Lettre de Félicien Rops à [Maurice Bonvoisin]

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– Je t’ai écrit hier une lettre relative a des dessins – C’est Gouzien qui les a en partie – Tu as le dessin j’en suis certain d’une grande femme dont les premier états sont dans cette collection : la femme appuyée sur la main avec un éventail, et le vieux Oracle du village aussi :

Gouzien me répond aujourdhui de Brest qu’il ne les a pas. Je les cherchais pour les joindre à la farde avec les deux épreuves de ces états – Garde les tu pourras les revendre ou les échanger.

– Évidemment Mon Vieux, je ferais mieux de m’y prendre plus tot ! mais je te dis que raisonnablement on ne pouvoir prévoir ces deux tuiles : le voyage de Hongrie & la maladie, – doublée de silence, de Picard !

Je Travaille beaucoup, je fais beaucoup d’études pour arriver à savoir plus, – puis je me donne beaucoup de peine ! – le petit dessin de la Sieste, que je grave maintenant, me coute six séances de modèle à cent sous – les déjeuners du susdit modèle, et j’ai recommencé deux fois en dessin-croquis. Tu vois ce que je fais aussi j’arriverai par cet entêtement à bien faire et ce renoncement momentané à gagner de l’argent, – à faire tout à fait bien ; j’en

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suis certain. J’aurai passé par des moments de gêne que je pourrais éviter, mais le résultat sera de faire « du vrai art » & surtout « mon art » – J’aime mieux cela. – Il n’y a que deux voies :, gagner beaucoup d’argent en livrant des croquis comme vierge & tutti, ou faire de vraies choses d’art en gagnant beaucoup moins d’argent. J’ai pris le second parti & j’en suis aise. Je me tirerai toujours d’affaire ! Et j’ai le mépris de tout ce qui n’est pas de l’art, et de l’art vrai ; – lorsqu’on est en situation de pouvoir le faire. On doit faire suivant sa nature. Tu suis bien la tienne en faisant ce que tu fais et tu le fais de mieux en mieux tous les jours. Moi, je dois faire de même.

Et c’est ce que fais. Bien faire me préoccupe !!! – Comme je te l’ai dit Mon Cher Ami je te devais pour le soin que tu as pris de ma collection, une lettre d’excuse pour la résolution que j’étais forcé de prendre et que je ne prendrai pas si d’ici Dimanche soir ou Lundi matin j’ai des nouvelles « Picaresques ». Cela peut venir. J’en serais bien aise. Puisqu’il a dit qu’il considérait cela comme une « affaire faite !! » Je t’ai montré sa lettre !! C’est fantasmagorique et tout à fait incompréhensible !! Il faut réellement qu’il soit encore malade ! et très malade.