Lettre de Félicien Rops à [Théodore Hannon]

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Mon Vieux Copain je suis très heureux que la machine te plaise. Il y a a encore 6 autres Sataniques en préparation je te les expédierai aussitôt faites. Les planches vont être à ta disposition, mais je voudrais en ajouter deux.– Puis pourquoi Kistemaeckers quand il y a Brancart, & deux ou trois autres ? – Les mêmes difficultés qui m’ont empêché d’illustrer le Au pays de M. Piss restent indénouées !! Jamais je ne donnerai des illustrations à un éditeur qui ne veut pas me faire la simple politesse – bien anodine & inoffensive, de me les demander !! – et il en est ainsi pour tout éditeur. Note que je n’en veux pas du tout, du tout à Kistemaeckers qui est certes un éditeur intelligent & même un bon garçon au fond, mais je te le répète mon nom ne peut paraître sur un de ses livres sans acte de politesse préalable de sa part puisque je lui fais moi de mon côté acte de courtoisie &

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un acte plus sérieux que celui que je demande de sa part !!

– Sinon je te trouve un éditeur ici. – Mets-toi dans ma peau & juge : Je n’en veux pas à Kistemaeckers, sa femme & lui ont été très aimables avec moi. Il y a eu un malentendu & des lettres aigres échangées. – Voilà la situation. Kistemaeckers a bavardé sur mon compte à tors & à travers ; moi je n’ai pas parlé de lui du tout, – mais tout le monde à Paris sait que nous sommes mal ensemble. Il a écrit des lettres bêtes de côté & d’autre, ici. – Voilà la situation. Si l’on voyait, – j’insiste – mon nom sur ses livres, on s’informerait & Kistemaeckers en fendache & en hableur qu’il est raconterait toute sortes de choses fausses. je le connais ! donc je m’abstiens ! Je ferai pour ton livre

deux nouvelles planches. – (On pourrait mettre le livre à quatre francs.) Un frontispice & quatre eaux fortes nous retrancherions la dame à la fourrure. De plus je te donnerai la petite affichette. –

– Voilà. Je ne comprends pas d’ailleurs cet entêtement « imbécile » de Kistemaeckers je ne lui demande que ce que je demande à tout le monde !. Tous les artistes

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demandent toujours à tous les éditeurs une lettre d’affirmation de leur demande ! – Je vois Quentin toutes les semaines, cela n’empêche pas qu’il m’écrit ses demandes !

– Donc pas de demande : pas de planches, pour la maison de Kistemaeckers. Voilà qui est net et irrévocable. – Tu vois que ce n’est pas mauvaise volonté de ma part. Je dois aller à Bruxelles dans quelques semaines, fais-moi si tu veux rencontrer avec Kistemaeckers tu verras que je ne suis pas un rancunier systématique & que je montrerai bon garçon.