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Demi-Lune
Lundi 18 juillet
Mon Vieil
je n'ai plus de nouvelles de toi. Es-tu tout à fait rentré dans ta belle assiette ? Après ton départ de la Demi-Lune, j'ai été repris d'une nouvelle inflammation de l'œil, beaucoup plus légère que la première, mais qui m'a forcé à un nouveau repos absolu. Cela a disparu, & à peu de choses près je suis rentré dans mon organe. N'importe tout cela est bien embêtant ! J'en ai assez !!! Voilà six mois de perdus & sans agrément ! J'ai eu la visite d'un reporter idiot comme tu as pu le constater, & cela n'a pas peu contribué à augmenter ma légitime & incessante mauvaise humeur. Enfin j'espère en la juste Providence qui en souvenir de mes vertus, me rendra ma bonne gaieté & voudra bien ne plus se mêler de moi. Elle a assez de son œil !
– J'écris à Carriès pour le féliciter de sa Cruciation. Il aurait, que diable ! bien pu nous écrire un petit mot l'autre jour lorsque nous l'avions invité à nous venir voir ici. « Ici » : plâtras, plâtres, emplâtres, poussière, saletés, disputes avec des fournisseurs bêtes & canailles, – les gens à cigarettes dont je te parlais ; mais cela avance malgré les bâtons mis dans toutes les roues par les braves « ouverriers ». En septembre tu viendras revoir cela. Pas fini ! mais une bonne ébauche. Tu sais que j'aime à faire les choses lentement, à mon heure. Je crois que cela aura bonne figure. C'est d'un bon aspect indépendant. Cela ferait frémir un architecte de l'École !
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Garnier y perdrait son nez et même son « néo ». Mais ma gloire est de me foutre des écoles ! Je suis élève de l'École Anormale.
À toi bien mon vieil ami. Tous mes meilleurs Compliments aux tiens.
À Bientôt & le plus tôt possible.
Fély
