Lettre de Félicien Rops à Eugène [Demolder]. Corbeil-Essonnes, 1894/10/21. Paris, Ancienne collection du Musée des lettres et manuscrits, 72039/36
Page 1 Recto : 121 oct. 94.Demi-Lune, Moulin Galandpar Essonnes(Seine & Oise)Pas de plume ! Rien d’étonnant ! J’ai un domestique « rangeur » Il aura « rangé » mon porte-plume ! Je t’écris au crayon Mon Cher Eugène, mon arme après tout ! Mon vieux crayon d’Uylenspiegel dont je vais tâcher cet hiver de renouveler la pointe ! Car je ne veux pas me laisser envahir par la tristesse ! Et le jour de l’enterrement de Mon pauvre cher Filleau, par cet après midi pluvieux, j’ai senti l’atteinte de « l’Ennemie » ! Les peupliers pleuraient des feuilles jaunes, une pluie fine mouillait les discours banales que psalmodiaient des MMrs d’Académie sur le « Cher mort » dont au fond ils se fichaient comme de l’immortel Colin-Tampon. Heureusement Reyer, la moustache énergique, la gueule solide, l’œil assuré d’un vieux lutteur était venu se camper près de moi & me disait : C’est embêtant hein Mon Vieux, les joyeux, les vivants, les bons qui s’en vont comme cela, et sans musique, heureusement !– mais il faut