Surnom
née, Delgoffe
Sexe
Féminin
(1862-1941) Épouse d'Armand Rassenfosse (1862-1934)
08-01-25
letter
1796
Page 1 Recto : 1Paris 2 Rue du Marché des Blancs Manteaux,Mon Cher Amin’oubliez pas s’il vous plaît dans votre prochaine lettre, de vouloir bien me donner des nouvelles de Mme votre mère. J’espère que le mieux se continue. Ne perdez pas courage. Les médecins se trompent souvent, & même plus que d’autres, & il ne faut jamais perdre l’espoir. Ici, nous frisons une révolution ; – c’est la seule chose qui m’empêcherait d’aller à Liége, et encore ! – J’espère que tout cela se calmera, & qu’on flanquera « à l’huche » comme on dit à Namur, ce pion cruel qui s’appelle Dupuy, sans oublier son valet Lozé.À bientôt donc mon Cher ami, & bonnes amitiés à vous & à nos amis.FéliN.B. Voilà la lettre que j’allais mettre à la poste lorsque la vôtre m’est parvenue. Ah ! oui la retouche ! c’est la nécessité même, car il est bien rare que l’on finisse une planche du premier coup !! – Puis il faudra quelque fois user de la photogravure pour s’abréger du temps & faire desPage 1 Verso : 2réductions aussi très
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Page 1 Recto : 1Paris le 26 juillet 1893.Mon Cher Rassenfosse,Je pars pour la Bretagne : N’oubliez pas l’adresse :À la Guymorais parSaint Méloir-des-Ondes(Ille & Vilaine.)Quant aux « renseignements » expédiez chez Nys toujours, cela me parviendra. Merci des premiers. Je les crois justes & et ils corroborent les miens propres. Je vous envoie une épreuve que vous n’avez certainement pas : une « Madeleine » – variante –. Il y a de tout là dedans : photographiure, grain très léger donné par l’aqua-tinte, vernis mou qui a repiqué, sous un acide trop fort. La planche m’avait déplu, et elle avait été enfouie dans un coin perdu où je l’ai découverte il y a quelques jours, et j’avoue que je n’ai plus trouvé cette planche si mauvaise que je l’avais cru. Serait-ce l’indulgence de la vieillesse ? –Vous avez raison, Mon Cher déja vieil ami, la Seule photographie possible est celle que vous avez choisie, celle de demi-quart de Dandoy. Le reste n’est qu’un amas de veuleries sans caractère.Page 1 Vers
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Page 1 Recto : 1Paris 1 Place BoieldieuJeudiMon Cher amije suis rentré d’hier. N’y aurait-il pas moyen de recevoir les portraits ?? Je les attends avec impatience !! Beaucoup de choses à vous dire, d’un ordre très délicat.N’oubliez pas mes demandes étranges s.v.p.Je vous prie de renouveler à Mme Rassenfosse mes remerciements pour sa charmante & si cordiale réception.Et tâchez d’obtenir les portraits s.v.p !Bonnes amitiés à nos amis & à vous une vieille poignée de main. Je vous écrirai longuement dans quelques jours.Et embrassez pour moi le fin André, le bon Jean & l’impassible Louis.Votre vieux,FélyPage 1 Verso : 2Prière de demander à votre photographe le montant de ce que je lui dois s.v.p.
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Page 1 Recto : 1Demi-Lune le 29 7bre 1893Essones – Seine & Oise.Mon Cher Amique deviens-tu ? Pas de nouvelles ! Dis moi comment se portent ta femme & tes beaux enfants, & si Madame Rassenfosse, ta mère, va un peu mieux. Et tes travaux ? Je ne reçois rien de toi. Le bon Pincebourde m’a parlé d’une planche « qu’il avait été « forcé de refuser » à cause du coté par trop érotique » du sujet. Si Pincebourde refuse, c’est que c’est bien, certainement. Envoie moi cela mon Cher Rassenfosse, & parle moi de tout ce qui te touche. Dis bien à Donnay et au bon graveur Maréchal que j’ai beaucoup regretté de n’avoir pu les voir lors de ma trop rapide visite à Liége.Je fais de la peinture et cela me réjouit. Il me semble que je recommence une sixième vie, mettons une dixième !– Et mon portrait ? Ne laisse pas trop le bon peintre De Witte s’endormir sur la dernière émission de timbres du gouvernement de Hono-Lulu.Si tu sais quelque chose de l’héroïque Blonde, dis le moi (par une lettre adressée à Nys.)
