Ecrivain français. Issu de la noblesse normande et épris de grandeur, Barbey d’Aurevilly ne cessera de manifester son mépris de la société bourgeoise par la provocation aristocratique du dandysme (Du dandysme et de George Brummel, 1845). Il se convertira vers 1841 à un catholicisme intransigeant et défendra dans sa Revue du monde catholique l’ultramontanisme et l’absolutisme. Ses critiques littéraires, réunies dans Les œuvres et les hommes, 1860-1909), manifestent une grande indépendance d’esprit. Barbey connaîtra une reconnaissance tardive grâce à son œuvre romanesque marquée par l’alliance du réalisme et d’éléments surnaturels, en particulier sataniques. L’Ensorcelée (1854), et Le Chevalier des Touches (1864) évoquent les superstitions de la Vendée et l’héroïsme des Chouans, tandis qu’Une vieille maîtresse (1851) et Les Diaboliques (1874, illustrées par Rops) relatent des passions invincibles. Cette littérature de l’insolite dont le style brillant et précis sert la violence contenue, suscitera l’admiration de jeunes écrivains comme Léon Bloy et Paul Bourget. Ils le baptiseront le « Connétable des Lettres ». Barbey aura une grande influence sur l’œuvre de Bernanos.
12 août 2024
Octave Uzanne, Barbey d'Aurevilly, À la Cité des Livres, coll. « L'Alphabet des Lettres », , 88 p.
Laurence Claude-Phalippou, L’imaginaire de la parole dans l’œuvre romanesque de Barbey d’Aurevilly, Droz, 2015.
Gabriel Seigner, Écriture négativiste et réversibilité dans "Les Diaboliques" et "Une histoire sans nom" de Jules Barbey d'Aurevilly, Paris, L'Harmattan, coll. "Critiques littéraires", 2022.