Lettre de Félicien Rops à [Théodore Hannon]

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Décidement je suis abruti par les excès vaginiques. Je me suis fourré dans la tête que tu m’avais écrit que : « Tu ne publiais pas ton volume » !! – As-tu écrit cela, ou quelque chose d’approchant ?? – Et même ! j’allais t’écrire une lettre pour t’engager à le faire paraître à travers tout, contre vent & marée. – Si tu ne m’as rien écrit de semblable je vais m’enfermer à la campagne, à la maison Centrale de Charenton, à la maison Dubois, ou à Ste Périne – Il n’est que temps !! – Donc il paraît le volume ! donc : eau forte ! Et tu vas recevoir cela tout de suite, – Dans huit jours sans faute C’est que je tiens à ce que ce cuivre paraisse ! que veux-tu que j’en fasse ? Il est là avec sa première morsure, – informe & inachevé – Mais il est ! Et il sera bien ! – À propos : Je ne mets pas de « lettres » sur ce frontispice jusqu’à présent Je ne trouve point place mais cela importe peu. – Envoie moi la dimension exacte du volume pour le coupage du cuivre. Nous ferons tirer chez Delâtre qui fera toucher chez Callewaërt. Il tire bien & à bon marché. Seulement, il a toujours besoin d’argent ! C’est pour

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cela que je te demande de lui faire toucher son argent chez Callewaërt « au fur & à mesure de son tirage. – Dans tous les cas si ta planche du frontispice ratait (il faut s’attendre à tout avec cette diablesse d’eau-forte dont on n’est jamais le maître,) je t’enverrais la planche de la Sieste, sur laquelle je graverais les lettres Rimes de Joie, sur le Rideau ou plutôt sur la Tapisserie du fond. – Mais rien n’indique que le frontispice ne viendra pas bien !!Je ne peux y travailler avant Vendredi ou Samedi c’est pour cela que je te demande un dernier répit de huit à dix jours au plus tard.

Si tu avais trouvé un éditeur, je t’aurais dessiné une série de petits amours dessinés à la diable pour mettre en tête de chaque pièce, Gillotypé, cela aurait couté cent sous ou 6 frs par pièce de vers. – Un amour avec un petit attribut ayant trait à la pièce.

Envoie toujours les petits paysages. Je les placerai. Cela viendra à point, car la Madame B. de là bas, de la rue de Douai, se plaint – comme un œuf – dirait Schaunard.

Vu Mme E. redevenue très jolie et ayant gagné plus de chic au contact de Paris.

– Je fais six dessins sur Nana cela me tient au ventre.

J’ai reçu « l’invite » « de la Chochéteije » – C’est toujours bon – Seulement les noms des « inviteurs » sont peu triés sur le volet. (À part Lambrichs & Verwée !) – Qui s’attendait à voir le « bon Staellaert » en cette affaire ?? Enfin, cela n’empêchera pas les blés de pousser, comme chante Théresa & les Slingeneyer de fleurir itou.

Je ne peux aller à Bruxelles avant Avril. mais j’y serai en avril bien certainement.

J’ai retrouvé chez un vieux tireur à l’eau-forte la presse de Méryon – qui avait appartenu à Ch. Jacques après la mort de ce brave & bon mordeur sur Cuivre. Je l’ai rachetée & j’ai gravé sur cuivre – aussi ! – une belle plaque commémorative encastrée au fronton de la vieille presse :