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Page 1 Recto : 1Demi-Lune 9 oct. 1893Mon Cher Rassenfossegrand merci de ton bon envoi, que j’analyse librement : 1° La « Demoiselle » qui a pour fond une Ève recevant la pomme du Serpent, présente un bon premier état, - malgré la défectuosité de la bouche.Le 2e État aquatinté est effectivement inférieur au 1erIl faudrait reprendre cela ! Je peux parler de l’aqua-tinte, en homme que la susdite aqua-tinte a souvent : fichu dedans. Il faut savoir ce que l’on veut d’avance, & modérer ses appétits, sans cela elle mange tout !Le modèle est intéressant d’ailleurs.2° La manière noire obtenue avec des roulettes a grains irréguliers est curieuse, et s’appliquerait effectivement aux retouches, malgré le peu de brillant, et la surdité des tons obtenus ; – mais je tiens toujours pour les retouches obtenues par Vernis mou, si nous trouvons un joint.3. Planche noire : manière noire par des grains irréguliers. Le ton obtenu par ces roulettes « faisant fond est sale et étouffé. J’aime mieux pour ce tra
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Page 1 Recto : 12 Rue du Marché des Blancs Manteaux. Hotel des Blancs Manteaux.14 Nov. 1893Mon Cher Rassenfossetu me délaisses ; plus de nouvelles ni de ta mère, ni de toi, depuis un long et énorme mois ! Écris-moi & dis-moi ce que tu fais ce que tu graves, & le reste ! – Moi je vais me remettre, à la fin du mois, au travail, & je suis plein d’espoir ! Tout va bien s’arranger ici. Je me suis fait « tout à fait » à l’appartement de la rue du Marché des Blancs Manteaux, et je viens de m’arranger avec le propriétaire : « l’Aigle », qui va me faire bâtir un atelier dans la deuxième cour, celle sur laquelle donne la serre, moyennant 500 frs de location ce qui n’est pas trop. J’en paie 1400 place Boieldieu, sans les Contributions, – c’est une économie d’un millier de francs au bas mot. Je serai fort bien là pour faire « mes dernières œuvres » et surtout « de la peinture » ce qui m’enchante. Je suis en train de me transformer comme art. Je fais à l’huile toutes mes études d’après Nature. J’ai
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Page 1 Recto : 1Demi-Lune 19 nov. 1893.Mon Cher ami,je suis vexé non pas pour moi, mais pour toi. Il faut absolument empêcher cette vieille bête de Pincemaille de mettre sous ton nom, des annonces aussi bêtes que celle que je découpe dans son catalogue & qui peuvent te faire tort. On t’accuse déja de m’imiter. Il n’en est rien, et Rodrigues ainsi que beaucoup d’autres, sont de mon avis. C’est un autre art, plus tranquille & moins inquiet, mais comme ce bruit a été répandu, il est bon de couper les aîles à ce volatil, et net ! Donc interdis à Pincemaille toute réflexion bête et personnelle, du susdit Pincemachin à propos de tes dessins & de moi.Qu’il laisse si cela lui plaît : « élève de F. Rops » cela ne peut que m’honorer et je n’ai rien à y dire. Mais mettre des mots comme « genre Rops » c’est idiot, et malsain pour ta réputation, dont j’ai cure aussi.– Reçu le vernis mou : J’aime toujours mieux le 1er État que le second. L’aqua-tinte est une machine dangereuse qui assourdit, ôte le
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Page 1 Recto : 1Demi-Lune Mi-carême1er mars 1894.Mon Cher amije vais te faire parvenir demain une épreuve de la planche de Tinan que je n’ai pas encore d’ailleurs, mais que j’aurai demain. Envoie moi te prie : la formule du vernis, la formule de l’huile de Ricin pour faire transparer le papier, quelques feuilles de ton papier à Vernis mou, la formule des acides. la formule du Vernis élastique pour les dalles de verre, tu vois que je suis exigeant.Dis-moi aussi ce que tu penses de la petite bonne. C’est une enfant très honnête et je crois une bonne acquisition que tu ferais, puis comme on parle bien dans les vosges, elle ne donnerait pas d’accent wallon à tes enfants, et je crois que tu n’aurais qu’à t’en louer.Écris-moi chez Nys sous double enveloppe au galop ! t’écrirai demainBeaux Compliments à ta femme & embrasse les enfants pour moiTon ancienFély
