Numéro d'édition: 1535
Lettre de Félicien Rops à [Eugène Demolder]
Texte copié
Expéditeur
Félicien Rops
Destinataire
Eugène Demolder
Lieu de rédaction
Paris
Date
1889/08/13
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
72039/3
Collationnage
Scan
Cachet d'envoi
1889/08/13
Cachet réception
1889/08/13
Lieu de conservation
France, Paris, Ancienne collection du Musée des lettres et manuscrits
Aucune image
Page 1 Recto : 2
Paris 13 aout 1889
Mon Cher ami
le Mr de l’Artiste s’appelle : Jean Alboize directeur de l’Artiste, ni natif de Carcassonne (Aude), fort aimable homme : opinions artistiques : Centre gauche. Va jusqu’à Raffaëlli ! Les opinions sont libres, mais s’arrêtent au Pointillé Seurat.
– Dites moi si l’on peut trouver deux lits à Knocke pour deux jours. Il faudra tâcher de revenir à Paris en octobre. Je vous offre un lit dans un coin, à coté de mon atelier. Le reste va tout seul. Je vais tâcher de vous obtenir une passe par l’Artiste. – Vous êtes bien deux pour Moissonnier, qui a failli perdre l’École Française, – & vous êtes à côté pour Stevens qui n’a jamais été un « scruteur d’âmes féminines » ; Que non ! le pauvre ! une tête n’a jamais eu pour lui plus de valeur qu’un bibelot ! C’est un admirable peintre de choses matérielles. Il y a sur lui une conversation de Fromantin racontée à Huysmans, & transcrite dans son livre sur les Arts & sur quelques Salons, (dont j’ai oublié le titre,) qui est un chef d’œuvre en ce genre, & qui jugeStevens. – C’est Arthur Stevens qui a inventé, & raconté aux Belges, pour les besoins de la maison, la modernité-Stevens, – la seule qui ne blanchisse pas en vieillissant ! – Ici on s’en est toujours un peu « foutu » !! Il y a plus de modernité dans un bout de croquis de Daumier, que dans toute l’œuvre de Stevens. Excellent peintre de natures mortes. Beau peintre Flamand, qui a voulu contrefaire les Parisiens – en son âge dernier, – &
Pourrez vous lire ? J’écris avec une pioche ! – Dans une douzaine
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de jours, j’irai en Belgique, si le diable me prête vie & mon éditeur des sommes folles. Mon éditeur c’est Dentu, qui va faire paraître sous le titre : « Collection Félicien Rops » une série de plaquettes avec frontispices. – Mes derniers ! J’en ai assez d’inventer des machines qui ne sont pas dans les livres des gens qui les font !
Bon article, que les Notes sur l’Exposition. Ne lâchez pas votre plume, Mon Cher Eugène, vous êtes doué vraiment, & cela ne s’achète pas aux marchands, cela. Travaillez fort, et racontez ce que vous voyez, – et – quelquefois ce que vous entendez.
Et gardez la haine des gens trop raisonnables ! Surtout !
À vous & à bientôt Mon Cher Ami
F. Rops
Je vous envoie un n° de « la Musique des Familles. » (!) Un camarade Edmond Bailly m’a fait la mauvaise plaisanterie de reproduire un vieux croquis de moi & une non moins vieille lettre. Je vous l’envoie pour votre future collection de « Rops ».
Car il faudra que vous deveniez mon historiographe, afin que je ne meure pas tout entier ! Qui parlera de moi dans quarante ans sinon vous ?
Détails
Support
1 feuillets, 4 pages.
Dimensions
indisponible x indisponible mm
Copyright
Ancienne collection - Musée des lettres et manuscrits