante ans ! – J’avoue ! – qu’il tressaille à toutes les émotions comme une harpe éolienne. Et toute féminité le remet en état de souffrance, comme les cœurs des martyrs
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de la primitive Église qui redevenaient sanglants sous l’adoration des fidèles, dont les baisers leur ramenaient les ressouvenirs des beaux battements et des étouffements des anciennes extases.
À propos, ou pas à propos, si tu veux faire dans l’atelier quelques études sur nature : rien ne te sera plus facile. Ma fille & moi nous avons souvent modèle, & tu pourras travailler avec nous.
Au galop, à bientôt & à toi
F.R
Dans deux jours un dessin t’arrivera.