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Page 1 Recto : 1Paris 2. R du Marché des Blancs Manteaux 7 janv. 1894.Mon Cher amiil faut que tu pries ta bonne & aimable femme de m’excuser, & que tu m’excuses aussi du retard apporté par moi à vous envoyer mes bons souhaits de nouvel an. Depuis quelques jours ma fille est malade, & tu comprends en quel désarroi cela nous jette, & quelle vilaine entrée dans l’année nouvelle cela nous fait ! Nous avons craint la fièvre typhoïde, & nous commençons à nous rassurer un peu, le médecin espère que nous échapperons à ces angoisses, & que cela n’est qu’une gastralgie à son début. Je t’écrirai dans deux ou trois jours & longuement. J’ai un tas de choses à te dire. J’ai encore mon atelier de la place Boieldieu, jusqu’en mars. Écris moi donc là, car j’y suis tous les matins, & habituellement tes lettres me parviennent à la 2e distribution de dix heures. Tâche, (sans trop l’embêter), que Dewitte n’oublie pas mon portrait.À bientôt donc Mon Cher Rassenfosse. Je vous adresse tous mes vœux de bonheur
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Page 1 Recto : 1Paris le 23 janv. 1894.Mon Cher ami,je m’en veux d’être resté aussi longtemps sans répondre à tes bonnes lettres, mais depuis le 3 janvier je suis au chevet, nuit et jour, de ma pauvre fille qui a la fièvre typhoïde. Juge de mes terribles angoisses, & de celles de tous ! Je n’avais plus le courage de penser. Ce n’est que d’aujourdhui 23 que les médecins répondent à peu près de ma pauvre fillette.À demain Mon Cher ami, bonnes amitiés à ta femme et embrasse les bébés pour moi.Ton « peu de chance » d’amiFély
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Page 1 Recto : 1Paris 15 mars 1894.Cela, c’est amusant : je mettais la main à la plume en me disant : il faut que j’écrive à Rassenfosse pour savoir ce que devient la bonne ville de Liége, et les jeunes Rassenfosse enrougeolés, puis, pour le remercier de ses papiers « nécessaires », lorsque j’ai reçu la bonne lettre et les épreuves ! La télépathie subsiste ! Parlons d’abord du frontispice.Bon premier état. Bonne souplesse de la femme nue, jolies chairs : attends, je vais t’éreinter un brin selon ma bonne règle : La femme vêtue est par trop « hermétique » son bras gauche de loin se confond avec le bras droit de la femme nue. Regarde cela en fermant les yeux. On ne sait pas trop ce qu’elle fait cette horticulturesse ? Avant tout en ce temps de bafouillement cérébral, où la moitié des crânes, et une partie de l’autre moitié itou, est pleine de cacas au lait, il faut protester contre les obscurités Péladanesques, et travailler dans la netteté, Mon Ami ! Donnay domine ce record, et cela lui
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Page 1 Recto : 1Paris 14 avril 1894.Mon Cher amiJ’ai de ces jours-ci, farfouillé dans toutes mes parpasseries, et cela sans trouver les formules désirées ; comme il faut en finir, j’ai remis à Billaudet la première formule : « Rops-Courboin » qui doit être la vraie, car jamais je n’ai remis à ce chimiste de commande « d’ambre pur », c'est à dire la demande de me faire fondre de l’ambre tout simplement. Cet ambre est brun, parce que pour le faire fondre, il faut ce que tu sais aussi bien que moi, le soumettre a une très élevée température. – Le petit morceau d’ambre que tu m’as envoyé l’autre jour, ne fait que me confirmer dans mon opinion, ce n’est pas de l’ambre pur. Or si ce n’est pas de l’ambre pur, ce n’est, et ne peut être que l’ambre d’après la formule première :Ambre jaune : 25 gr.Cire vierge blanche : 25 gr.Faire fondre sur un feu assez vif :Suif fondu – 8 à 10 gr.Septembre 1885.Puisque je n’ai commandé que deux « fontes » à Billaudet, celle-ci & celle de 1889 :Ambre – 20 gr.Ma
