Lettre de Félicien Rops à [Maurice Guillemot]

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Il m’arrive ici, à la Guymorais, deux exemplaires de l’Étude Patronymique, que j’avais demandée à mon cousin & ami, le très lettré Eugène Demolder, l’auteur des Contes d’Yperdamme, que je veux vous faire connaître, l’un portant l’autre. C’est un très curieux type d’écrivain flamand, il a publié deux livres : Les récits de Nazareth, & les Contes d’Yperdamme, et je vais tâcher de vous les faire parvenir. Il y a là matière à une curieuse étude. J. K. Huysmans le tient en grande estime & le considère comme un des écrivains les plus originaux de la Belgique. Vous m’aviez demandé cette brochure, Mon Cher Guillemot, et suivant mes détestables habitudes de négligence, je ne vous avais je crois guère répondu, 1° parce que je n’avais eu que trois exemplaires de cette plaquette et qu’ils étaient partis ; 2° parce que, sentant

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que je m’opposerais à cette publication, à cause des éloges très exagérés qui y sont inclus, Eugène Demolder, sans me consulter est allé confier texte et reproduction à cette vieille bête de Pincebourde, parce qu’il croyait que le susdit Pincebourde avait été associé de Poulet-Malassis, (ce qui n’est pas vrai !). Ledit Pincebourde lui a fait une plaquette stupide, pleine de fautes d’impression avec des reproductions infâmes etc etc, – on va faire paraître une page « d’errata », car la lecture en est presqu’incompréhensible. – Donc je ne voulais pas vous l’envoyer ! – Demolder va publier une seconde édition de son « factum », il y tient ! Celle-ci n’a été envoyée à personne. Le Pincebourde en a placé quelques exemplaires pour son bénef. personnel, voilà tout. – J’espérais que la chose en resterait là, mais Demolder est un Flamand entêté comme le beffroi de Bruges qui s’obstine depuis trois siècles à rester à la même place, & à y jouer sur son carillon la marche de la Corporation des albalèstriers, du

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bon musicien Orlando de Lassus, que les Français s’obtinent eux, à nommer : Roland de Lattre. Demolder me veut Flamand, je le veux bien, tout le monde sera content, même moi : Wallon ! Il faudra bien que j’y fasse des devises « propres » pour ne pas laisser paraître des machines aussi grotesques, que les croquis qui « ornent » la brochurette ci-présente. Maintenant que vous connaissez la ½

, n’en oubliez pas le chemin s.v.p !

Il fait laid ici, le ciel est noireux et boudeur, et par ce temps les bretons paraissent plus sombres et plus bretonnants que jamais.

Donc, voilà la brochurette. Seulement fichez vous comme moi de l’exagération élogieuse de mon cousin. C’est d’une aimable parenté, mais c’est tout.