Numéro d'édition: 2159
Lettre de Félicien Rops à [Armand Gouzien]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23

Destinataire
Armand Gouzien
1839/02/04 - 1892/08/14
Lieu de rédaction
Mettet, Château de Thozée
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
II/6958/12
Collationnage
Autographe
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits
Page 1 Recto : 1
Thozée Dimanche.
Pardonne moi Cher Vieux d’avoir tardé à te donner de mes nouvelles, mais l’affaire trainait en longueur, mes témoins Victor Hallaux & Félix Coveliers n’avaient pas d’abord trouvé chez lui le Chevalier Kindt. Enfin cela vient d’avoir sa solution. Mr Kindt’ de Roodembeecke comme tu le verras par la lettre ci-jointe a donné toutes les explications désirables. Le procès verbal constate que Mr Kindt nie le propos que MMrs Stany & Dommartin ex-equo l’accusent d’avoir tenus.
Tu verras qu’il est question là dedans « d’un des fils Servais » – Je crois pour éviter de nouvelles complications & de nouveaux tripotages de le mettre jusqu’à nouvel ordre hors cause, – il est donc inutile d’en parler à Dommartin.
Quant à rendre mon amitié à Léon, je le voudrais mon Cher Armand, mais c’est choses là, comme l’amour sont, ou ne sont pas ou ne sont plus. Et « cela n’est plus ». – Si tu crois que nous pouvons lui être utile dans la triste passe qu’il est en train de traverser, comme je te l’ai dit, je consens à rester pour lui un bon camarade & à lui rendre, à ce titre, tous les services qu’il pourrait me demander en deça des bornes de dévouement & de l’amitié fraternelle que je lui portais.
Il faut, entre amis, mériter un peu l’amitié que l’on se porte mutuellement & prendre quelque soin de sa conservation. – Léon n’a pas compris cela & a cru probablement que c’était par faiblesse que je lui avais pardonné une première fois.
Toi reste son ami, qui sait ? il sera peut-être
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bien heureux de te trouver au milieu des ennuis & des malheurs qu’il est occupé à mettre sur la planche.
Trouve Léon, explique lui l’affaire & dis lui que comme dernière preuve de l’amitié qui existait entre nous, je le prie de te remettre les lettres que j’ai écrites à Mélanie. –
Garde-les, tu me les rendras à Paris.
Dis lui aussi que je ne lui en veux, aucunement ; mon amitié à cessé d’être, voilà tout ; mais nos relations tout en changeant de nature, ne doivent pas être rompues, & quant à moi, je t’assure que je me retrouverai toujours avec plaisir en sa compagnie.
Donne lui – de ta part, un conseil : Dis lui que tu sais quel tort il se fait en passant pour l’amant de la femme de Stany. Cette position connue de tous en Belgique fait accoler à son nom des épithètes – injustes mais méritées –
Je ne suis pas & je n’ai pas le droit d’être rigoriste mais il y a des choses qu’il ne faut pas faire – à aucun prix & sous n’importe quel prétexte.
Stany en est arrivé à faire croire que Dommartin mange son argent – & cela ira encore plus bas. Tâche énergiquement de lui faire voir dans quelle boue il patauge – & tâche de le sauver. –
À Bientôt Cher Vieux je t’écrirai demain en t’envoyant les Buveuses
Je t’embrasse de tout cœur
Fély
Page 1 Recto : 3
Renvoie moi cette lettre de Victor Hallaux.
Détails
Support
1 feuillets, 3 pages, Vergé, Crème.
Dimensions
210 x 270 mm
Mise en page
Écrite en Plume Noir.
Copyright
KBR