Lettre de Félicien Rops à Jean Alboize. Corbeil-Essonnes, 1893/04/12. Paris, Ancienne collection du Musée des lettres et manuscrits, 35909
Page 1 Recto : 1La Demi-Lune par Moulin-Galant Essonnes (S. & O)12 avril 1893.Mon Cher Alboize,Par suite de toutes sortes de circonstances dominées par l’Imprévu, & dans lesquelles l’incendie de la Forêt de Fontainebleau, notre pauvre « Alma Mater » joue un grand rôle, je n’ai pu répondre à votre lettre, que je trouve ici, en rentrant à la Demi-Lune.Les « Shakers » mon ami, sont tout simplement les « Quakers » de l’Amérique du Nord ; les hommes y ont des principes et des faux-cols encore plus rigides, et les femmes encore moins de poitrine que leurs frères et sœurs d’Europe. En voilà qui vont faire regretter les gorges d’Apremont ! Vêtues de noir, comme le corbeau dont elles ont la couleur,« Sans en avoir la perfidie »comme dit Nadar en une vielle chanson, les dames qui aident les Shakers à reproduire leur sous-genre, passent leur Dimanche à chanter de terribles Psaumes, tristes à faire pleurer les oiseaux, & qui célèbrent les futures voluptés et les petites folies d’outre-tombe. C’est