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Mon Cher Rassenfosse, au moment où je reçois ta lettre, j’étais en train de me demander quand tu viendrais,
– Je croyais, d’après ce que tu m’avais dit, que tu nous arriverais « fin février ». Il est vrai que le temps était si désagréable et si hivernal que toute résolution de voyage pouvait être ajournée sans reproche.
C’est très heureux que vous tous en soyiez sortis indemme. Nous avons eu tous une espèce de vilaine influenza qui nous a mis au lit à tour de rôle. Tout cela est fini heureusement, et j’espère que les premiers soleils vont nous trouver rétablis. Causons de nos petites affaires : Je ne t’ai pas envoyé de dessin à reproduire pour Deschamps, parce que je trouvais cela inutile de te charger de cette besogne. J’avais un vieux cuivre, je le lui ai prêté, & l’affaire a été faite comme cela fort convenablement, & sans embêtement pour toi. J’allais d’ailleurs t’écrire pour ceci : Je voulais te demander « un remède » pour rendre plus souple le vernis mou dont je ne pouvais plus me servir, (tu m’apprends que c’est le froid qui durcit le vernis, je croyais que c’était tout simplement la vieillesse,) je n’arrive plus à rien, je ne peux le rouler, il reste compact épais, granuleux enfin intraitable, n’y aurait-il pas moyen de fourrer là dedans un produit qui empêcherait ce vernis de se figer de la sorte ?
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parce qu’enfin il se peut qu’on soit forcé de travailler en plein hiver !
À Bientôt Mon Cher Ami
Viens quand tu veux, et dis-moi un peu ce que tu fais. Bons Compliments à ta femme & embrasse tes braves enfants pour moi.
Ton ancien
Fély