Lettre de Félicien Rops à [Victor "Coco" Hallaux]

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Depuis ton départ si précipité et à propos duquel j’ai beaucoup regretté de n’avoir pu te faire mes adieux, toujours à cause de la tenacité du Loupin qui s’est échiné a me faire comprendre que tu ne partirais que le Lundi ; il s’est passé d’étranges choses dans la Bohème. D’abord depuis quinze jours on est sûr de trouver un Bohême quelconque de quel coté que l’on puisse aller, il est là, toujours là dans le costume traditionnel : habit noisette gants blancs, pantalon noir s’efforçant de devenir comme les gants, errant comme une ombre aux alentours du buffet, ayant toujours le petit mot pour rire et le « fin fume ! à l’occasion. La semaine dernière nous l’avons passée tout entière à la fête de Gembloux – chez Demarteau – du reste on n’y allait que pour un jour. nous y sommes resté six par accident et puis nous étions choyés, caressés, adulés par les faââmes, quel moyen de resister ! Nous avons joué aux jeux innocents, nous nous sommes livrés tour à tour aux divertissements de la planche, du baiser de lièvre, de la sellette, du baiser à la capucine etc etc. c’était très fiscelé ! histoire de pincer une colonne très Vendome pendant six jours… Malheureusement pour la

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Bohème nous avons rencontré à Gembloux une jeune personne très spirituelle appelée Pauline Le Boulanger, avec qui Loupin et le Jeune Membre ont voulu faire de l’esprit ce qui les a conduits a être légerement retapés.... elle dissimulait… Bref Mon Cher Coco je ne t’en écris pas davantage parce que je reviens du bal de Gembloux – un bal bête – et que je suis horriblement fatigué tu dois ten apercevoir dans ma lettre qui est languissante comme MlesDe Villers. À propos j’ai été avant hier au bal de fosse – Jenny est très bien ! La petite bête à manqué d’ouvrir un œil. Je t’attends Lundi sans faute avec Barbemuche ne manque pas ou je me fâcherais cinquante fois plus que tu ne pourrais le faire dans tes beaux moments… Viens, ne fut ce que pour un jour – Je t’attendrai dans la nuit du Lundi au Mardi je serai à l’estaminet où arrête la diligence. Vous partirez tous deux à 9 heurs du soir rue des Épéronniers. – Nous irons à Villers et nous coulerons des jours agréablement semés de tessons de bouteilles bordelaises – Voir même le casque d’argent ! – Viens ! – Je cède éperdu etc etc

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