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Hyères (Var) 29. Boulevard des Îles d’Or
Mon Cher & admirable ami
Ta lettre me parvient ici, nous avons tous trois grande joie en apprenant que ta chère femme est bien, et se plaît à sa nouvelle fenêtre, que tu es toujours, et quand même, le même Nadar quant à Madame Germaine, tu n’en a qu’une moi j’en ai deux, c’est pourquoi je ne suis pas mort, mais j’ai passé une fichue année malade et embêté. Tu es heureux de reprendre tes cahiers ici. Si j’avais les miens ici, j’en examinerais ce qui concerne Baudelaire. Comment veux-tu que je te parle de sa virginité ? –, je me souviens à peine de la mienne notre grand poète tenait énormement à ce que l’on y crut. Cet été je suis allé avec un Baudelairien [barré] aussi enragé que toi jusqu’à Senart. Je voulais le mettre en rapport avec toi, il pouvait t’être plus utile que moi car il est rarement documenté. Malheureusement il devait repartir le soir pour Londres où il habite et il aurait manqué son train si nous avions été chez toi. C’est partie remise, je te l’enverrai. Il passe toutes ses vacances à Marseille où habite sa mère.
Merci de ne pas nous avoir oublié, et de ne pas t’être lassé de mon silence. Nous sommes encore une fois voisins et nous irons te voir en retournant à Paris. D’ici là je t’écrirai. J’attends ma fille et mon gendre pour filer en Italie, j’ai un tas de choses à y voir.
Nous trois souhaitons a vous trois, une année de santé et de réussite complète. Somme Toute
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pour un futur centenaire tu es à la fleur de l’âge je t’envie. Grandes amitiés
À bientôt
Félicien Rops