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Page 1 Recto : 1Paris 9 mai 1894.Mon Cher Rassenfosse je t’expédie un « petit pot » du mélange – ambre jaune – Cire vierge blanche, et Suif fondu. J’en ai deux petits pots semblables – Le suif est mêlé, c’est pour cela que la mixture est plus molle probablement. Je dois en commander une certaine quantité c’est pour cela que je crois, avant ton arrivée à Pais, qu’il serait peut être bon avant la commande, d’en essayer un peu, pour savoir s’il donne les mêmes résultats que l’ancien. alors j’en demanderai un Kilo.Quand viens-tu ? Je t’attends pour le Samedi 19. Parce que le 20, nous réunissons quelques amis à la ½ Lune. Puis tu sais combien est chaud mon atelier de la place Boieldieu, – l’autre est assez avancé, mais pas encore tout à fait prêt, et comme nous devons y travailler, il faut éviter les congestions !J’ai envoyer promener Pincebourde & je m’en félicite, je vois que tu as fait de même, & je t’en félicite. Il est insupportable de sottise & de Pincebougrerie.J’attends « l’essai »
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Page 1 Recto : 1Bruxelles le 25 juillet 1894Mon Vieil,Je pars demain Jeudi pour Anvers à 8 heures 45 –Je serai à midi au Vieil Anvers au milieu de la Grand Place, si tu veux me rejoindre. Nous reviendrions ensemble. À trois heures le Cortège des Gildes sort. –À toi, Amitiés à ta famille.Au galop.Ton ancienRops
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[1r° : 1]½ Lune 15 juillet 1894.Mon Cher Ami,Je serai Dimanche 22 à l’inauguration de la Statue de Charles De Coster & j’espère t’y voir.Je n’ai rien fait depuis ton départ, j’ai à ce qu’il paraît une affection du cœur brusquement survenue et qui exige de grands soins.Rodrigues me parle d’une planche de toi : la belle Hollandaise expédie moi cela je te prie, cela me fera plaisir et écris-moi : 1 Place Boieldieu. À bientôt Mon Cher & déja vieil ami, depuis deux mois je broie du noir plus foncé que le noir Vibert.Bons Compliments à ta femme & embrasse tes enfants pour leur vieil amiFélicien Rops
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Page 1 Recto : 1La Guymorais par St Méloir des ondes. Samedi – 18 Aout 1894Mon Cher Rassenfosse, j’ai bien regretté que tu ne fusses pas venu avec nous à Anvers. Clairette ma femme et ma belle sœur étaient de la partie. Les artistes anversois ont été des plus aimables pour moi, et nous ont fait voir dans le vieil Anvers toutes les choses curieuses & rares qui meublent des appartements particuliers, et que l’on ne montre pas au public. Vu aussi un merveilleux cortége des « métiers ». C’est un de mes anciens amis de la Société des Aquafortistes, Franz Van Kuyck, qui a créé le vieil Anvers, et j’ai été heureux qu’il m’en fit les honneurs. J’ai été charmé d’ailleurs de l’accueil tout à fait cordial et tout à fait charmant que les artistes m’ont fait, au raout de Ch. de Coster, et cela m’a touché parce que je ne m’y attendais guère.C’est vraiment dommage que Bénard t’as ; par son absence, forcé de rester à Liége, car je suppose que tu ne considère pas l’arrivée à Liége de Deman comme un emp
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Page 1 Recto : 1Demi-Lune, Essonnes.12 Nov. 1894.Mon Cher Ami,Je ne peux te dire le plaisir que j’éprouve en apprenant la presque guérison de Madame Rassenfosse.Je suis non pas malade mais atteint. Ah ! ce cœur a bien le droit d’être malade. Depuis soixante ans il tressaille à toutes les émotions comme une harpe éolienne, & ce qui le tue, c’est que ce n’est « pas fini ! et la moindre fillette qui se silhouette à l’horizon le remet en état de souffrance et comme les « Christs » du moyen âge dont les plaies redevenaient saignantes quand les embrassaient les Vierges, le ressouvenir ou l’effleurement des jeunes baisers me ramène au cœur tous les beaux battements des nuits bénies et les doux étouffements des extases anciennes!Je mourrai cardiaque et impénitent. Viens quand tu veux et le plus tôt sera le mieux.Seulement préviens-moi deux jours, au moins à l’avance, afin que je puisse être à Paris, et viens avant le 25, pour que tu puisses voir encore l’exposition du Livre qui est très belle,
