Poète français. Baudelaire verra dans l’art le moyen d’exprimer le conflit de l’âme moderne, déchirée par l’antagonisme de la chair et de l’esprit. Il défendra Delacroix et Constantin Guys dans ses Salons de 1845, 1846 et 1859, comprendra le génie musical de Wagner et découvrira en Edgar Allan Poe, dont il traduira les œuvres, « un génie fraternel ». Son recueil poétique Les Fleurs du Mal (1857) exprimera son engagement esthétique où les images et les symboles sont renouvelés par le réseau d’associations, de « correspondances » qu’ils portent. Baudelaire met au service de cet « art pur » un langage et une métrique très rigoureux. Il est l’un des traducteurs emblématiques de la pensée ambivalente du 19ème siècle. Il s’intéresse à l’art de la gravure et écrit en 1862 un article défendant la pratique de l’eau-forte. C’est en 1864, que, fuyant ses créanciers, Baudelaire arrive à Bruxelles le pour donner quelques conférences. Il y retrouve Rops dont il a fait la connaissance à Paris par l’intermédiaire d’Auguste Poulet-Malassis. Connu du poète grâce à l’éditeur Auguste Poulet-Malassis exilé à Bruxelles depuis 1863, Rops provoque leur rencontre. Le 23 mai 1864, le trio visite Namur et se rend au château de Thozée. Les trois hommes que réunissent selon le mot de Rops, « l’amour de la forme cristallographique première, la passion du squelette. »
Baudelaire revient à Namur en décembre 1864, puis sa santé le retient à Bruxelles. Début 1866, Baudelaire écrit à Rops « J’ai été fréquemment repris par les étourdissements et les vomissements de bile. J’ai peur du wagon. N’oubliez pas de présenter mes respects à Mme Rops ainsi qu’à votre beau-père ». La même année, Rops remplace Félix Braquemond (1833-1914) pour dessiner le frontispice des Épaves de Baudelaire, recueil des poèmes censurés des Fleurs du Mal, édité à Paris. En 1866, alors qu’il visite Namur en compagnie de Rops et Poulet-Malassis, Baudelaire s’effondre, victime d’un malaise. Il passera quelques jours à Thozée avant de repartir pour Bruxelles où le soignera Léon Marcq. Baudelaire mourra à Paris à quarante-six ans. Cette rencontre et cette collaboration artistique vont profondément marquer le jeune Félicien Rops, au point que plus jamais, le graveur n’abandonnera l’iconographie baudelairienne qui fit sa réputation et sa carrière dans les milieux artistique et littéraire belge et français.