Page 1 Recto : 1
je suis tellement abruti par ma migraine que mrCabanel me prend pour Bouguereau. Un rien en plus & je passe de l’Institut. Tu comprends que mes pudeurs de Cavalier Servant – (ne servant pas assez !) – m’empêchent de me montrer à Madame Godebska avec cet esprit en papillotes ! – Je serai très heureux de dîner en votre chère Compagnie, en petit Comité. Jeudi, Vendredi ou Samedi comme & quand tu le voudras & Uzanne itou, car mes jalousies d’adjoint au maire – au père, veux-je dire, me forcent à t’avouer que ta femme a fait fortement sa conquête. Puis nous avons à te demander de nous faire : – devine ? – Un tire-bouchons pour la Vrille. (!) J’ai fait le croquis & Uzanne veut te demander de le mettre en cire – il n’y a que toi pour faire cela. Seulement tu devras l’exécuter derrière un paravant de feuilles de vigne !!
Et ce tire-bouchons sera une pure merveille exécuté par tes mains de prestidigitateur ! tu verras le croquis. MmeGodebska ne pourra le voir qu’avec un binocle en verre dépoli & en fermant les yeux.
Quelle Migraine ! que serait-ce si j’avais la Graine entière !
Juge par ceci, de mon abrutissement ! Sa Prousti !! dirait
Page 1 Verso : 2
Gouzien pour flatter le nouveau ministère !
– Voilà un siècle que je n’ai vu cet émargeur. Il faudra cependant que nous forçions ce dignitaire à entendre nos ressentîments. Si tu lui disais de venir manger avec nous, j’éprouve le besoin de l’agonir de sottises !
– Moi je suis le St Jérome de la rue Drouot ! – je vis ici en garçon non nubile, ma portière commence à me marquer quelque mépris, – et je remplace un Monsieur qui avait toujours des dames chez lui ! Il faudra que forcément je m’abonne à Mme Valtesse !! – Fais-moi signe quel jour tu es libre, ou plutôt quel jour ta femme est libre & j’arrive.
À toi À vous Chers amis
& excusez toutes ces moribonderies
À vous à perpétuité.
Fély
Envoie moi une Carte postale : 17 Rue Drouot
Âneacorps, raide !