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Page 1 Recto : 1Paris, Samedi 8 Déc 1894.Mon Cher Ami RassenfosseArmand, je te remercie des renseignements donnés. J’ai attendu leur réception pour te répondre. Comme je te l’ai dit, j’espère beaucoup sur ce raisonnable mariage, pour le bonheur de Clairette. Le côté distingué, discret et bonne compagnie du personnage devait lui plaire. C’est une femme pleine de raison ; peu emballée, et retenant toujours les écarts d’imagination que Mlle ma fille. Je crois qu’elle pourra être très heureuse avec ce jeune clergyman ! Il est évident que le spectacle du bonheur calme dont plusieurs de ses amies de labàs, jouissent dans les seins de l’église Protestante, a pu l’influencer. Une de ses amies est je crois la femme de l’évêque de Windsor. Si elle était restée en Angleterre, je crois qu’avec ses goûts, Claire serait devenue une prélate de premier ordre. – À mesure que je le connais mieux, son fiancé me plaît bien. C’est un calme, très travailleur, & que je crois ambitieux, ce qui n’est pas mauva
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Page 1 Recto : 1½ Lune Essonnes.Dimanche.Merci mon Cher Ami, de tous les renseignements. Excellents comme tous les autres venus par différentes voies. C’est une affaire faite, parce que Clairette tient à ce que cela se fasse. Le bonheur dont jouit une foule de ses amies avec des bonshommes à tournure clergymenesques, dont la femme du suffragant de Windsor, qui ressemble lui à Rebell, l’a entrainée ! Elle ne veut aucun des jeunes gens « brillants, à moustaches en crocs, qui lui ont été présentés, mais bien ce jeune homme qui a l’air d’être échappé du Jésu & du Vatican, & qui est fortement attaqué par les anarchistes de toutes couleurs. Je la laisse faire. Ici tout les amis de Rebell : Anatole France, Barrès, etc etc l’estiment étrangement, et le trouvent un des jeunes de grand avenir. »– Très sérieux, & très ambitieux je crois, – ce qui n’est pas mauvais, par le temps de lutte qui court, il se propose de résider une partie de l’année en Allemagne pour y faire ce qu’il a fait en Angleter
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Page 1 Recto : 131 Déc. 1894Je t’envoie mes bonnes amitiés de cœur pour toi et les tiens. J’embrasse tes chères enfants à grands bras, & je vous souhaite à tous, tous les bonheurs dont on peut jouir ici bas.Claire te remercie bien des vœux que tu fais pour son bonheur. J’espère que tout s’arrangera pour le mieux, malgré deux ou trois accrocs dans la marche de « l’affaire ». Enfin nous verrons, et j’espère n’engager l’avenir de ma fille qu’a coup sûr comme bien tu penses. Malgré moi, et malgré tous les meilleurs rapports, – presque trop bons en leur conformité, il me reste je ne sais quelle défiance & quelle opposition instinctive contre le « promis ». Je me révolte contre ce parti pris, et je tâche de lutter contre un « préconçuisme » mais, je n’y peux rien !! Enfin ! j’espère que tout cela se dissipera, à mesure que le jeune homme nous habituera de plus en plus à sa personne, mais, encore, cela n’est pas encore fait !Merci Mon Cher ami de l’envoi desPage 1 Verso : 2pinceaux, ils me pa
