Surnoms
Gavarni
Paul Gavarni
Naissance
1804 , France, Paris
Mort
1866 , France, Paris
Sexe
Masculin
Dessinateur, aquarelliste et lithographe
27-11-24
letter
1556
Page 1 Recto : 1Demi-Lune30 Aout, 1891 !Que le diable m’emporte ! Mon brave Eugène, voilà une lettre que je croyais que tu avais depuis le 17 Aout ! ou plutôt que tu aurais du avoir depuis le 17 Aout. Elle avait été écrite le 17. Le 18 je pars pour Cancale intimement persuadé que j’avais remis la susdite lettre à mon domestique pour la jeter à la boite. Cinq ou six jours après mon arrivée làbàs, en farfouillant dans des paperasses de fond de malle, pour y trouver ma carte de Bretagne, je découvre la lettre que je croyais partie ! Vite je la porte au bureau de poste de Cancale, sans m’apercevoir que l’adresse portait : MrEugène Demolder 61. Quai du Hainaut, Paris (!!!!). (C’est le gâtisme pur! Enfin ! il a lieu – !!!) La lettre me revient, après avoir été ouverte comme « lettre tombée au rebut ». Elle était retournée à Cancale puis revenue à St Malo, puis à Paris, dans l’enveloppe de l’administration des Postes. Voilà son histoire, à la lettre !Du reste rien à changer à cette lettre que
1633
Page 1 Recto : 1Au Repos des Artistes,à Anseremme(Province de Namur)Belgique.Monsieur,Je vous prie de m’excuser de n’avoir pu répondre plus tôt à vos aimables lettres, mais je les ai reçues, toutes les deux, presqu’en même temps. – Je n’ai fait que traverser Paris, remettant à mon prochain voyage le plaisir d’aller vous faire visite. J’avais promis à un ami d’aller le rejoindre en Tyrol, de pousser ensemble jusqu’à Venise, & je n’avais que juste le temps d’arriver à Inspruck. Madame Lafève m’avait envoyé ma première lettre à l’hôtel, me croyant encore rue Tronchet lorsque j’étais déja dans les Alpes. Je n’étais resté à Paris que trois jours pour faire poser une demi-douzaine de petits modèles que l’on ne trouve que là. J’estime que pour les études de nu moderne il ne faut pas faire le nu classique mais bien le nu d’aujourdhui qui a son caractère particulier & sa forme à lui, qui ne ressemble à nulle autre. Il ne faut pas faire le sein de la Vénus de Milo, mais le sein de Tata qui est m
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Page 1 Recto : 1Tout ce que tu dis est juste, Mon Vieux & je n’en sens la justesse – relative – que parce que je suis « disposé à la sentir » sans cela comme je te réfuterais ! Tapons dans le tas : Rembrandt, Hugo, Rubens, Goya, Van Dyck Véronèse, Tiepolo, Gavarni, Raphaël, Benvenuto – Titien, ont adoré les femmes – « jusqu’au dernier hoquet » !! On ne peut pas être peintre sans cela ! mais il faut se ficher un mors au moment donné. C’est vrai pour Michel-Ange, mais comme son œuvre manque de tendresse & de charme ! Aucune sympathie n’entraîne vers le tailleur de pierres ! – Mais le vrai, c’est que cela fait rater bien des vies ! – Ce voyage à Bruxelles m’a fait un bien énorme, j’ai trouvé toutes ces bourgeoises en chaleur, grotesques. Puis : est ce parce que l’heure de produire est venue ? mais avec elles je ne songe plus qu’à « la Peinture » – & je les fais poser comme de simples garces, qu’elles sont, malgré leurs cris & leurs pudeurs de femmes bêtes. J’en ai tenu une pendant une heu
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Page 1 Recto : 1Mon cher De Costeril y a une chose qu’il ne faut pas oublier : c’est que lorsque l’on fait profession d’esprit, il faut en avoir toujours, comme les fontaines ont de l’eau ; tu taris quelque fois, c’est excusable en été. – Le Nil est le père des fleuves mais il n’a pas su retrouver sa source, ne l’imite pas.Je n’ai pas envoyé ton conte :1° Parce que Mérimée enverrait sa Columba qui vaut mieux que la Tour de Jef au Journal pour tous, que le Journal pour tous refuserait Columba et prendrait le dernier roman de MrStapleaux ce en quoi Mr Stapleaux et le Journal pour tous sont dans le vrai.2° Parce que Stendhal eut envoyé son livre de De l’Amour à l’Artiste ou au Journal des Beaux-Arts Gratis, que le Journal des Beaux Arts etPage 1 Verso : 2l’Artiste eussent refusé Stendhal pour accueillir la prose de MrAlbin de St Ernest qui est si gentil, qui met si bien son faux-col, qui est l’amant de la petite chose avec lequel nous allons déjeuner à Meudon, et qui ne se fait pas payer