Numéro d'édition: 1544
Lettre de Félicien Rops à [Eugène Demolder]
Texte copié
Expéditeur
Félicien Rops
Destinataire
Eugène Demolder
Lieu de rédaction
Paris
Date
1890/02/27
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
72039/12
Collationnage
Scan
Date de fin
1890/02/27
Lieu de conservation
France, Paris, Ancienne collection du Musée des lettres et manuscrits
Aucune image
Page 1 Recto : 1
27 fév 1890 Paris.
Deux mots « au Galop »
Mon Cher Eugène :
Je reviens du Havre avec ma
– Accordé, mon vieux en principe pour le frontispice. J’avais juré de n’en plus faire mais pour toi, je manquerai à ma parole. Ferai mes conditions après !!
– T’envoie deux épreuves eaux fortes prises au hasard. Recevras tout, petit à petit. Veux vivre longtemps. En outre de ces deux eaux fortes, une photographie que je t’ai promise : Prends cette photographie, va aux XX, mets toi devant le jeune homme mélancolique qui regarde je ne sais quoi dans le parc d’Héverlé & dis-m’en des nouvelles ! Ah ! ce « Knopft » (jamais je ne sortirai de ce nom là !) n’est pas un chipeur ordinaire ! Il change des hommes en femmes et des femmes en hommes à volonté, & c’est très habilement fait !!! Famille de voleurs, issue d’une famille de magistrats ! – Seulement renvoie moi la photographie, il y a des amis qui la veulent voir : Je t’assure que tout est ainsi ! Je tiens à ta disposition les photographies de tous les frontispices
Page 1 Verso : 2
Cartouche de la Peinture a faits. Le frère travaille Verlaine, l’autre : tout le monde, y compris les photographes. Et c’est dissimulé avec une adresse de pick-poket ! Tu devrais bien un de ces jours lui flanquer son paquet pour l’honneur de « l’Art Belge ». Ici, où le Punch est très connu et très suivi, on a de suite senti la main filoutière qui avait eté fouiller dans les bessaces de du Maurier & de Charles Keen, mais chez nous on n’est pas au courant » et on gobe facilement ces faux génies. Il est honnête de les mettre à leur plan.
J’écris à Dom pour l’article sur ton livre & je parlerai à Bailly l’éditeur.
J’ai bien regretté de ne pouvoir passer avec toi l’autre soir un bout de dessert, mais « le devoir » avant tout ! Or le devoir était rose avec des yeux noirs ! Je suis trop jeune pour résister !
À toi bien et à bientôt
Je t’écrirai dans quelques jours plus longuement.
F.R
Et je fais une chronique ! oui ! ah !
Ne mets dans tes lettres que des choses que « les jeunes filles puissent lire, » car en ses colères jalouses « la petite blonde » décachète tout !!!!! malgré les fessées étonnantes que je lui prodigue sur le plus joli cul du monde. – Impossible de la corriger !! Et ces fessées me procurant des érections auprès de laquelle celle de Ste Croix n’est qu’horizontale, – il n’y a pas de remède !!!!!!
Page 1 Recto : 3
PS, Ne crois pas que je t’envoie ces deux épreuves comme des planches remarquables ! Elles sont envoyées, tout simplement ! Comme tu dois les avoir toutes pour ma biographie posthume, que tu publieras vers 1950. il faut que tu aies de l’ordre comme moi : J’ai de l’ordre dans mon désordre, comme Mercadet ! – Donc j’ai le grand livre de mes collectionneurs. Tu es inscrit. Chaque fois que tu recevras une épreuve, inscris le titre sur un livret de blanchisseuse à ce, destiné, « acheté pour » comme on dit à Belleville ; moi j’inscris de mon côté les titres des épreuves envoyées et de cette façon pas de doubles envois. – C’est simplet comme tu vois. Donc tu es prévenu : tu recevras un tas de saletés au point de vue artistique, mais cela entre dans ce que mes amis veulent bien appeler : mon œuvre. – et dans la lutte pour les nouveaux procédés que j’ai entreprise, la lutte (oh ! victorieuse maintenant, je le dis moi-même !) pour les nouvelles formules de gravure, & les jeunes techniques, certaine planche, bête au point de vue de l’art, est remarquable comme : pas en avant. T’expliquerai tout cela en détail. Il faudra qu’en été, cette année, en mai, ou en sept. tu viennes à la demi-lune passer quelques jours, « à ma vigne » & nous causerons de tout cela » en nous promenant dans la forêt de Fontainebleau qui est proche de mon Paraclet.
Bon hôtel : le Laboureur, et bon hôtel : le petit Hôtel Royal. Celui ci est moins bruyant et plus discret. Je te le recommande à Très bon marché toutes choses. – J’y ai été le plus heureux des hommes ! – et couronné de roses comme le vieil Anacréon ! Ah les baisers des lèvres à peine écloses !!!!!!!!!
Détails
Support
1 feuillets, 3 pages.
Dimensions
indisponible x indisponible mm
Copyright
Ancienne collection - Musée des lettres et manuscrits