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Page 1 Recto : 1CroquisParis DULUC 19 rue de Grammont17 Sept. 1894.Me voici revenu Mon Cher Ami en cette vieille Demi-Lune qui est comme les vieilles maîtresses avec lesquelles on a d’éternelles faiblesses, & des reprises d’acoquinements. J’ai fait à la Guymorais un assez ennuyeux séjour, & c’est pour cela, comme ces ennuis étaient prévus & inévitables, que je n’ai pas réclamé de toi la bonne promesse de venir labàs passer quelques bons jours en Bretagne. L’an prochain je te ferai voir Dinan une merveille archéologique, & le mont St Michel une des quinze merveilles du monde. Cela vaut le voyage, je t’assure. Cette année, il me fallait « m’occuper d’affaires ! » Et je m’en suis occupé ! J’ai pendant – de longues journées discuté avec des paysans, – les mêmes, toujours ! qu’ils soient de la banlieue de Paris ou de la banlieue de St Malo ! qu’ils soient Lapons ou Hauts Bretons ! Quand j’ai acheté la plage de la Guymorais, le notaire, le même notaire aussi ! avait dit : vente des « mielles
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Page 1 Recto : 1Paris le 11 janv. 1895Mon Cher Ami, je ne veux pas attendre un jour sans te remercier de tout cœur, ainsi que Madame Rassenfosse de votre extrême Complaisance. Je te prie de croire mon vieil que en t’envoyant ce feuilleton à traduire, je croyais que tu avais là un « germanisant » sous la main, et que tu n’aurais qu’à lui passer la chose, sans trop te donner de peine. Si j’avais su que cette besogne dut retomber sur ta femme, jamais je ne me serais décidé à la demander. J’ai abusé de ta bonne complaisance, & j’en suis confus vraiment. Excuse moi auprès de Mme Rassenfosse.Les Cartes sont parfaites* * Et nous réglerons cela « à ton arrivée » ne tarde pas trop. , nous en causerons à ton arrivée ici. Je ne peux aller en Italie avant la fin de l’année. La « Faculté » ne veut pas ! Il paraît que ce trimballement, (faut-il deux l. à trimbalement ??) ne convient pas du tout à Mr mon cœur qui veut du repos, l’éternel repos !Difficile le Repos ! Il y a droit ! Voilà cinquante ans
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Page 1 Recto : 1Paris 7 mars 1895Mon Cher Rassenfosse, au moment où je reçois ta lettre, j’étais en train de me demander quand tu viendrais,– Je croyais, d’après ce que tu m’avais dit, que tu nous arriverais « fin février ». Il est vrai que le temps était si désagréable et si hivernal que toute résolution de voyage pouvait être ajournée sans reproche.C’est très heureux que vous tous en soyiez sortis indemme. Nous avons eu tous une espèce de vilaine influenza qui nous a mis au lit à tour de rôle. Tout cela est fini heureusement, et j’espère que les premiers soleils vont nous trouver rétablis. Causons de nos petites affaires : Je ne t’ai pas envoyé de dessin à reproduire pour Deschamps, parce que je trouvais cela inutile de te charger de cette besogne. J’avais un vieux cuivre, je le lui ai prêté, & l’affaire a été faite comme cela fort convenablement, & sans embêtement pour toi. J’allais d’ailleurs t’écrire pour ceci : Je voulais te demander « un remède » pour rendre plus souple le verni
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Page 1 Recto : 113 mai 1896. Demi-LuneEssonnes(Seine & Oise)Mon Cher RassenfosseVoici un mois que je me trainaîlle à nouveau souffrant de la tête et nerveux comme une chanterelle de violon. Et à nouveau me voilà, après un mois de tracas & d’ennuis, de nouveau sur le chemin du rétablissement et la pleine santé l’ancienne, la vraie, me sourit comme au bon temps. Je crois que je vais décidément redevenir un peintre. C’est mon désir le plus vif. Du reste ou cela sera & il sortira encore quelqu’œuvre vaillante de moi ou : plus rien ! Seulement je compte sur toi et sur ta réelle amitié. Il faut que toujours elle me dise la Vérité, la Vraie, la pure. Je me moque des éloges comme d’un vieux gant, mais j’ai toujours soif de ce que les prédicants calvinistes appelaient : « le pain de vérité ». Comment se porte ton père, et ta mère ? Ta femme aussi a été bien éprouvée par la mort de MrDelgoffe Donne moi des nouvelles de tout ton monde. Rien de ce qui t’est cher, ne m’est indifférent. J’espère que